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30 juin 2021

Gilles Bordonado - redactionlarevue@medialo.ca

« Tout cet amour me permet de passer à travers » – Linda Ross

LIBRE OPINION

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©courtoisie

Linda Ross pose ici avec son conjoint, Jacques Lefebvre, et leurs enfants, Cindy et Simon. Une photo pour se rappeler les bons moments passés avec ce mari et ce père de famille.

Jacques Lefebvre était mon voisin. La demeure qu’il partageait avec l’amour de sa vie, Linda Ross, est à sept maisons de la mienne, du même côté du croissant Nelligan à Mascouche.  

Jeudi, quand leur fille, Cindy, m’a donné un coup de fil, j’étais encore ému par le drame. Comme son frère, Simon, et sa mère, elle tenait à remercier les nombreuses personnes venues les soutenir dans l’épreuve, dont ses collègues de Demix CRH Canada et ceux de Simon de K2 Construction, qui ont passé une bonne partie de la journée de jeudi à nettoyer le terrain de la résidence familiale et le champ des nombreux débris qu’avait laissés la tornade. Sachant que j’étais au bout du fil, Mme Ross a demandé à sa fille de parler au « monsieur de La Revue ». « Je suis inondé d’amour de gens autour de moi. Ça me touche beaucoup. Jacques était aimé de tout le monde. Tout cet amour m’aide à passer à travers », me dira celle qui aura partagé 40 ans de sa vie avec son amoureux. Informée de la collecte de fonds GoFundMe organisée par une collègue du service de garde de l’école primaire La Mennais, ma voisine, qui prenait sur elle depuis le début de notre discussion, s’est mise à sangloter : « J’en avais entendu parler, mais je ne savais pas que c’était Joanne (Bolduc). Je n’en reviens pas de la générosité et de l’amour des gens. Je les en remercie tous. » 

Cindy me mentionnait que la maison très abîmée était difficilement habitable. Il faudra probablement la reconstruire. Sa mère n’y habitait d’ailleurs pas en attente des assureurs et de l’information sur l’aide gouvernementale. Les sommes amassées par le GoFundMe permettraient à sa mère de souffler un peu et de couvrir certains frais à venir à court terme.

Je ne connaissais pas intimement Jaques Lefebvre, qui était visiblement un homme très gentil. Retraité, il travaillait souvent sur son terrain. Il s’était même mis à la fabrication de petites tables de patio en bois. L’une d’elle trône d’ailleurs devant chez lui actuellement, un peu en rappel de sa présence sur les lieux. Grands marcheurs, ma femme et moi ne manquions pas de le saluer. Pour lui, j’étais « monsieur de La Revue ». Il me parlait de ma chronique et d’actualité locale. Sa femme était là à l’occasion.

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©courtoisie

De nombreux collègues de Cindy Lefebvre de l’entreprise Demix CRH Canada ont passé une bonne partie de la journée de jeudi à nettoyer le terrain de la résidence familiale et le champ des nombreux débris qu’avait laissés la tornade.

Quand la tornade a frappé ce lundi-là, j’étais au sous-sol chez moi à compléter le journal de la semaine. J’ai vu par la fenêtre le vent tournailler. Ayant mis le nez dehors, je n’ai aperçu que quelques débris, sans plus. Quand l’électricité a lâché, je suis ressorti en avant cette fois et là, j’ai compris le drame qui se vivait. Comme tous, j’étais très fébrile, malgré mes 32 ans de journalisme. Rendu sur place pour prendre des infos, j’ai su qu’il y avait probablement mort d’homme. Un gentil voisin semblait avoir été emporté par la tempête. Sans électricité, j’ai fait, avec l’ordinateur et l’Internet d’une de mes filles, une place à la nouvelle sur la une et à la page 5. Un drame venait de frapper Mascouche. Aujourd’hui, je repense à la famille Lefebvre, à Mme Ross, à ses enfants et à ses petits-enfants, à la famille qui a vu sa nouvelle maison en construction emportée par la tornade, à ces nombreuses autres frappées par le drame et aux conséquences encore plus dramatiques qui auraient pu survenir si la tornade avait frappé les enfants et les parents de l’école primaire La Mennais à la sortie des classes. Je garde en tête que le drame aurait pu être encore plus grave. Et je garde un mot à l’esprit, celui qu’évoquait avec tant d’émotion Mme Ross et qui nous fait croire au genre humain : solidarité. Elle a été grande et elle l’est encore aujourd’hui. Et elle fait chaud au cœur.

 

Gilles Bordonado

Voisin de la rue Nelligan

Et le « monsieur de La Revue »

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