« État précaire et irrécupérable », plaide le Groupe Magma

ÉDIFICE DE LA GLOBE SHOE

Le Groupe Magma assure que la bâtisse de l'ancienne Globe Shoe est « irrécupérable ».

Le Groupe Magma, propriétaire du bâtiment de l’ancienne manufacture Globe Shoe, persiste et signe : « Même si la façade semble être en bonne condition, l’édifice est malheureusement dans un état précaire et irrécupérable, selon une étude effectuée par des experts en bâtiment en 2014 », et doit donc être démoli.

C’est ce qu’a déclaré le groupe dans un communiqué de presse, le 25 janvier.

« Murs de fondation affaiblis », « risque d’infiltration d’eau », « sols contaminés sous le bâtiment », « moisissure qui pourrait contribuer à une mauvaise qualité de l’air », « fenêtres originales généralement en très mauvaise condition », « importants travaux d’égouts à prévoir sous le bâtiment » : la liste des problématiques dressées par Groupe Solroc en novembre 2014 est très longue.

La conclusion de la firme est catégorique. « Pour toutes les raisons énumérées, nous recommandons la démolition complète et immédiate du bâtiment », écrit Solroc, tout en soulignant que « les coûts de réfection des défauts énumérés ainsi que des défauts cachés et/ou latents sont prohibitifs à tout projet de [rénovation] du bâtiment ».

Long processus

C’est à la suite de ces conclusions que le Groupe Magma a présenté, en 2016, le M Vieux-Terrebonne, un projet de bâtiment de sept étages qui aurait abrité 70 condos ainsi que et des commerces de proximité au rez-de-chaussée. Projet qui a généré une levée de boucliers de la part des résidents du quartier, principalement en raison de sa hauteur et de son modernisme.

« Les gens ont clairement énoncé en 2016 qu’ils ne voulaient pas d’un édifice de sept étages dans le Vieux-Terrebonne, même si cela était la seule solution pour restaurer cette portion du bâtiment. Entre la restauration coûteuse de l’édifice et un immeuble moins haut, le choix était clair pour eux. Je dois dire que j’étais moi-même de cet avis », reconnaît Yan LeHouillier, président du groupe Magma, dans le communiqué de presse.

Il ajoute être conscient « que ce bâtiment est significatif pour le Vieux-Terrebonne », mais « qu’il ne fait pas partie du Répertoire du patrimoine du Québec ».

Nouveau projet

Magma est retourné à la planche à dessin. Parallèlement, la Ville a adopté récemment son règlement 1001-304, qui est venu redéfinir le cadre urbanistique du Vieux-Terrebonne. Magma présente maintenant un projet révisé qui respecte ce cadre. Il s’agit « d’un édifice de trois étages, avec un revêtement complet de briques rouges, clin d’œil à son passé. Quarante-neuf unités résidentielles sont proposées et plusieurs commerces de proximité pourront être localisés au rez-de-chaussée », suggère le promoteur. Stationnements intérieur et extérieur sont prévus.

Ayant passé les 30 premières années de sa vie à Mascouche et à Terrebonne, Yan LeHouillier dit que « ce projet [lui tient] particulièrement à cœur ».

« Et malgré ces sept années d’efforts, de pourparlers et de consultations, il est malheureux de constater que certaines personnes laissent encore croire que nous sommes insensibles, voire intransigeants, dans ce dossier! Il faut rester logique. Maintenant que le zonage a été modifié à la suite des résultats des dernières années de consultations, il est grand temps de revaloriser cette partie du Vieux-Terrebonne », conclut le promoteur.

En raison des règles sanitaires actuelles, une consultation par écrit est en cours pour ceux qui souhaitent s’opposer à l’avis de démolition apposé sur le 133, rue Chapleau le 7 janvier. En date du 20 janvier, plus de 200 lettres d’opposition avaient été transmises au greffier de la Ville. L’audience du comité de démolition se tiendra le 4 février.

Commentaires