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21 juillet 2021

Pénélope Clermont - pclermont@lexismedia.ca

Quand on se compare, on se console

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©archives – Simon Laroche, Ville de Terrebonne

Nous n’avons pas de statistiques reflétant la situation en 2020, mais aux dires de Louis-Jean Caron, chef de division de l’hygiène du milieu, Terrebonne a suivi la tendance des dernières années en matière de déversements, notamment en raison d’épisodes de pluie et de la fonte des neiges au printemps, lesquelles ont particulièrement un impact dans le Vieux-Terrebonne.

Parmi les dix plus grandes villes du Québec, Terrebonne est celle qui affiche les meilleures statistiques quant au nombre de déversements d’eaux usées enregistrés en 2019. De quoi encourager la 10e plus grande ville, qui travaille depuis un an sur un plan de gestion des débordements afin d’améliorer la situation.

Lisez aussi : Déversements d'eaux usées : on n'y échappe pas

C’est Québec, avec 3 180 déversements, qui trône au sommet du classement des 50 villes où on a compté le plus de surverses en 2019. En comparaison avec Terrebonne, qui figure au 28e rang, Trois-Rivières, la 9e plus grande ville, termine 6e avec 1 683 déversements, tandis que Saint-Jean-sur-Richelieu, la 11e plus grande ville, se positionne 9e sur 50. À noter qu’à part Terrebonne, les dix plus grandes villes du Québec se retrouvent toutes dans le top 13 de ce classement peu glorieux.

S’il y a un lien à faire entre le nombre de déversements et la densité de la population sur un territoire donné, Louis-Jean Caron, chef de division de l’hygiène du milieu à la Direction des travaux publics de la Ville de Terrebonne, ajoute que cette dernière s’en sort relativement bien en raison d’infrastructures plus récentes que celles qu’on retrouve à Trois-Rivières, par exemple. Une comparaison qu’on peut d’ailleurs faire au sein même de la municipalité en prenant des secteurs comme le Vieux-Terrebonne et Urbanova. « Ça va bien dans Urbanova parce que le design est neuf, contrairement au Vieux-Terrebonne, où [les installations] datent des dernières grosses rénovations de 1996. Les eaux de pluie et les eaux sanitaires s’y mélangent, alors le réseau est plus à risque de déborder s’il y a une pluie. Une augmentation de la fréquence des pluies peut donner plus de surverses dans ce secteur », commente-t-il.

Contrôler ce qu’on peut

Si la Ville ne peut contrôler les temps de pluie et la fonte des neiges, elle peut mieux gérer les surverses réalisées en urgence, ce pour quoi elle a pris le taureau par les cornes dans les trois ou quatre dernières années, selon M. Caron. « C’est un aspect qu’on peut améliorer avec un meilleur entretien préventif ou l’installation de génératrices quand on fait les postes de pompage, soulève-t-il. Où il y a eu beaucoup d’efforts aussi, c’est dans les travaux planifiés. On fait en sorte de diminuer au maximum la quantité d’eau qui va être rejetée si on réalise des travaux. On ne planifie aucuns travaux durant l’été, par exemple. On va favoriser les travaux d’automne ou d’hiver [en implantant différentes mesures], que ce soit la mobilisation d’un plus grand nombre de camions vacuum, une meilleure capacité de gestion de notre réserve sur notre réseau, travailler de nuit parce que moins d’agents sont rejetés… »

Par ailleurs, soulignons que chaque point de débordement est muni de récupérateurs de matières flottantes, ce qui limite les déchets solides qui se retrouveront dans les cours d’eau.

Les citoyens ont en outre leur rôle à jouer en matière de déversements : « La toilette n’est pas une poubelle! » lance le chef de division, qui voit trop souvent des lingettes humides bloquer les pompes, tout comme les « trappes à graisse » mal entretenues des restaurants. « Si ce sont des coliformes fécaux qu’on rejette, c’est une chose, mais des contaminants industriels, c’en est une autre. C’est pour ces raisons qu’on ne peut pas déborder dans les secteurs industriels », nuance-t-il.

Zéro déversement, c’est possible?

On doit bien évidemment toujours viser la diminution des surverses, mais est-il possible d’atteindre un jour l’objectif zéro? « C’est un gros défi », reconnaît M. Caron, visiblement peu convaincu d’y parvenir complètement. « L’eau doit aller quelque part, soutient-il, mais les nouveaux postes de pompage qu’on conçoit causent moins de surverses obligatoires. […] L’important, c’est de faire des bilans avec des indicateurs fiables qui nous diront si on s’est amélioré. » Heureusement, on est loin des concepts des années 70 : « À l’époque, la pensée était qu’on était mieux de refouler dans l’environnement que dans les sous-sols. Je pense qu’on est sur la bonne voie, mais il en reste encore à faire », illustre le chef de division, assurant que Terrebonne respecte les normes gouvernementales. Il s’attend d’ailleurs à ce qu’elles soient raffermies dans les prochaines années.

D’ici là, la Ville mise sur le plan gestion des débordements mis en branle l’an dernier. « On est au stade de la planification et de l’analyse, fait savoir M. Caron. À partir de mesures de débit, ainsi que des projections et des modèles météorologiques, on va être capable d’ici un an de bien modéliser notre réseau, de cibler les secteurs problématiques et [d’implanter] les bonnes solutions aux bonnes places parce qu’il faut régler le problème, pas le déplacer. […] C’est important d’avoir une vision ensemble. C’est ce qu’on est en train de faire pour avoir les meilleures pratiques possibles pour l’avenir. »

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