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07 décembre 2022

Stéphane Fortier - sfortier@medialo.ca

Il y a 100 ans, le Vieux-Terrebonne était rasé par les flammes

128 PROPRIÉTÉS AVAIENT ÉTÉ DÉTRUITES

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©Patrimoine et Histoire Terrebonne

Le grand incendie du 1er décembre 1922 avait jeté quelque 150 familles à la rue.

Il y a 100 ans, le Vieux-Terrebonne était rasé par les flammes

Dans la nuit du 1er décembre 1922, un grand incendie laissait la basse-ville de Terrebonne en ruines.

Toutes les constructions comprises entre les rues Sainte-Marie et Chapleau, d’ouest en est, et entre la rue Saint-Pierre et la rivière des Mille Îles, du nord au sud, avaient été la proie des flammes. Un rapport de l’époque montre qu’au moins 128 propriétés, évaluées avec leur contenu à 845 902 $ (une fortune pour l’époque), avaient été détruites, laissant 341 adultes et 327 enfants sans abri. Les Clercs de Saint-Viateur du Collège Saint-Louis avaient hébergé de nombreuses familles laissées sans toit. Au printemps 1923, on s’affairait à reconstruire cette partie de la basse-ville détruite par le sinistre, reconstruction qui s’est achevée par l’érection du nouvel hôtel de ville en 1931. Heureusement, le terrible incendie n’avait fait aucune victime.

Le 1er décembre dernier, soit 100 ans plus tard, l’organisme Patrimoine et Histoire Terrebonne et la Ville de Terrebonne se sont souvenus de ce tragique événement en organisant, notamment, une visite des principaux lieux touchés par l’incendie.  

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©Patrimoine et Histoire Terrebonne

Il ne restait plus grand-chose du village de Terrebonne après l’incendie du 1er décembre 1922.

Solidarité et résilience

Sylvain Dufresne, directeur du Service de sécurité incendie de Terrebonne, est revenu sur ce pan de l’histoire de Terrebonne qui a marqué la communauté en entier : « Cet événement est important, car cet incendie a ravagé presque tout le Vieux-Terrebonne. Ce qui est aussi important de retenir, c’est la volonté de collaboration des villes voisines, le travail des courageux pompiers qui avaient des moyens limités, l’entraide et la résilience des citoyens devant ce malheur. » M. Dufresne assure que le Service de sécurité incendie fera toujours le maximum pour protéger le joyau qu’est le Vieux-Terrebonne et que la cavalerie de pompiers, comme il dit, sera toujours prête à intervenir en un clin d’œil.

« Ce sont 150 familles qui se sont retrouvées sur le pavé. On parle ici de 30 % de la population de l’époque (il y avait moins de 2 000 habitants) et 45 % de superficie du village qui a été touché, soit 85 hectares », rappelle Raymond Paquin, président de Patrimoine et Histoire Terrebonne.

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©Stéphane Fortier - La Revue

André Fontaine, conseiller municipal, Raymond Paquin, président de Patrimoine et Histoire Terrebonne, et Sylvain Dufresne, directeur du Service de sécurité incendie de Terrebonne, ont fait revivre les événements du 1er décembre 1922.

Un village transformé

Pour André Fontaine, conseiller municipal du quartier et amant de l’histoire, cet événement a transformé la communauté terrebonnienne. « Cet incendie a apporté de grands changements au quartier », mentionne M. Fontaine. Ce dernier a tenu à donner des détails fort intéressants quant à l’événement. « L’incendie a débuté vers 20 h 30 à la Manufacture de portes et fenêtres Limoges. L’origine de l’incendie demeure toujours un mystère aujourd’hui; certains ont évoqué le diable en personne. Mais il faut dire que dans cette bâtisse, on retrouvait beaucoup de bois sec et du bran de scie. L’incendie s’est répandu rapidement avec des vents de plus de 80 km/h. L’hôtel de ville de l’époque a aussi été rasé et ce soir-là, il y avait une séance du conseil municipal. Prévenus à temps de l’arrivée du feu, les élus ont eu le temps de sortir de précieux documents en catastrophe. Les bornes-fontaines étaient alimentées par un plan d’eau, il n’y avait pas beaucoup de pression et il a été rapidement à sec. Les boyaux commençaient à brûler eux aussi. On a donc utilisé la pompe à eau que l’on appelait "la marine". L’incendie était si important qu’on a fait appel aux pompiers de Sainte-Thérèse, de Sainte-Rose (Laval), de Montréal (beaucoup mieux équipés) et même de Trois-Rivières. Mais il y avait tellement de curieux qui empruntaient la montée Masson avec leurs voitures à chevaux et à moteur que les pompiers qui arrivaient de l’extérieur ont eu de la difficulté à se frayer un chemin jusqu’au village », relate M. Fontaine. Certaines maisons ont dû être dynamitées pour qu’on stoppe l’incendie. « Une maison du village, celle d’une dame Alarie, a été épargnée par les flammes. Un miracle! » affirme André Fontaine.

Les Canadiens de Montréal, qui jouaient un match ce soir-là, avaient donné les recettes de la soirée pour aider les sinistrés.

Le conseil municipal a rapidement, par la suite, voté un règlement voulant que toute nouvelle maison ne soit désormais construite qu’en brique et non plus en bois.

Cet événement a fait le tour du Québec et est demeuré dans les annales. Une nuit dont la communauté se souviendra longtemps.

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©Patrimoine et Histoire Terrebonne

Les pompiers de l’époque, tous des bénévoles, équipés assez sommairement.

Commentaires

7 décembre 2022

SAVOYE

Excellente et très intéressante page historique. Heureux qu'il n'y eut pas de victimes.

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