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06 décembre 2020

Les grands oubliés de la pandémie

LETTRE D'OPINION

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« Espérons des assouplissements pour la session d’hiver qui vient. Pour éviter que la troisième vague en soit une de détresse en santé mentale chez nos jeunes », souhaite Stéphane Mayer, directeur du Collège Saint-Sacrement.

Depuis le début de cette pandémie, on entend différents groupes faire part de leurs inquiétudes concernant les contraintes et les restrictions qu’on leur a imposées. Qu’il s’agisse des restaurateurs, des propriétaires de gymnases, des entrepreneurs, des enseignants ou de toute autre personne affectée par la situation, tous ont assurément de bonnes raisons d’être inquiets. De mon côté, je m’inquiète pour un groupe en particulier : nos étudiants au cégep et à l’université.

Que se passe-t-il avec eux, terrés dans leur chambre à suivre leurs cours 100 % en ligne? Qu’en est-il de leur motivation? Est-ce que c’est au moment où les résultats sortiront et que les taux d’abandon des cours ou, pire encore, des études seront dévoilés que nous nous inquiéterons pour cette génération qui semble faire, plus que les autres, les frais de cette pandémie?

Honnêtement, je suis inquiet. Comme père et comme directeur d’un établissement secondaire qui contribue à enrichir les bancs collégiaux d’une multitude de talents. Je suis grandement inquiet. Les quelques témoignages qui parviennent à mes oreilles sur ce qui se passe au cégep me préoccupent. Jeunes démotivés, qui abandonnent et qui sont isolés : voilà la triste réalité de plusieurs étudiantes et étudiants qui sacrifient actuellement de précieuses années de leur vie et qui remettent en question leur plan de carrière en raison de la situation. La balance des inconvénients commence à peser particulièrement d’un côté. La balance est carrément débalancée… Que se passera-t-il avec cette génération qui représente nos futurs entrepreneurs, ingénieurs, médecins, enseignants, techniciens de laboratoires, adjoints administratifs, etc.?

Dans le milieu de l’éducation, comme partout ailleurs, on doit composer avec une nouvelle réalité. Nous ne sommes pas meilleurs que les autres. Nous mettons en place des mesures sanitaires et de nouvelles façons de faire pour le bien commun et pour amoindrir les répercussions désastreuses à l’autre bout du spectre : chez nos aînés vulnérables. Au primaire et au secondaire, malgré les restrictions imposées et les inconvénients que nous vivons, nos enseignants peuvent tout de même rencontrer leurs élèves une journée sur deux, au minimum. Quoique la vie étudiante et parascolaire des écoles en zone rouge est réduite à peau de chagrin, nos jeunes continuent à socialiser, à apprendre et à travailler dans un contexte scolaire. Nos étudiantes et étudiants des réseaux collégial et universitaire n’ont pas cette chance et la situation devient préoccupante. Un mois, deux mois, trois mois en ligne. Ce peut être une mesure temporaire qui vient pallier une situation d’urgence. Mais ces jeunes ne voient pas de lumière au bout de leur tunnel. Aucun signal ne leur est lancé.

Est-ce que les étudiantes et les étudiants pourraient avoir accès à un cours sur deux, un cours sur trois ou un cours sur quatre en présence? Pourraient-ils avoir accès à un semblant de normalité éducative? C’est ce que je souhaite personnellement.

Lorsque, dans plusieurs années, nous regarderons dans le rétroviseur pour chercher à comprendre ce qui s’est produit avec cette génération et ces cohortes d’étudiants, il faudra se souvenir de l’année scolaire 2020-2021. Espérons des assouplissements pour la session d’hiver qui vient. Pour éviter que la troisième vague en soit une de détresse en santé mentale chez nos jeunes, il est encore temps d’agir.

 

Stéphane Mayer

Directeur général du Collège Saint-Sacrement

Terrebonne

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