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Retour11 mars 2021
Jean-Marc Gilbert - jmgilbert@lexismedia.ca
L’Intersyndical de Terrebonne reprend du service

Guillaume Tremblay et Stéphanie Bouchard ont pris la parole au nom de quelque 1 000 employés de la Ville de Terrebonne. (Capture d’écran tirée de la conférence virtuelle)
Moins présent dans l’espace public depuis un an, notamment en raison de la pandémie de COVID-19, l’Intersyndical de Terrebonne veut revenir en force et se faire entendre, à huit mois du scrutin municipal. Il dénonce à nouveau le « climat toxique » qui règne à la Ville depuis l’arrivée de Marc-André Plante à la mairie et qui a été exacerbé par l’embauche du directeur général Alain Marcoux.
« L’année passée, on a sonné l’alarme en montrant nos inquiétudes. Aujourd’hui, la maison brûle », a lancé en conférence de presse Guillaume Tremblay, président du syndicat des employés manuels de Terrebonne et un des porte-parole du regroupement d’instances syndicales représentant quelque 1 000 policiers, pompiers, professionnels, cols blancs, surveillants-concierges et cols bleus.
« La création de l’Intersyndical est un signe que la situation est critique. Et depuis le début, les choses ne font qu’empirer », ajoute M. Tremblay.
Les travailleurs l’avaient prédit avec l’arrivée du nouveau directeur général, en janvier 2019. « Partout où Alain Marcoux est passé, les services aux citoyens ont été lapidés. Aujourd’hui, c’est nous, employés et citoyens de Terrebonne, qui subissons les conséquences des actions et des décisions de l’administration Plante-Marcoux. »
La reconduction de M. Marcoux dans ses fonctions pour deux autres années, il y a quelques mois, a déjà été perçue comme « une gifle » dans les rangs syndicaux, nous a confié M. Tremblay, en marge de la conférence de presse.
Ce dernier ainsi que Stéphanie Bouchard, vice-présidente du syndicat des cols blancs, ont donné quelques exemples des problèmes attribuables à la façon dont le maire et le directeur général gèrent les relations de travail, comme le « nombre de départs d’employés municipaux qui a explosé », le départ de « la presque totalité des directeurs qui étaient en poste » en 2017, la multiplication des arrêts de maladie et d’autres faits, dont ceux révélés dans un reportage de La Revue en octobre 2020.
« Pendant ce temps, M. Plante demeure le 7e maire le mieux rémunéré de la province », note Mme Bouchard, ajoutant que les « cadeaux électoraux » qui seront annoncés dans les prochains mois ne pourront cacher les torts causés dans les dernières années.
Des actions prévues
Même si l’Intersyndical a interpellé personnellement chaque élu de l’Alliance démocratique Terrebonne (ADT) dans son point de presse, il ne faut pas y voir une prise de position en vue de la campagne à venir. « Nous ne visons pas d’organisation. Nous souhaitons que les élus de l’ADT prennent connaissance de l’ampleur du problème de la Ville de Terrebonne et agissent en conséquence », répond M. Tremblay.
Quant aux actions à venir, l’Intersyndical n’a pas voulu répondre directement, mais aucune manifestation ou grève ne sont prévues à court terme. Nonobstant les actions de l’Intersyndical, les groupes de travail pourraient mener des actions propres à leurs revendications, comme le fait la Fraternité des policiers depuis quelques semaines.
Les cols bleus, qui réclament pour leur part les mêmes augmentations salariales que les autres groupes de travail et une convention collective valide pour dix ans, n’excluent pas de tenir le même genre de campagne que mènent actuellement les policiers, ces deux groupes étant sans convention collective depuis le 31 décembre 2018.
Retour sur certaines allégations
Le cabinet du maire n’a pas voulu commenter la sortie de l’Intersyndical, nous dirigeant plutôt vers les communications de la Ville. Nadine Lussier, directrice des relations avec les citoyens et des communications, revient d’abord sur des éléments véhiculés par les employés. Il n’y a pas eu de coupes budgétaires dans les services directs aux citoyens, affirme-t-elle dans un courriel, évoquant plutôt l’implantation du Bureau des citoyens avec des heures étendues, de même que les investissements de 1 M$ et de 2,6 M$ pour les opérations de pavage et de déneigement. Quant à la réduction du nombre total d’employés en 2020, le fait est que le nombre d’employés en équivalent temps complet a augmenté d’une dizaine de postes. Toujours sur le plan des ressources humaines, il serait faux de croire que la Ville aurait des difficultés à recruter de nouveaux pompiers. « Le dernier processus de dotation de pompiers a débuté en décembre 2020 et la Ville a reçu pas moins 302 curriculums vitae », souligne Mme Lussier. Enfin, il n’y a pas eu non plus de coupes de budget ou de ressources du côté des enquêtes criminelles touchant la jeunesse, rapporte-t-elle. Elle ajoute que le budget total de la police est passé de 36,7 M$ en 2019 à 39,7 M$ en 2021.
« Durant les négociations actuelles, la Ville de Terrebonne cherche à atteindre deux objectifs principaux, soit l’amélioration du service aux citoyens ainsi que l’accroissement de la performance et de l’efficience de l’organisation. L’administration municipale réitère qu’elle désire faire avancer toutes les négociations qui ont cours et, pour ce faire, invite les représentants syndicaux à négocier en gardant en tête tant l’intérêt de leurs membres que celui des citoyens et leur capacité de payer », conclut Mme Lussier.
Avec la collaboration de Pénélope Clermont
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