Des artistes belges en visite à Terrebonne

Les échasseurs de Namur ont fait la démonstration de leur discipline. (Photo Médialo - Raphaël Isselet)
Les échasseurs de Namur ont fait la démonstration de leur discipline. (Photo Médialo – Raphaël Isselet)

Il régnait une belle ambiance le jeudi 24 juillet sur l’Île-des-Moulins. Venues tout droit de Belgique, de Namur plus exactement, deux troupes dÉchasseurs et d’Alfers ont montré tous leurs talents au public présent pour les admirer. 

Pour célébrer l’amitié qui unit Terrebonne et Namur, la délégation belge mettait en vitrine certains aspects de la culture namuroise dans le parc de l’Île-des-Moulins. Vêtus de leurs habits traditionnels, les Alfers, véritables voltigeurs de drapeaux, ouvraient le bal avec une prestation exaltée sous le chaud soleil de l’été québécois. Sous la conduite des tambours et de la flûte allemande qui marquaient le tempo, les Alfers enchaînaient danses, lancers et échanges de drapeaux au grand ravissement de la foule.

Le président des Alfers namurois Dimitri Colignon a expliqué à La Revue que la pratique, née à la Renaissance et répandue dans toute l’Europe, vient d’abord « d’une nécessité de communiquer avec les troupes sur place avec les porteurs de drapeaux et en temps de paix, ils jouaient dans les quartiers et c’est resté dans notre ville comme ça ».  

Une fois le numéro des Alfers terminé, la troupe des Échasseurs namurois a fait son entrée. Si le jeu des drapeaux se retrouve ailleurs qu’à Namur, les joutes d’Échasseurs sont une vraie spécificité de la ville, à tel point que la pratique est classée au patrimoine immatériel de l’UNESCO. Frederic Gilon, le président des Échasseurs a ainsi expliqué que « le jeu des drapeaux et les joutes d’Échasseurs sont deux pratiques différentes et à la fois complémentaires, avec une histoire liée », Alfers et Échasseurs participent ensemble aux fêtes de Namur.

La pratique des échasses naît à Namur il y a 600 ans et vient de la présence dans la ville de deux cours d’eau, « les gens sont montés sur échasses pour traverser et puis par jeu c’est devenu une joute entre les vieux habitants et les nouveaux habitants de Namur ».  

Melans contre Avresses 

Une fois en place, la troupe d’Échasseurs s’est scindée en deux groupes, montés sur des échasses légèrement différentes. D’un côté les Avresses sur des échasses rouge et blanc, de l’autre les Melans sur des échasses jaune et noir. Quatre échassiers de chaque brigade se sont fait face avant le début de l’assaut. Lorsque la joute commence, le but est de tomber faire les adversaires du haut de leurs perchoirs à 84cm du sol. Et pour ça, tous les coups sont permis : pousser, frapper les échasses, à un contre un ou à plusieurs… Au bout de quelques minutes d’un assaut très physique, les Melans se sont imposés.  

Un véritable échange culturel 

Présents à Terrebonne pour montrer une partie de ce qui constitue l’ADN de Namur, les représentants namurois en retirent aussi quelque chose. Dimitri Colignon a ainsi souligné que « les relations avec les gens sont totalement différentes, chaque fois que l’on arrive quelque part les gens nous demandent si ça va alors que ça ne se passe pas comme ça en Europe, on ne nous demande pas si ça va. Il y a plein de choses qui sont vraiment différentes et c’est très enrichissant ». 

Frederic Gilon a renchéri en indiquant que « nous sommes fiers de partager des choses, mais en toute modestie, et on sent que les gens ici ont ce type de relations de gens simples dans le bon sens du terme où les gens ne se prennent pas la tête et ça je pense que c’est quelque chose que nous avons en commun avec les habitants de Terrebonne ».

La parade a eu lieu le jeudi 25 juillet dans les rues du Vieux-Terrebonne. (
La parade a eu lieu le jeudi 25 juillet dans les rues du Vieux-Terrebonne. (Photo gracieuseté)

Mais en tout cas, pour les deux hommes, ce voyage est une franche réussite. Frédéric Gilon a raconté que « dès que nous sommes en démonstration, les gens viennent, posent des questions, ils ne connaissent pas, mais ils sont contents qu’on leur présente quelque chose qui est un peu inconnu. Et nous prenons plaisir à leur partager quelque chose de concret, nous leur faisons toucher les drapeaux, les tambours. C’est une autre façon de rentrer en communication avec les gens ».  

Après leur court séjour à Terrebonne, les Namurois se sont rendus à Québec et Namur-en-Québec pour que d’autres Québécois puissent à leur tour profiter de ce petit morceau du Vieux Continent. Et Dimitri Colignon de conclure : « Et pourquoi pas inspirer une nouvelle pratique ici, et quand nous reviendrons on nous présentera un groupe d’Échasseurs ou d’Alfers de Terrebonne ».  

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