Il faut rétablir un équilibre dans les classes

  • Publié le 5 juin 2023 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
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Stéphane Fortier

Le Syndicat de l’enseignement de la région des Moulins (SERM) procédait, le 30 mai dernier, à une opération de sensibilisation devant ses bureaux à Mascouche, avec la complicité de plusieurs enseignants.   

En fait, habillés de vêtements cirés colorés, les enseignants personnifiaient des élèves d’une classe préscolaire, de primaire et secondaire. Chaque couleur qu’ils arboraient illustrait les différents profils d’élèves d’une classe dite ordinaire.  Ainsi, ils frappaient l’imaginaire pour exprimer leur réalité en dénonçant les enjeux qui émanent de la ségrégation scolaire.

Enquête

Plus de 10 000 enseignants ont participé à une vaste enquête menée par la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) afin de brosser le portrait des classes du Québec. « Du côté du Centre de services scolaires des Affluents, les résultats sont saisissants, commente d’entrée de jeu, Karine Nantel, vice-présidente du SERM et responsable des dossiers des élèves à risque et des HDAA (élèves en situation de handicap ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage. Selon les 948 répondants de la région, sur un groupe moyen (tous niveaux confondus) de 22 élèves, ce ne sont pas moins de 11 élèves, donc la moitié, qui nécessitent des interventions fréquentes ou constantes, et qui ont un impact régulier ou important sur le fonctionnement du groupe. Les enseignants doivent composer en moyenne avec sept plans d’intervention, sept élèves en difficulté et six élèves encadrés par des mesures d’adaptation. Les profs évaluent leur taux d’enseignement de qualité par semaine à 63 % », déplore Mme Nantel. « C’est comme s’il y avait une classe d’adaptation scolaire dans une classe régulière », renchérit le président du SERM, Jean-Louis-Bray

Négos

Les différents syndicats de l’enseignement sont actuellement en pleine négociation avec les gouvernements. Au-delà des conditions salariales, il faut s’attaquer à la composition des classes pour qu’enfin les enseignants puissent faire, ce pour quoi ils ont été embauchés, soit d'enseigner et d'assurer la réussite de l’élève. « Deux à trois élèves éprouvant des difficultés dans une classe, ça se gère, mais quand il s’agit de la moitié de la classe… ? », fait remarquer Mme Nantel. « On souhaite contribuer pleinement à la réussite de nos élèves, mais les conditions d’enseignement ne le permettent pas », explique Jean-Louis Bray. Sans convention collective depuis le 1er avril dernier, les profs déplorent la fermeture complète du gouvernement à traiter de cette priorité. « Qu’ils aient quelques mois ou 35 années d’expérience, les enseignants sont d’avis que les groupes difficiles ne devraient pas être une fatalité », poursuit Karine Nantel en ajoutant qu’on ne devrait pas craindre de se voir affecter le groupe qui mettra fin à notre carrière. 

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