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19 février 2021

Jean-Marc Gilbert - jmgilbert@lexismedia.ca

« La Ville refuse de réellement négocier »

POLICE DE TERREBONNE

4021policiers

©Courtoisie

Patrick Lepage, président de la Fraternité des policiers de Terrebonne, est d’avis que « le climat de travail n’a jamais été aussi mauvais ».

Sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2018, la Fraternité des policiers de Terrebonne dénonce avec vigueur l’absence d’une réelle volonté de négocier de l’employeur et la détérioration des relations de travail depuis l’arrivée en poste de l’administration Plante et l’embauche du directeur général Alain Marcoux.

« M. Marcoux a une longue feuille de route dans le milieu municipal marquée par la destruction du climat de travail partout où il est passé. Terrebonne n’a pas fait exception », affirme d’emblée la Fraternité dans un communiqué de presse.

Le syndicat représentant 200 policiers du Service de police de Terrebonne/Sainte-Anne-des-Plaines/Bois-des-Filion croit que le directeur général à l’intention d’attendre qu’un Conseil de règlements des différends (CRD) soit saisi du dossier pour trancher.

« Nous avons eu quelques séances très peu fructueuses. Il n’y a eu d’entente sur aucun point », relate le président syndical, Patrick Lepage, en entrevue.

« Climat toxique »

Pendant ce temps, les conditions de travail se détériorent. « Le maire a fait une erreur en embauchant M. Marcoux pour deux ans. En renouvelant son contrat [en novembre 2020], il persiste et signe. C’est un manque de respect pas seulement pour les policiers, mais pour l’ensemble des employés municipaux », dénonce M. Lepage.

En plus du « climat toxique », le président estime qu’il y a un manque évident de policiers « dans chacune des divisions », surtout aux enquêtes. Il soutient qu’il faudrait entre quatre et six enquêteurs de plus. Conséquemment, les enquêtes sur les crimes à caractère sexuel et les abus d’enfants en sont affectées, constate la Fraternité.

De plus, l’absence d’un horaire fixe et de vacances d’été pour les policiers temporaires rend très difficile la rétention des jeunes policiers, qui partent souvent pour bénéficier de meilleures conditions de travail au sein d’autres corps policiers.

Devant l’absence de progrès à la table des négociations, la Fraternité s’est adressée par écrit au maire Marc-André Plante, peu avant les Fêtes, pour demander une rencontre. Outre un accusé de réception et un appel téléphonique avec le chef de cabinet, Alain De Choinière, aucun suivi n’a été fait, déplore Patrick Lepage. 

Exaspérés de la situation, les policiers ont l’intention de se faire voir et entendre au cours des prochains mois. Dans les derniers jours, les portes et les fenêtres de certains édifices municipaux ont été tapissées d’affiches montrant une caricature qui dépeint MM. Plante et Marcoux de façon très peu élogieuse.
Les policiers pourraient aussi être particulièrement actifs sur les réseaux sociaux, puisqu’une page Facebook a été créée par la Fraternité.

Appel au respect

À la suite du communiqué et d’une publicité diffusés par la Fraternité, la Ville de Terrebonne a fait paraître un communiqué pour dire qu’elle ne « négociera pas publiquement le renouvellement de la convention ». Elle souhaite aussi que « le dialogue se fasse dans le respect entre les représentants officiels de chacune des parties ». La Ville ajoute vouloir « maintenir d’excellentes conditions » de travail pour ses policiers en s’appuyant sur celles des dix plus grandes villes du Québec, mais que chaque entente « a un effet direct sur le compte de taxes des citoyens ».

Refusant notre demande d’entrevue, la Ville a répondu par écrit à nos questions. L’administration municipale dit avoir toujours « souhaité négocier dans le but d’arriver à des ententes selon les capacités de payer des contribuables et en respectant [ses] politiques financières », et rappelle que sept rencontres ont eu lieu depuis juin 2019.

Concernant les effectifs, la Ville souligne, en s’appuyant sur un tableau comparatif datant de 2017, que le ratio de policiers est comparable à celui des autres corps policiers de niveau 2 (voir tableau).

Pour ce qui est de la rétention de jeunes policiers, elle souligne que le sujet n’a pas encore été abordé à la table de négociations, mais qu’elle est consciente de l’enjeu et qu’elle a une solution à proposer.

Finalement, si le maire n’a pas pris contact avec la Fraternité à la suite de la demande de rencontre de l’automne, c’est parce qu’il « considère que ces discussions doivent avoir lieu à la table de négociations. »

4021policiers

Tableau comparatif des organisations policières de niveau 2 produit par la Régie intermunicipale de police Roussillon (statistiques de 2017).

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