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23 novembre 2022

Naomie Briand - nbriand@medialo.ca

De grands chantiers : innovation, diplomation et logement

REFLET ÉCONOMIQUE - GRANDE ENTREVUE AVEC PIERRE FITZGIBBON

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©Émilie Nadeau

Pierre Fitzgibbon lors de sa nomination comme ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, le 20 octobre, à l’Assemblée nationale. Il est en compagnie du lieutenant-gouverneur du Québec, Michel Doyon.

À peine désigné comme ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon est déjà à la table à dessin pour réaliser ce qu’il appelle ses « grands chantiers » économiques : l’innovation et l’équation économie-environnement. Une vision au sein de laquelle la MRC Les Moulins devra se différencier et identifier les créneaux qui lui sont propres, affirme le député de Terrebonne.

En matière d’innovation, il faut développer de « meilleurs réflexes », plaide celui qui est aussi ministre responsable du Développement économique régional, de la Métropole et de la région de Montréal. La Stratégie québécoise de recherche et d’investissement en innovation 2022-2027 (SQRI2) est, selon le ministre, toute désignée pour que le Québec y parvienne. « C’est un programme costaud sur cinq ans, de 7 G$ », qui viendra appuyer la recherche fondamentale et « la rendre plus appliquée », explique Pierre Fitzgibbon.

« Efficience », voilà le mot qui lui vient quand il parle des zones d’innovation, incontournables pour forger le Québec de demain. Des zones dédiées à la recherche, réunissant des chercheurs d’un même domaine, comme la filière batteries à Bécancour.

« On commence à réaliser qu’on devra développer de façon thématique », précise le ministre, qui entend mener la réflexion dans toutes les régions en coiffant son chapeau de responsable du Développement économique régional. « Je vais m’asseoir avec Mathieu [Traversy, maire de Terrebonne,] et Guillaume [Tremblay, maire de Mascouche,] pour regarder quel thème on pourrait prioriser dans la MRC. »

Enrayer la sous-diplomation

Pierre Fitzgibbon y croit dur comme fer : la région doit obtenir son antenne universitaire pour rattraper les écarts de diplomation. « C’est la pierre d’assise » parce que, rappelle-t-il, la sous-diplomation d’une région peut l’amener à être « sous-innovée ». « Les deux sont un peu reliés. »

S’il reste discret sur le lieu à privilégier pour cet éventuel projet, alors que le Centre régional universitaire de Lanaudière (CRUL) a en main cinq propositions, dont celle de Terrebonne, le ministre affirme que cela ne se fera « pas l’un contre l’autre, mais plutôt l’un avec l’autre ».

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©Naomie Briand

Le ministre Pierre Fitzgibbon s’entretient avec des travailleurs au cours d’une visite de l’usine du Groupe ADF, à Terrebonne, en juin dernier.

Conjuguer environnement et économie

Le gouvernement souhaite par ailleurs mettre l’environnement à profit pour hausser la richesse collective du Québec et, éventuellement, rattraper l’Ontario. « On ne peut pas penser faire ça en quatre ans. » Pour Pierre Fitzgibbon, le secret réside toutefois dans la capacité des Québécois à « se convaincre qu’on peut y arriver ».

L’objectif est toujours de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 37,5 % par rapport au niveau de 1990. « L’utilisation des énergies renouvelables sera nécessaire pour réaliser nos engagements », soutient le ministre.

La contribution des Moulins dans cette réduction se fera principalement au chapitre du transport collectif, alors que toutes les études montrent un solde migratoire positif important dans la région, ce qui se ressent sur nos routes. Le REM de l’Est est un enjeu majeur pour le sud de Lanaudière, plus personne n’en doute en 2022. « Il faut assurer la connectivité avec Montréal », affirme le député de Terrebonne.

Logement, récession et soutien aux entreprises

M. Fitzgibbon se dit aussi sensible à la question du logement dans la MRC Les Moulins, alors que l’on connaît des taux d’inoccupation jamais vus dans ce domaine et frôlant les 0 %. « Pour les enjeux d’habitation, au moins 1 000 logements sont nécessaires », chiffre M. Fitzgibbon, sans s’avancer sur le type de logements à privilégier.

De plus, la crainte d’une récession est sur toutes les lèvres en ce moment. La vision sur dix ans du gouvernement risque d’en être ralentie, avec « un vent de face », soutient Pierre Fitzgibbon. La situation de plein-emploi actuelle devrait assurer un « impact sociétal moindre », selon lui.

Le ministre de l’Économie croit que les entreprises ne connaîtront pas trop de difficultés, mais qu’elles auront « besoin de liquidités » pour passer à travers. Ce à quoi s’emploiera Investissement Québec, par le biais du Fonds local d’investissement, le principal outil financier des municipalités régionales de comté (MRC), dont la nôtre. Ce fonds soutient les entreprises de leur territoire et stimule l’entrepreneuriat local en favorisant l’accès aux capitaux.

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