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08 juillet 2020

Pénélope Clermont - pclermont@lexismedia.ca

CAHIER RELANCE - Lentement, mais sûrement

Depuis le 25 juin, l’ensemble des secteurs d’activités du Québec est sorti du confinement, officialisant ainsi la relance de l’économie. S’il est trop tôt pour juger de la qualité de celle-ci, le ministre de l’Économie et de l’Innovation et député de Terrebonne, Pierre Fitzgibbon, se dit « assez à l’aise » avec la manière dont elle se déroule.

De nature confiante, M. Fitzgibbon demeure réaliste : on ne relance pas en deux semaines une économie qui a été ralentie, voire arrêtée, pendant près de trois mois, d’autant plus que la santé d’une économie se base sur la confiance du consommateur. « En bout de piste, il faut que les gens veuillent voyager, cite en exemple le ministre. Je suis content de voir que les gens souhaitent revenir à une normalité, mais il n’y a aucun doute que le gouvernement a créé une certaine psychose et des craintes fondées sur l’impact du coronavirus. On ne changera pas ça du jour au lendemain. »
« Je pense que ça prendra entre 12 et 18 mois avant que tous les secteurs soient où ils étaient avant la pandémie. Entre-temps, on sera dans une pente ascendante qui rendra les gens de plus en plus à l’aise. »
Un autre aspect qui a un impact sur la relance économique est la chaîne d’approvisionnement internationale. « S’il y a un maillon faible à l’extérieur, on sera affecté, note le député, mais je regarde les choses ailleurs et oui, on a vécu une récession terrible, on est tombé avec presque plus d’économie, mais elle est terminée. Je pense que ça prendra entre 12 et 18 mois avant que tous les secteurs soient où ils étaient avant la pandémie. Entre-temps, on sera dans une pente ascendante qui rendra les gens de plus en plus à l’aise. » Conscient que les entreprises auront besoin d’un coup de main pour se relever de la crise, il assure que le gouvernement sera au rendez-vous pour les soutenir : « Certaines vont passer à travers sans difficulté, mais il faut que nous restions attentifs au "P" des PME, c’est-à-dire les petites entreprises qui n’ont pas le même coussin financier. Le gouvernement doit mettre l’épaule à la roue pour créer du financement, mais il ne peut évidemment pas financer chacune d’entre elles. »

Autosuffisance et achat local

L’incertitude des derniers mois aura eu l’avantage de provoquer une prise de conscience quant aux faiblesses de l’économie québécoise. L’autosuffisance et l’achat local n’ont jamais autant été promus. « Il faut demeurer libre-échangiste, mais on va devoir mieux épauler notre côté nationaliste. Je veux voir certains produits être plus disponibles », insiste M. Fitzgibbon en ciblant le matériel médical et le secteur de l’alimentation. « Des masques N95 : on sera pas mal autosuffisant pour la prochaine vague », renchérit-il. Développer des produits dont la proportion du coût de main-d’œuvre est moindre, miser sur la formation d’une main-d’œuvre spécialisée et diminuer le déficit de 23 G$ relativement aux exportations et aux importations font partie des autres aspects que le politicien souhaite mettre plus de l’avant, sans oublier le fait de s’appuyer davantage sur une économie circulaire. « C’est aberrant de voir un bateau partir pour la Chine avec nos résidus de plastique parce qu’on ne peut pas les traiter ici. Que la Chine n’en veuille plus pose un problème intéressant. Il faut développer des centres de tri plus performants et des usines de recyclage qui pourront bien décontaminer le plastique pour ensuite produire nos propres bouteilles. C’est un important enjeu climatique, mais aussi d’autosuffisance », illustre-t-il.

Mieux préparés pour la 2e vague

Lorsqu’on le questionne sur la façon dont le confinement a été géré alors que le virus faisait son apparition au Québec, M. Fitzgibbon reconnaît que certaines choses auraient pu être faites différemment, « mais on naviguait tous dans le brouillard », rappelle-t-il. « On a fermé approximativement 50 % de l’économie. On a peut-être été sévère, admet-il, mais si on n’avait pas fermé les manufactures, les employés ne seraient pas allés travailler de toute façon. » Il est donc d’avis que, outre le taux de mortalité qui n’est « pas satisfaisant » – « le système l’a échappé », convient-il –, le gouvernement a pris la bonne décision sur le plan du confinement. Quant au déconfinement : « On aurait peut-être pu ouvrir une semaine ou deux plus tôt ou plus tard dans certains secteurs, mais je ne pas sûr que l’impact aurait été différent. On a demandé aux gens d’être soucieux de l’impact du virus et maintenant, on les reconditionne à la vie normale. C’est sûr qu’il y a un paradoxe. Le retour aux habitudes [n’est pas instantané] », mentionne l’élu avant de conclure que l’adhésion des citoyens aux règles sanitaires fait en sorte que nous serons mieux préparés à la deuxième vague, laquelle, lorsqu’elle se pointera, ne ramènera pas le Québec dans un confinement aussi drastique.

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