08 septembre 2021

Pénélope Clermont - pclermont@lexismedia.ca

Partager sur les réseaux sociaux

Parmi les moyens utilisés par les corps policiers locaux pour diminuer la quantité de vols à l’intérieur des véhicules, on note les constats d’infraction. « On peut parler de prévention par la répression », reconnaît le capitaine Joël Lamarche, de la police de Terrebonne.

Sur le territoire de Terrebonne, on a comptabilisé 221 vols à l’intérieur des véhicules en 2018, 164 en 2019, 152 en 2020 et 45 du 1er janvier au 11 août 2021. On parle d’une moyenne respective de vols par semaine de 4,25 (2018), de 3,15 (2019) et de 3 (2020). La police de Mascouche n’était pas en mesure de nous fournir des statistiques aussi détaillées au moment d’écrire ces lignes, mais le capitaine Maxime Saint-Georges indique que la Ville recensait bon an, mal an près de 100 vols de ce type il y a quelques années, alors qu’aujourd’hui, elle fait état d’une trentaine de vols annuellement.

Ces crimes sont souvent commis par des jeunes qui se promènent la nuit dans des quartiers moins éclairés et qui saisissent l’occasion de voler quelques objets lorsqu’ils se rendent compte que les portières du véhicule sont déverrouillées, comme en témoigne le capitaine Joël Lamarche, de la police de Terrebonne. « C’est récurrent, confirme-t-il. La fin de semaine du 21 août, on nous a justement rapporté une dizaine de véhicules fouillés dans le secteur de la rue Sarrazin. Les gens ont donné des descriptions et on a procédé à des arrestations. C’étaient des jeunes. »

La contravention, un « bon outil »

Parmi les moyens utilisés par les corps policiers locaux pour diminuer la quantité de ce type de crime, on note les constats d’infraction pour les portières laissées déverrouillées. « On peut parler de prévention par la répression », reconnaît M. Lamarche, alors que son collègue de Mascouche constate que le nombre de vols à l’intérieur des véhicules est inversement proportionnel au nombre de contraventions distribuées. « On considère que c’est un bon outil, soutient-il. En effectuant de la prévention pour vous inciter à barrer vos portes, on prévient 90 % des vols. »

Le Code de la sécurité routière indique en effet clairement qu’il est interdit de laisser sans surveillance un véhicule routier sans avoir verrouillé les portières, et ce, sur la voie publique ou dans un stationnement public. Que ce soit en parcourant les rues la nuit ou des stationnements de centres commerciaux le jour, les policiers peuvent ainsi émettre un avertissement, mais privilégient la plupart du temps un constat d’infraction par le biais d’un carton laissé sur la voiture ou à l’intérieur de celle-ci.

« Lorsque quelqu’un reçoit un avertissement, il n’en parle à personne. Avec un constat, il en parle beaucoup plus », justifie M. Saint-Georges.

Quelque 500 contraventions en ce sens sont maintenant données annuellement à Mascouche, contrairement à une cinquantaine en 2016. À Terrebonne, les policiers distribuent environ 1 000 constats d’infraction par année depuis 2018.

« Chiffre noir »

Aux dires de M. Lamarche, le nombre de vols à l’intérieur des véhicules est supérieur aux statistiques dévoilées. « Dans ce type de vols, il y a un chiffre noir : pour un vol déclaré, il y en a peut-être cinq qui ne le sont pas », expose-t-il en invitant la population à signaler ces délits. « Quand on procède à des arrestations, ça nous permet d’ajouter plus de chefs d’accusation », soulève-t-il. Sans compter le pouvoir d’adapter les patrouilles en fonction des méfaits enregistrés, car, comme le dévoile le capitaine, ces vols peuvent mener à d’autres délits : des violations de domicile avec le vol d’une télécommande de porte de garage électrique ou des fraudes liées à l’identité dans le cas d’un vol d’une pièce d’identité restée dans le véhicule. « C’est tout ça qu’il faut prendre en compte », conclut-il.