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Retour17 février 2021
Jean-Marc Gilbert - jmgilbert@lexismedia.ca
Un bébé accueilli par des policiers
©Jean-Marc Gilbert - La Revue
Antony Nociti, Patrick Labrie et Alexandre Tartre ont pu revoir le poupon quelques jours après l’avoir aidé à naître, lors de la visite de Vanessa Savard au poste, elle qui voulait remercier les trois policiers.
Chaque accouchement est unique, dit-on. Toutefois, celui de Vanessa Savard s’est révélé pour le moins particulier alors que trois policiers de Mascouche l’ont assistée dans la naissance de son fils Lee’Ron, le 5 février.
Enceinte d’un peu plus de 40 semaines, Vanessa ressent de fortes contractions le 4 février en soirée. Le personnel de la santé lui suggère alors de prendre un bain chaud pour stimuler le travail, ce qu’elle fait avant de dormir quelques heures.
Le lendemain matin, bébé veut sortir. « À 10 h 45, je criais. C’étaient des poussées d’accouchement », raconte celle qui est aussi mère d’une adolescente de 13 ans. Impossible pour elle de se rendre à l’hôpital en voiture, surtout pas avec la tempête de neige qui fait rage, nous raconte-t-elle en entrevue, quelques jours après sa sortie de l’hôpital, pendant que le poupon dort confortablement tout près d’elle.
À court d’options, sa sœur et sa belle-mère composent le 9-1-1 vers 11 h 30. C’est à ce moment que tout devient flou pour Vanessa, qui se rappelle simplement être couchée dans sa petite salle de bain. Les agents Antony Nociti et Alexandre Tartre et le sergent Patrick Labrie arrivent rapidement sur les lieux. Fait inusité, Antony a déjà aidé une femme à donner naissance, il y a une dizaine d’années. C’est donc lui qui s’installe près de Vanessa, alors que son collègue Alexandre, en ligne avec la répartition des services ambulanciers, lui relaie les instructions. Pendant ce temps, le sergent Labrie déneige l’escalier extérieur pour faciliter le passage aux ambulanciers paramédicaux qui sont déjà en route.
« J’ai des parcelles de souvenirs. Je me souviens de la façon dont me parlait Antony. Il était rassurant et il m’encourageait en disant : "Pousse, Vanessa!"», raconte la mère.

©Courtoisie
Lee’Ron et sa mère, Vanessa, se portent très bien depuis cet accouchement réalisé par des policiers.
Très rapide
Moins de trois minutes après l’arrivée des policiers et à la suite de quelques poussées, sans épidurale, Lee’Ron lance son premier cri de vie. Dès leur arrivée, les ambulanciers s’occupent du bébé et de la maman et les conduisent à l’Hôpital Pierre-Le Gardeur, où le père de l’enfant les attendait déjà, après avoir été averti par la famille.
Remise de ses émotions fortes, Vanessa Savard s’est rendue au poste de police de Mascouche, le 11 février, pour remercier les agents. « Je suis très reconnaissante. Et je ne suis même pas traumatisée. Je ne dirais pas non à avoir un autre enfant », leur a-t-elle lancé, déclenchant des rires.
Mémorable
Même s’il ne s’agit pas d’un événement rarissime pour les policiers, une intervention comme celle-ci sort de l’ordinaire. Formés brièvement au cégep sur la façon de procéder à un accouchement d’urgence, les policiers ne savent jamais comment ils réagiront si la situation se présente réellement.
Dans ce cas-ci, le dénouement a été des plus heureux. « Il n’y avait pas vraiment d’adrénaline. On s’entraidait. On était très contents d’entendre le bébé pleurer », confie l’agent Nociti. « C’était vraiment unfeeling particulier », ajoute son compagnon de travail. Et c’est rare que les gens reviennent au poste pour nous remercier après une intervention. »
C’est la toute première fois de sa carrière que le sergent Patrick Labrie, policier depuis 24 ans, intervient sur un appel du genre. Quelques agents de la police de Mascouche se sont déplacés pour ce type d’intervention, nous dit-on.
Notons que les trois policiers se sont vu remettre un certificat de « Mention de qualité » par le directeur du service de police par intérim, André Pyton, lorsque nous sommes allés les rencontrer.
« Nos trois policiers ont géré la situation de main de maître jusqu’à l’arrivée du service ambulancier. Pour la rigueur, le sang-froid et le professionnalisme démontrés lors de cet heureux événement, je décerne une mention de qualité à ces policiers », peut-on notamment lire sur le certificat orné du sceau doré du service de police municipal.
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