Opinion
Retour16 février 2021
Le statu quo, pratique, mais pas acceptable
LETTRE OUVERTE
Il n’est pas normal qu’un territoire regroupant la moitié de la population du Québec ne dispose que d’un seul lieu d’enfouissement pour les déchets de ses concitoyens, selon le FCQGED.
Beaucoup de choses ont été dites depuis la publication du rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) sur le projet d’agrandissement du lieu d’enfouissement de Terrebonne (secteur Lachenaie), il y a maintenant une dizaine de jours.
Premièrement, le BAPE n’a pas autorisé ce projet : cette décision revient au conseil des ministres. Le BAPE a simplement émis un avis favorable sur l’agrandissement de ce site, faute d’alternative viable à court terme. Il a toutefois apporté un bémol de taille : avant toute annonce officielle, il vaudrait mieux attendre la conclusion d’une autre consultation publique provinciale sur l’élimination des déchets, dont les conclusions devraient être connues à la fin de 2021.
Aussi, si cet agrandissement est inévitable, il n’est ni souhaitable dans sa forme proposée, il ne doit pas non plus être vu comme une fatalité. Il n’est pas normal qu’un territoire regroupant la moitié de la population du Québec (la Communauté métropolitaine de Montréal) ne dispose que d’un seul lieu d’enfouissement pour les déchets de ses concitoyens. Un site qui, de surcroît, accueille à lui seul le quart de tous les déchets enfouis de la province. Il est question ici de responsabilité environnementale et d’équité sociale.
Baisser les bras en se disant qu’il n’y a rien à faire sur le plan local, c’est faire preuve de manque de leadership et de vision. C’est sûr que c’est plus facile d’empocher les compensations monétaires du promoteur et d’abdiquer ses responsabilités aux paliers gouvernementaux supérieurs. Tout ça, en se disant qu’on ne peut rien y faire de toute façon.
Pourtant, c’est au niveau local que se décident en premier lieu de tels projets. Des solutions existent, mais il faut cesser d’avoir une vision à court terme et en silo. Tant qu’une décision n’est pas rendue sur ce projet d’agrandissement, il est toujours temps de faire comprendre au gouvernement que ce statu quo pourtant si pratique n’est pas une situation acceptable sur les plans social, environnemental et même économique!
Karel Ménard
Directeur général
Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets
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