Se remettant d’une commotion cérébrale et d’une blessure à une main depuis deux ans, Mme Delaunais avait dû arrêter de peindre et n’avait pu participer à aucun symposium ni concours.   

Et quel sera le sujet du tableau qui sera présenté lors de cette 51e exposition internationale du Cercle des artistes peintres et sculpteurs du Québec (CAPSQ), dont Hélène Delaunais fait partie? « Une vache », répond-elle spontanément. Une vache? « À la base, je l'avais fait pour mon bureau, car je travaillais, il y a deux ans, dans l'industrie du veau et je manquais de décoration. Il s’agit du tout premier animal que j’ai peint parce que d'habitude, je me distingue par les portraits. Je n'étais pas sûre que les gens allaient l'aimer, mais au contraire, chaque matin, ils paradaient dans mon bureau pour la voir. J’ai été étonnée de voir certains sortir avec des larmes dans les yeux et ils me disaient que cette vache venait les chercher pour différentes raisons, comme des souvenirs d'enfance ou autres. Elle a de l’émotion, cette vache », raconte l’artiste. Au point où le CAPSQ lui a suggéré fortement de l’inscrire à l’exposition.

« Lorsque Mireille Forget, présidente du CAPSQ, m'a envoyé un avis de compétition, elle a été étonnée du changement dans mon œuvre. Elle savait que je n'avais jamais fait d'animaux, mais lorsqu'elle a vu la toile, elle m'a tout de suite dit que c’était la plus belle vache qu’elle avait jamais vue de sa vie, avec ses cristaux de Swarovski disposés à des endroits spécifiques et que j’ai ajoutés afin qu’elle scintille. Je l'avais nommée tout simplement La vache, mais pour la France, pour Paris, elle devait avoir un nom plus glamour. Après avoir fait un appel sur Facebook, le nom La Nourricière a été choisi », explique Hélène Delaunais.

Pas donné à tout le monde

Envoyer un tableau par avion à Paris nécessite une dépense de 800 $. Ce n’est pas donné. « Faut vraiment vouloir et espérer gagner. Mais ça fait 12 ans que je compétitionne à l’international et j’ai remporté sept médailles. Je me suis toujours classée parmi les premiers quand je ne gagnais pas la médaille d’or », nous dit-elle. Hélène Delaunais a participé à des concours en Italie, en Espagne, aux États-Unis, en Roumanie et au Canada, bien sûr, dans la catégorie portrait.

Celle qui s’est découvert un talent d’artiste à 14 ans, avec sa passion pour le dessin, a réalisé qu’elle devait continuer d’explorer cette voie alors qu’elle avait reproduit une pochette du groupe Iron Maiden sur un capot de voiture. « Elle devait être réussie, puisque l’ami pour lequel je l’avais fait s’est fait voler le capot de sa voiture deux mois plus tard », se souvient-elle en riant.

Hélène Delaunais, aussi directrice de crédit pour l’entreprise Rinox à Terrebonne, pour laquelle d’ailleurs elle a peint un immense tableau de rhinocéros, doit le fait que ses portraits soient porteurs de vie à Colette Tremblay, une artiste de Terrebonne qui l’a beaucoup aidée.

Et l’avenir? « J’ai roulé ma bosse dans le domaine et j’entends ouvrir ma propre galerie à Terrebonne. C’est mon but ultime », souhaite-t-elle. En attendant, elle sera à Paris, à la salle royale de l’église de la Madeleine, pour l’exposition internationale du 2 au 8 septembre.