06 octobre 2021

Gilles Bordonado - redactionlarevue@medialo.ca

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©Archives Lanaudière, Collection Aimé Despatis

L’inauguration du boulevard des Seigneurs, le 11 mai 1967. Plusieurs dignitaires entourent le maire François Paquin, le secrétaire-trésorier Jean-Jacques Lauzon et le curé René Grenon.

Depuis sa fondation, le village fait office de principal centre de services pour les municipalités voisines. On retrouve, sur la rue Saint-Pierre, une concentration de commerces et de services répondant aux besoins d’une population de moins de 8 000 personnes. Mais au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le village amorce son expansion, d’abord à l’est de la rue Chapleau, puis au nord de la rue Saint-Louis. Jusqu’en 1957, l’axe qui forme le boulevard des Seigneurs, entre la montée Masson et l’autoroute 25, traçait alors la limite nord de Terrebonne.

En février 1957, la Ville de Terrebonne double sa superficie par annexion de territoire de ses voisines. Elle passe en phase d’expansion. Dès 1960, elle songe à construire le « Grand Boulevard » sur des terres situées entre les montées Moody et Masson. L’emplacement choisi susciterait aujourd’hui beaucoup d’opposition, puisqu’un « grand trou noir » y existait. Ce long marécage accueillait les eaux du haut du plateau, mais on ne faisait alors pas alors grand cas des milieux humides… La priorité était le progrès et un beau boulevard asphalté bordé de lampadaires.

Les travaux seront menés de 1962 à l’inauguration du boulevard en 1967. On confirmera un accès à la future autoroute 25 en 1964 et baptisera l’artère « boulevard des Seigneurs », évocation du passage des nombreux seigneurs de Terrebonne et en particulier du rôle de Joseph Masson dans l’évolution de la ville.

En 1968, l’épicier Metro Ernest Beausoleil inaugure le premier marché d’alimentation à grande surface des environs. Se joignent à lui la grande pharmacie d’Yves Mathieu, la Régie des alcools, des boutiques et un petit restaurant. Lionel Grenier, dont le concessionnaire Pontiac est sur la rue Saint-Louis, fait le pari audacieux d’y déménager son commerce. Il y regroupera ensuite un concessionnaire Saturn, une station-service et un garage automobile. D’autres suivront : Canuel Chevrolet et une concession Renaud devenue Hyundai.

En plus de la polyclinique, plusieurs centres commerciaux s’ajouteront, bonifiant l’offre de service à l’est de la 25, mais aussi à l’ouest, dont le CLSC Lamater et des bureaux pour le village de Saint-Louis-de-Terrebonne dans les années 1980. Les Galeries Terrebonne s’y installeront en 1976. Des Seigneurs devient le cœur commercial attendu par les édiles municipaux.

Peu à peu cependant, le boulevard perd de son attrait. D’autres pôles commerciaux se développant, les concessions automobiles déménagent. Plusieurs édifices vieillissent mal, alors que poussent les grandes surfaces et les commerces offrant une facture visuelle moderne.

Annoncée au début des années 2000, la revitalisation du boulevard prend son envol avec l’implantation du siège social de la Caisse Desjardins de Terrebonne, la construction du Complexe Médical Terrebonne du groupe Médifice et de l’édifice Rubino, le réaménagement de la rue Saint-Sacrement et l’aménagement d’un parc tout neuf. Plusieurs autres édifices seront ensuite rénovés ou érigés. Quant à la Ville de Terrebonne, elle remet à l’ordre du jour la rénovation promise du secteur commercial. On parle de consultations en 2022 et de travaux entre 2023 et 2026.

Sources : MARTEL, Claude. Chronique « Brin d’histoire », La Revue, 17 avril 2015.  CORBEIL, Jacques Corbeil et DESPATIS, Aimé. Terrebonne, 110 ans d’histoire du conseil municipal (1853-1963) ; Terrebonne, 30 ans d’histoire du conseil municipal (1964-1993)  et 70 ans de vie municipale de Saint-Louis-de-Terrebonne, 1993.