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16 juin 2021

Gilles Bordonado - redactionlarevue@medialo.ca

Éléphant blanc

LIBRE OPINION

Gilles Bordonado

Gilles Bordonado, éditeur de La Revue

Lors de son annonce par le gouvernement Charest, j’ai dénoncé le Train de l’Est, une patente à gosses qui passait au milieu de la 640 pour se rendre à Repentigny avant de se diriger vers le centre-ville de Montréal en empruntant le tunnel ferroviaire sous le mont Royal. Qui plus est, personne n’en avait parlé avant. C’est sorti comme ça, de nulle part, comme le cadeau-surprise d’une boîte de Cracker Jack.

J’avoue qu’en désespoir de cause, à la suite de l’annonce du Train de l’Est, j’ai aussi écrit dans cette même chronique, à l’instar des élus municipaux du temps, que valait mieux un train mal foutu que pas de train du tout. Ça ne prenait tout de même qu’un peu plus d’une heure pour se rendre de Mascouche au centre-ville, ce qui n’était pas si mal dans les circonstances. Mais aujourd’hui, avec le recul et le sort désastreux du Train de l’Est, je me dis qu’une mauvaise idée reste une mauvaise idée. Et ça en était une.

Il aurait été bien plus simple, et je l’avais aussi écrit alors, de faire deux lignes de train, une partant de Repentigny et une autre de Mascouche. Cette dernière aurait emprunté la ligne du Canadien Pacifique, serait passée par Terrebonne centre-ville, avant de traverser l’est de l’île Jésus pour s’attacher à une station de métro à Laval. Mais le maire de Laval, l’ami Vaillancourt, ne voulait rien savoir. Pas question de payer pour le métro et le train.

Il a donc fallu faire compliqué et aujourd’hui, on est pris avec un éléphant blanc qui a coûté 750 M$ aux contribuables québécois et qui sera sous-utilisé à cause de l’arrivée du REM. Comme ce dernier empruntera le tunnel du mont Royal et que des travaux y ont été lancés en 2020, les usagers du Train de l’Est n’ont que deux options : demeurer dans le train qui fait le tour de la montagne, ce qui a allongé le parcours à 1 h 45 (!), pour aller au centre-ville, ou sortir du train à la gare Sauvé pour prendre la station de métro du même nom.

Comme le révélaient de multiples articles écrits par La Revue dans un passé assez récent et un dossier présenté mardi par La Presse, il n’y a donc rien de surprenant à ce que le Train de l’Est soit vide. Il avait d’ailleurs commencé à se vider avant même l’arrivée de la pandémie. Les usagers du transport en commun ne sont pas caves. Ils savent utiliser une montre…

Aujourd’hui, les élus moulinois ont bien raison de crier au loup. Les usagers du transport en commun d’ici comme de la MRC de L’Assomption ne disposent pas d’un accès direct au centre-ville. Ils réclament que le REM franchisse la rivière des Prairies et la rivière des Mille Îles, ce qui est tout à fait logique quand on voit les citoyens de la Rive-Sud et des Basses-Laurentides disposer de lignes de train plus efficaces et bientôt du REM.

Dans des discours récents, et j’ai utilisé ces termes à maintes reprises dans cette chronique, les maires Plante et Tremblay se questionnent à voix haute : sommes-nous des citoyens de seconde zone? On nous dit éternellement de patienter, mais on en a tous un peu marre, de patienter. Il a fallu patienter des décennies pour avoir un hôpital, un cégep, un centre de formation professionnelle neuf, un pont… payant sur la 25 et un train tout croche qui ressemble de plus en plus à un éléphant blanc. Et on nous promet bientôt l’élargissement de la 337 et des voies réservées sur la 25. Oui, mesdames et messieurs, les Moulinois ont longtemps été considérés et sont encore malheureusement considérés comme des citoyens de seconde zone lorsqu’il est question d’infrastructures majeures. Misère, on est né pour des petits pains ici…

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