Culturel
Retour21 août 2021
Stéphane Fortier - sfortier@medialo.ca
Chadi Ayoub voyage entre le figuratif et l’abstrait
©Stéphane Fortier - La Revue
Chadi Ayoub nous montre sa sculpture qui trône derrière le Théâtre du Vieux-Terrebonne.
Si la sculpture qui trône derrière le Théâtre du Vieux-Terrebonne, Trans-Fusion, vous intrigue, sachez qu’elle est l’œuvre de l’artiste d’origine libanaise Chadi Ayoub. Elle symbolise notre histoire, notre vécu.
Réalisée en grande partie avec des exemplaires du journal La Revue, cette sculpture nous rappelle que les Terrebonniens sont, en quelque sorte, des gens qui ont tous une histoire quotidienne.
Dans son atelier situé dans le Vieux-Terrebonne, Chadi Ayoub fait la navette entre le figuratif et l’abstrait. Mais d’où vient donc notre artiste qui a pris racine à Terrebonne en 2018? Arrivé au Québec il y a 16 ans, ce diplômé en beaux-arts et en architecture de l’Université libanaise de Beyrouth s’est d’abord installé à Montréal où il a exercé son art et donné des cours. « J’avais besoin d’aller à un endroit avec plus d’espace, à l’extérieur de Montréal et, ici, je vis et je travaille au même endroit », explique Chadi Ayoub, qui se définit comme une personne de type urbain qui aime la tranquillité.
Au fil des années, ses œuvres ont pris du volume, ce qui explique en grande partie ce besoin d’un espace plus vaste. « Avant, je devais m’adapter à l’espace que j’avais. Ici, j’ai un grand atelier et un garage où je peux travailler à des œuvres plus monumentales. »
Pourquoi la sculpture?
Pour Chadi Ayoub, la sculpture est une forme d’art visuel plus tangible que la peinture, par exemple. « La matière avec laquelle on travaille, on peut la toucher, la modeler. Mais en complémentarité avec la sculpture, je travaille aussi avec l’acrylique et l’aquarelle », justifie-t-il. Et quelle est cette matière avec laquelle il travaille? « J’utilise la même technique qu’avec le papier mâché, mais on parle plus ici de pâte papier, une matière plus malléable que le papier mâché et moins pâteuse », explique l’artiste.
Celui-ci se dit inspiré par les gens qui l’entourent. « Le sujet ne me guide que pour aller dans une direction ou l’autre. Ma technique est reliée au vécu, à l’actualité des gens qui m’entourent. J’adapte ma création au sujet. Je suis au service d’un concept et j’essaie de répondre à ce concept le plus fidèlement possible, et je peux aller dans le figuratif aussi bien que dans l’abstrait », confie-t-il.
Actuellement, Chadi Ayoub travaille sur un projet qui sera présenté à Saint-Boniface au Manitoba en 2022. « Ce projet s’intitule Mets-toi dans ma peau. Il s’agit d’une structure géante en bois, couverte de miroirs pour qu’elle puisse se fondre au décor, disparaître dans le décor, devenir invisible. Ensuite, je le présenterai au Centre culturel George-Vanier », annonce l’artiste.
On peut voir des œuvres de Chadi Ayoub à la Maison Bélisle dans le Vieux-Terrebonne jusqu’à la fin du mois de novembre.
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Peu de temps après la publication de cet article en ligne, nous apprenions que dans la nuit du 27 au 28 août, un ou des vandales s’en étaient pris à la sculpture Trans-Fusion de l’artiste terrebonnien Chadi Ayoub.
Trônant derrière le Théâtre du Vieux-Terrebonne, cette œuvre faisait la fierté du sculpteur. Prévenu par une amie du sort qu’avait connu Trans-Fusion, Chadi Ayoub est venu constater les dégâts sur place. La sculpture gisait au sol aux côtés du socle qui la soutenait. « La police est venue constater les faits le samedi matin, mais il n’y aura pas d’enquête, semble-t-il. J’ai rapporté ensuite la sculpture chez moi », indique l’artiste qui se disait pourtant tellement heureux d’avoir contribué à mettre un peu de vie dans ce secteur du Vieux-Terrebonne. « C’est un incident malheureux », a simplement conclu M. Ayoub.
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