Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Culturel

Retour

10 septembre 2022

Stéphane Fortier - sfortier@medialo.ca

Entretien avec une école

CHRONIQUE HUMOUR DE STÉPHANE FORTIER

entretien avec une école 2

Le journaliste Stéphane Fortier en grande conversation avec un mur d'école.

C’est la rentrée des classes et encore une fois, votre journaliste, toujours d’actualité, a décidé d'aller piquer une petite jasette avec une chose bien particulière. Devant le regard désabusé des enfants et du corps enseignant, il s'est assis devant un mur d’école et a recueilli les confidences du noble établissement. Pensant qu'iI avait affaire à un malade mental, le personnel a signalé le 9-1-1. Votre journaliste a ensuite été appréhendé par les policiers, qui ont transporté son corps en saignant.

Journaliste : Bonjour, madame l'école! Comment allez-vous?

École : La vie suit son cours. On ne peut pas en dire autant de certains élèves. Tu vois un peu le tableau? À part ça, je souffre un peu d’arthritemétique. II y aussi mes calculs rénaux.

J : Vous semblez un peu vidée.

É : Normal, les élèves viennent de partir.

J : Je vous remercie d’avoir accepté élégamment cette entrevue.

É : Je fais mon devoir. J'espère en tirer une leçon. Au fond, c'est normal, j'ai la réputation d'avoir beaucoup de classes.

J : Comment trouvez-vous votre environnement?

É : Nous avons un bon directeur, c'est le principal. Pour le reste, c'est plutôt secondaire.

J : Parlez-moi un peu de vos fréquentations.

É : J’ai connu une université qui était bien en chaire. Le rectum, pardon, le recteur s’appelait Réal Zeimher. Pas surprenant qu'elle ait perdu presque toutes ses facultés. Les diplômés en lettres travaillent tous pour Postes Canada aujourd’hui. On peut vraiment dire qu'ils travaillent dans leur domaine d’études.

J : Auriez-vous aimé être une école anglaise?

É : Non, je suis très contente de mes briques et de mon béton.

J : Non, pas en glaise, je veux dire… Oubliez ça. On m’a dit que vous avez laissé tomber votre conjoint. Pourquoi?

É : Entre autres parce qu'iI n'avait plus de mine dans le crayon et je trouvais qu'il manquait de coffre.

J : Avez-vous le temps pour des loisirs?

É : J'ai Iu un roman récemment. Pédagogie la Charrette d’Antonyme Marteau. Non, attends, c'est le contraire... Corrige-moi si je me trompe.

J : Vous voulez dire Pélagie la Charrette, d'Antonine Maillet. On m’a dit que vous aimiez beaucoup la télévision.

É : Pas juste la télévision. Les émissions aussi.

J : Que regardez-vous?

É : Les bulletins… de nouvelles et les reprises de Radio Enfer.

J : Quel métier auriez-vous aimé pratiquer?

É : Je ne sais pas. Chose certaine, j'aurais été très polyvalente. Une chose est sûre, je n'aurais pas aimé être une prison américaine dans un état où la peine de mort est en vigueur.

J : Je ne comprends pas.

E : Dans certaines écoles, plus conservatrices, il y a encore parfois des cours de catéchèse. Dans une prison, on parle plus de catéchaise électrique.

J : Une anecdote en terminant?

É : lci, il y a des affichettes pour identifier les professeurs. Le problème, c'est qu'ils ne mettent que le nom précédé de la première lettre de leur prénom. Quand vous avez un prof qui s’appelle Isabelle Diotte, c’est un peu gênant. Un autre s’appelle Daniel Ranger. J'ai aussi connu une enseignante qui pouvait lire l’avenir. On l'appelait la profette.

J : J'imagine que le prof d'éducation physique s'appelait Jim Nase? Et le nom du surveillant d'élèves, c’était Larry Création? En passant, imaginez si le prénom du chanteur Garou était Lou.

É : Très drôle. Ton humour, tu tiens cela de ton arrière grammaire?

J : Eh bien, madame l’école, il est temps que je m'efface.

É : Oh! Avant que tu partes, tu sais qu’il y a plein de choses ici que tu pourrais interviewer. Une porte, par exemple. Je vais lui en parler. EIIe est très ouverte. Juste faire attention, parce qu’elIe a mauvais caractère et, parfois, elle sort de ses gonds. Mais je te jure, elle n'est pas barrée pour une miette. Un peu poignée peut-être... mais elle est vitre en affaires.

J : Merci, mais j’aime mieux interviewer un miroir. Ça porte plus à réflexion. Ou encore des fenêtres. C'est plus agréable à regarder. Elles ont de beaux châssis.

É : J’en ai connu une qui aurait aimé faire de la politique. Elle aurait été très appréciée à cause de sa transparence.

J : Merci, madame l’école, et bonne année scolaire! Ah! des policiers. Bonjour, messieurs!

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média