Un bilan positif pour la première année du TEP scan

L’ajout d’un tomographe par émission de positrons (TEP scan) à l’hôpital Pierre-Le Gardeur en mai 2023 représentait une étape décisive pour la région de Lanaudière. Dre Isabella Lamargèse et Dre Caroline Malo-Pion, médecins spécialistes en médecine nucléaire, soulignent notamment l’impact de cette technologie sur le diagnostic des cancers et d’autres maladies complexes.

« Le TEP scan est un outil diagnostique pour la détection de plusieurs cancers et de même que leur étendue, de façon beaucoup plus précise qu’auparavant », explique Dre Lamargèse. Grâce à l’utilisation de traceurs radioactifs, les médecins peuvent visualiser des cellules cancéreuses ou infectées avec une précision inédite. Le traceur actuellement le plus utilisé est le FDG. Ce traceur est basé sur la captation de sucre par les cellules, permettant ainsi d’identifier les zones d’activité anormale dans le corps. Cependant, ce n’est que le début d’une évolution continue, car d’autres traceurs spécialisés sont sur le point de s’ajouter aux pratiques.

Dre Malo-Pion, pour sa part, a détaillé l’utilisation future de traceurs comme le PSMA pour le cancer de la prostate. « Le PSMA est si sensible qu’il peut détecter des ganglions de seulement 5 millimètres, ce qui est impossible avec l’imagerie conventionnelle », souligne-t-elle. Cette précision accrue pourrait changer la donne pour les patients atteints de cancers difficiles à localiser.

Des technologies de pointe

Pour le personnel médical, l’arrivée du TEP scan n’est pas seulement un ajout technologique, mais une révolution dans la pratique quotidienne. Les médecins et techniciens ont dû suivre des formations spécialisées afin de comprendre et maîtriser cette nouvelle méthode de détection. « Ce n’est pas seulement un perfectionnement d’examens déjà existants, mais une manière totalement nouvelle de traiter et de diagnostiquer. Ça nous permet de mieux évaluer le patient et de pouvoir donner le meilleur traitement possible », précise Dre Lamargèse.

Elle a également mentionné que cette avancée repose sur l’émission de positrons, des électrons positifs qui interagissent avec les électrons négatifs du corps. Cette interaction produit un rayonnement, permettant une imagerie précise des zones affectées par des maladies. « C’est impressionnant de voir comment la physique et la médecine se rejoignent pour améliorer les soins », s’enthousiasme-t-elle.

Un futur prometteur pour la médecine nucléaire dans la région

Avec cette nouvelle installation, l’hôpital Pierre-Le Gardeur se place en pionnier dans la région en termes de soins oncologiques et de diagnostic. Actuellement, environ 15 à 18 examens différents par jour peuvent être effectués grâce au TEP scan, mais ce chiffre est appelé à croître à mesure que le personnel, le budget et de nouveaux traceurs seront disponibles. « Plus ces technologies deviendront accessibles, plus nous pourrons offrir des examens spécialisés et précis », affirme Dre Malo-Pion.

La médecine nucléaire entre dans une nouvelle ère à Lanaudière, et l’équipe médicale en est pleinement consciente. Le TEP scan ne se limite pas au diagnostic du cancer ; il présente aussi des applications potentielles dans les maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer, ainsi que dans d’autres domaines de la médecine, telle que l’infectiologie.

Un accès local à une technologie de pointe

L’installation du TEP scan représente un véritable soulagement pour les patients de la région, qui n’auront plus à se déplacer vers Montréal ou Québec pour accéder à cette technologie de pointe. Dre Lamargèse et Dre Malo-Pion s’accordent à dire que cet appareil va améliorer non seulement la qualité des soins, mais également la rapidité avec laquelle les diagnostics peuvent être posés.

« C’est une victoire pour toute la région, et surtout pour nos patients », conclut Dre Malo-Pion, certaine que cette nouvelle technologie ouvrira de nouvelles perspectives pour le diagnostic et le traitement des maladies les plus complexes.

Quelques chiffres

En date du 30 septembre 2024, sur les 4 104 examens réalisés depuis l’installation du TEP scan à l’hôpital Pierre-Le Gardeur, en mai 2023, :

• 3 416 examens étaient destinés à des patients en oncologie;
• 413 examens étaient en lien avec des infections;
• 272 examens concernaient des études cérébrales.