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Retour10 février 2023
Stéphane Fortier - sfortier@medialo.ca
Des chauffeurs d’autobus scolaires écoeurés et…déterminés
En grève le 15 février ?

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Les chauffeurs d’autobus scolaire déclencheront un arrêt de travail le 15 février.
Le syndicat des travailleurs des autobus R.M.-CSN et celui des autobus Terremont Ltée-CSN, qui couvrent le territoire de la MRC Les Moulins, entre autres, entendent déclencher une grève générale illimitée le 15 février prochain.
Pour les dirigeants syndicaux, en particulier Josée Dubé, présidente du secteur transport scolaire FEESP-CSN et elle-même chauffeur d’autobus, les salaires sont trop bas. « On parle de 14.30 $ à 18.02 $ l’heure. Les transporteurs scolaires ont reçu des bonifications importantes de l’ordre de 15 à 30 % de leurs contrats, ce qui leur donne une nouvelle capacité de bien payer leurs conducteurs, mais on attend toujours », mentionne Mme Dubé. Cette dernière trouve la situation pour le moins inacceptable. « Le transporteur a l'argent, mais on est obligé de se battre pour en avoir une part », déplore-t-elle.
Pas attrayant
Et en plus, on parle également de pénurie de main-d’œuvre dans le milieu du transport scolaire. On ne peut pas dire que la profession de chauffeur d’autobus scolaire est très attrayante. « Il est grand temps que ça change dans le transport scolaire. Les boss ont trop longtemps misé sur le fait qu’on pouvait engager du monde sans bonifier leurs conditions de travail de manière à bien rémunérer les salariés. On voit bien actuellement que cette vision à court terme nous a menés à la rareté de main-d’œuvre que nous connaissons et aux bris de services que nous observons partout au Québec. Ce que je leur dis, c’est simple : Payez bien votre monde et vous allez en avoir, des candidatures », conclut Patricia Rivest, présidente du Conseil central de Lanaudière–CSN.
Salaire bas, conditions de travail difficiles et parfois intimidation, voire violence envers les chauffeurs. « On n’attire pas les mouches avec du vinaigre, lance Josée Dubé. En plus, normalement, on doit faire 25 heures, mais on fait plus d’heures qu’on est payés. Nous ne sommes pas désespérés, mais écoeurés et déterminés », indique-t-elle.
Sans contrat de travail depuis le 30 juin 2022, le Syndicat d’Autobus Terremont Ltée–CSN a voté la grève générale illimitée à 100 %, le 18 octobre dernier. De son côté, le Syndicat des travailleuses et travailleurs des autobus R.M.–CSN est sans contrat de travail depuis le 31 août 2021 et a adopté un mandat de grève générale illimitée à 97 % le 21 janvier. Le Syndicat d’Autobus Terremont Ltée (CSN) regroupe 102 personnes alors que le Syndicat des travailleuses et travailleurs des autobus R.M.–CSN en regroupe 62. Les deux unités sont affiliées à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.
Du côté de Transco, la directrice générale Laurie Henner précise que les négociations sont toujours en cours. "Nous espérons en venir à une entente avant le 15 février avec les employés. Nous leur proposons une offre substantielle et espérons qu'ils accepteront", de mentionner Mme Henner.
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