École l’Impact | Une murale créée par des jeunes remporte un prix

  • Publié le 23 avr. 2024 (Mis à jour le 23 mai 2025)
  • Lecture : 4 minutes
Antoine Pelletier

Des jeunes de 17 à 20 ans inscrits à la formation préparatoire au travail (FPT) à l’école l’Impact de Terrebonne ont créé une murale qu’ils ont appelée Les vagues des âmes. L’œuvre a notamment reçu un prix de reconnaissance Essor par le ministère de l’Éducation.

C’est en remarquant que leurs élèves, pour la plupart atteints d’un trouble du spectre de l’autisme ou d’un trouble de langage, affichaient une grande sensibilité par rapport aux arts qu’Émilie Amorosa, enseignante FPT3 et responsable du volet Arts et culture, ainsi qu’Edwidge De Mota, technicienne en éducation spécialisée (TES), ont eu l’idée de ce projet qui allait devenir Les vagues des âmes

« Ce qui est important de savoir, c’est qu’on n’a pas de cours d’arts plastiques en FPT. On trouvait ça dommage, parce que nos jeunes comprennent ce langage-là d’une façon absolument incroyable », a expliqué l’enseignante responsable du projet. 

Elle et sa collègue ont ainsi décidé de tester une nouvelle option arts au courant de l’année scolaire 2022-2023, avec un projet d’intégration qui allait durer plusieurs mois. 

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Le groupe de l’option arts a pu tirer de l’inspiration d’un voyage à Tadoussac lors de la création de la murale.

Multiculturalisme 

« Ce que j’ai réalisé l’année dernière, lorsqu’on cherchait un projet typique d’arts, c’est qu’on avait un groupe très multiethnique. Je trouvais la richesse de ce mélange d’origines vraiment intéressante. Dans ma pratique artistique, j’aime beaucoup tout ce qui est icônes, motifs, symboles, graphiques, donc en voyant tout le monde, ça a fait wow! Ça va être trop beau », a raconté Edwidge, qui détient une formation en beaux-arts. 

C’est de là qu’est née l’idée d’amener les jeunes à réfléchir à leur identité culturelle. Chaque étudiant devait trouver un motif provenant de cette culture dans le but de l’intégrer à la murale. 

« Ça pouvait être des motifs textiles, de la décoration murale, de la porcelaine, de l’écriture si ce n’était pas notre alphabet. Ils pouvaient également modifier ce motif-là, le personnaliser, pour se l’approprier », a-t-elle ajouté.

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Dans le cadre du projet, les jeunes, comme Lea Guerrera sur la photo, étaient amenés à porter une réflexion sur leur propre identité culturelle.

Voyage 

Le point central de l’œuvre Les vagues des âmes est la baleine qui trône fièrement au milieu de la murale. Un voyage à Tadoussac était organisé, afin de notamment permettre au groupe de pouvoir observer ce grand mammifère marin dans son milieu naturel. 

Émilie a d’ailleurs confié à La Revue un moment fort du voyage qui lui a montré toute l’importance que l’art pouvait avoir chez ses jeunes en adaptation scolaire. « On était assis sur le bord de l’eau pour regarder les baleines et les élèves avaient en leur possession un cahier, des pinceaux et de l’aquarelle. Sans même leur demander, on les a vus commencer à peinturer ce qu’ils voyaient; c’était leur moyen de s’exprimer. » 

Selon la TES, « les jeunes en adaptation scolaire comprennent des subtilités dans l’art que les personnes neurotypiques et les artistes ne capteront qu’avec une formation. » 

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Émilie Amorosa, responsable du projet et Edwidge De Mota, artiste, entourées de Suzanne Tremblay, adjointe gouvernementale du ministre de l’Éducation et Samuel Poulin, adjoint parlementaire du ministre de la Culture et des Communications.

Reconnaissance 

C’est entre autres grâce à ses multiples facettes que Les vagues des âmes a reçu le prix de reconnaissance Essor du ministère de l’Éducation, dans la catégorie Initiative. 

« J’ai l’impression que ce prix-là, c’est la porte d’entrée à l’univers de nos élèves, qui sont souvent incompris. On ne sait pas qui est l’Impact, on ne sait pas qui sont les élèves, puis on ne sait pas quels sont leurs défis. Tant que tu n’as pas mis les pieds dans l’école, c’est difficile de comprendre l’ampleur des défis que ces jeunes-là ont, puis ils sont souvent stigmatisés. Leur parcours scolaire est difficile. Cette reconnaissance vient montrer à ces élèves-là qu’ils existent et qu’ils ont un potentiel incroyable », a témoigné Émilie. 

Dans la semaine du 15 avril, la murale a été installée au sein des nouvelles installations de l’école l’Impact à Terrebonne et est maintenant visible par tous les étudiants de l’institution. Certains des jeunes qui ont participé au projet et qui sont toujours aux études ont d’ailleurs exprimé toute leur fierté aux responsables, Émilie et Edwidge.

Un projet artistique aux multiples facettes 

Les vagues des âmes est un projet qui s’étend bien au-delà de la murale. Tout au long de ce qui représente près de 40h de travail, les responsables, Émilie Amorosa et Edwidge De Mota, ont pris soin de documenter en photos la création de l’œuvre. 

Débordante de significations pour chacun des artistes y ayant participé, la murale n’est qu’une facette de ce qui était en réalité un ensemble d’activités permettant aux étudiants de mieux s’épanouir. Chacun a enregistré une brève description de son motif personnalisé afin d’expliquer ce qu’il représente et la culture à laquelle il se rattache. 

Si vous souhaitez entendre ces capsules et découvrir les coulisses du processus de création de la murale Les vagues des âmes, nous vous invitons à consulter la plateforme web montée par les responsables du projet, accessible via ce lien.

ImageCrédit : Photo Antoine Pelletier
Émilie Amorosa, responsable du projet et Edwidge De Mota, artiste, posant devant la murale « Les vagues des âmes ».

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