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10 février 2021

Gilles Bordonado - redactionlarevue@medialo.ca

Pas le choix

LIBRE OPINION

Gilles Bordonado

Gilles Bordonado, éditeur de La Revue

Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement du Québec autorise l’agrandissement du site d’enfouissement de Lachenaie et c’est, dans les circonstances actuelles, une bonne décision.

Dans un monde idéal, le Complexe Enviro Connexions n’existerait pas. Les ménages, les commerces, les entreprises et les industries réduiraient leurs poubelles à néant. Ils réutiliseraient, récupèreraient et revaloriseraient 100 % des déchets qu’ils produisent. Mais ce n’est pas le cas. Malgré les objectifs ambitieux de l’État, de la Communauté métropolitaine de Montréal et de ses villes membres, il se produit encore des poubelles en grande quantité. Les objectifs de réduction non atteints forcent notre société à disposer de sites d’enfouissement sanitaire sécuritaires et bien tenus pour accueillir nos vidanges.  

Modèle du genre, le Complexe Enviro Connexions, dont le sol argileux se révèle propice à sa mission, est tenu de façon exemplaire et responsable, et fait preuve d’un grand respect de l’environnement et de la communauté. Il se plie aux exigences du gouvernement, et le nombre de plaintes demeure bas.

Fermer le site ou retarder l’agrandissement demandé pourrait amener des milliers de camions et des millions de tonnes de déchets du grand Montréal dans des sites d’enfouissement situés encore plus loin. On enfouira… ailleurs, mais le problème demeurera entier. Je suis allergique au discours du « pas dans ma cour ». Politiquement, c’est aisé de le plaider, mais est-ce avisé dans le contexte où le 29 juillet 2021, les autorisations permettant l’exploitation du secteur nord du site arriveront à échéance? À mon avis, non.

Quant à la fermeture du site, et je m’excuse d’avance des analogies, c’est comme réclamer la fermeture des banques alimentaires pour lutter contre la pauvreté ou demander l’abolition de la police pour éliminer la criminalité.

Doit-on pour autant faire preuve de complaisance? Bien sûr que non! Le BAPE et l’État doivent imposer des normes serrées et une baisse du tonnage à enfouir.

Je rappelle que c’est à Québec de trancher dans ce dossier et non aux villes. Le Mouvement Terrebonne, qui dénonce l’administration Plante pour son « inaction », juge que les citoyens n’ont pas été consultés et qu’il n’y a pas d’acceptation sociale. En regard de la faible participation populaire, je pense qu’au contraire, les gens se sont faits à l’idée et vivent avec. Et de toute façon, ça n’aurait rien changé au résultat; il n’y a pas d’autre choix que de permettre l’agrandissement du site à court terme.

Le mémoire de la Ville manquait de mordant, c’est vrai, mais il exposait la situation. Au moins, la Municipalité s’est exprimée par mémoire. Le Mouvement Terrebonne s’est borné à une petite lettre de 14 lignes incluant l’introduction et les salutations d’usage, soulignant au BAPE de prendre le mémoire de la Ville avec des pincettes. Son communiqué de presse n’apportait pas plus de solutions à court terme. Quant aux consultations, elles ont été annoncées et présentées au public dans La Revue et dans plusieurs médias québécois. Ça aurait été un bon moment pour le Mouvement Terrebonne, qui compte deux élus dans Lachenaie, de mobiliser la population. Quant à plaider l’ignorance ici, c’est l’équivalent de dépasser la limite de vitesse de 100 km sur l’autoroute en disant qu’on ne connaissait pas les règles. Ça ne tient pas la route.

Le problème n’est pas le site ou de nouvelles études sur la réduction des déchets – il y en a des pelletées au ministère de l’Environnement. Le problème, c’est que nous produisons trop de déchets, que nous n’agissons pas assez comme société et qu’ils ne disparaîtront pas à court terme par la simple force de l’esprit. Comme la fin de la criminalité et de la pauvreté, je souhaite de tout cœur qu’il n’y ait plus d’enfouissement sanitaire. Cependant, entre-temps, on n’a pas le choix.

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