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26 octobre 2022

Naomie Briand - nbriand@medialo.ca

Les champs de tir craignent le pire

GEL NATIONAL POUR LES ARMES DE POING

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©Club de tir Ruisseau Noir

Le Club de tir Ruisseau Noir, de Terrebonne, est en recherche de solutions en ce moment, malgré le gel décrété par Ottawa.

Le Club de tir Ruisseau Noir, à Terrebonne, s’est réveillé avec une bien mauvaise surprise vendredi matin : Ottawa a annoncé l’entrée en vigueur immédiate du gel national de la vente, de l’achat et du transfert d’armes de poing. L’annonce, en mai, de l’imminence de ce gel avait déjà créé toute une commotion chez les 3 100 membres.

Le Club de tir Ruisseau Noir est la propriété de la famille Dubois. À 33 ans, Madeleine Dubois, directrice des opérations, est la troisième génération à diriger l’entreprise, créée en 1965. « Je suis née ici! » lance-t-elle, en précisant avoir été initiée au tir sportif dès 8 ans. Depuis, elle est passionnée.

« J’aurais voulu que mes enfants prennent la relève de l’entreprise. » Avec les annonces de la fin de semaine dernière, elle ne sait plus s’ils auront encore quelque chose à gérer quand ils seront en âge de le faire.

Des membres exemplaires

Madeleine Dubois comprend l’orientation du gouvernement fédéral, mais déplore que les gens mettent tous les œufs dans le même panier. « C’est du tir sportif qu’on fait ici », dit-elle. L’entrepreneure affirme être créative et souhaite continuer à défendre la réputation du tir sportif sur cible. Elle espère seulement que « les citoyens responsables n’auront pas à payer pour la majorité des crimes ».

Ses 3 100 membres sont soumis à une procédure très stricte pour acquérir et pour posséder une arme à autorisation restreinte (pistolets, revolvers). Pour tirer, il leur faut obligatoirement être affiliés à un club de tir en bonne et due forme. Tous les passages au Club sont consignés, de même que les coordonnées des membres. Bref, les tireurs doivent montrer patte blanche. « Traverser le processus demande d’être exemplaire », martèle Madeleine Dubois.

De plus, quiconque s’adonne au tir sportif est soumis à des restrictions importantes quant au transport de son arme. Cette dernière doit toujours transiter de son lieu d’entreposage officiel au club de tir. « Du point A au point B. Sans détour, sans arrêt. Même chose pour le retour. » Sans compter les normes d’entreposage qui sont aussi très restrictives.

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Ottawa a décrété un gel national sur les achats, les ventes et les transferts d’armes de poing partout au pays.

En attente des normes d’application

Il continuera d’y avoir du tir au Club du Ruisseau Noir. L’espoir est encore là pour Madeleine Dubois, qui craint cependant de devoir gérer la décroissance.

Elle attend avec impatience les modalités gouvernementales auxquelles seront soumis ses membres. « En ce moment, c’est un peu flou, le gel, parce qu’on ne sait pas encore ce que seront les obligations. Mais on sait qu’on ne peut pas vendre [d’arme] à un particulier ni la transférer à quelqu’un qui a les permis dans notre famille. Alors, on va se retrouver à devoir aller les porter à un agent de la paix pour destruction. Mais ça a une valeur, ces biens-là! »

 

Les armes de poing utilisées au champ de tir peuvent facilement se détailler à près de 1 000 $. Rares sont donc les gens de moins de 30 ans qui peuvent se le permettre. En plus, les membres doivent pratiquer au moins une fois par année pour conserver leurs droits, un test d’aptitude imposé par la loi provinciale 9, adoptée à la suite du drame de Dawson. À défaut de s’y conformer, le tireur perd son affiliation au club.

Et c’est justement là où le bât blesse : les très grandes restrictions imposées par Ottawa freineront les possibilités de développement, et le sport pourrait être appelé à s’éteindre. « Ça va tout changer parce qu’on n’aura plus de nouveaux adhérents », se désole Madeleine Dubois.

Policiers également en attente

Tant le service de police de Mascouche que celui de Terrebonne confirment qu’ils sont dans la même attente que Madeleine Dubois quant aux modalités d’application de ce gel décrété par le fédéral. Trop d’éléments sont encore inconnus pour qu’ils puissent s’avancer. « C’est vu d’un bon œil, commente toutefois Sylvain Chevalier, porte-parole de la police de Mascouche. Mais ça n’enlèvera pas les armes sur le marché noir », déplore-t-il.

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