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22 avril 2020

Gilles Bordonado - redactionlarevue@medialo.ca

Centralisation

LIBRE OPINION

Je le dis et je le répète : je crois que le gouvernement Legault fait globalement du bon boulot. Il serait injuste de lui faire porter seul l’odieux des malheureux décès en centre d’hébergement et de soins de longue durée.

Dans les officines du ministère de la Santé et des services sociaux (MSSS), les risques dans les CHSLD n’avaient visiblement pas fait l’objet d’assez d’attention. Certains chroniqueurs ont parlé d’hospitalo-centrisme, une tendance qui fait que les hôpitaux prennent un rôle très, voire trop, important dans le réseau de la santé. La crainte que les centres hospitaliers débordent a d’ailleurs occulté d’autres risques qui se sont avérés plus meurtriers ici, comme ailleurs en Occident. Ce constat s’ajoute à celui de la lenteur de la bureaucratie à s’adapter. Le MSSS et ses ramifications aux quatre coins du réseau et du Québec forment une machine loin d’être parfaitement huilée. Il y a eu, et il y a encore, des disparités évidentes entre les vœux du premier ministre et de sa ministre de la Santé et la réalité sur le terrain. Qu’il s’agisse du port et de la disponibilité des masques pour les employés de la santé, de la disponibilité des travailleurs dans le réseau et dans les CHSLD, ainsi que des priorités à définir, les messages des dirigeants n’ont pas toujours été écoutés par un réseau incapable de répondre rapidement aux besoins. Les témoignages portés à notre attention le démontrent clairement. J’ai eu l’impression que M. Legault bougeait à l’occasion des armées non préparées à la lutte sur le champ de bataille. Il y a quelques années, j’avais regretté la disparition du « simple citoyen » élu au sein des conseils d’administration des centres intégrés de santé et des services sociaux. La réforme libérale du ministre Barrette a fait en sorte que Québec en nomme désormais les administrateurs. Parions que ceux-ci ne sont pas en première ligne pour dénoncer les problèmes vécus au ministère de la Santé. Et sachez qu’il en sera de même avec l’abolition des commissions scolaires. On ne trouvera là que des fonctionnaires et des administrateurs choisis par l’État. Aussi talentueux et dévoués seront-ils pour mener la barque, on ne trouvera pas là des gens prêts à dénoncer les problèmes dans des réseaux dont ils sont issus. Et au loin, bien loin, il y aura un ou une ministre pour voir à ce que ça marche. À la santé, comme à l’éducation, la centralisation a donc la cote. Ça permet d’avoir un langage unique, des objectifs communs, une équité dans les services, mais aussi de contrôler le message et d’éviter les bruits venant de l’interne. Désormais, les seuls qu’on entend dénoncer les iniquités et les problèmes dans ces réseaux sont essentiellement des syndicats qu’on accuse de tous les maux, des comités défendant des patients, quelques avocats, des travailleuses et travailleurs soulevant les illogismes sur Facebook et les médias, que certains accusent de sensationnalisme. Avec raison quelques fois, mais souvent sans raison. Ce contrepoids est pourtant essentiel, car il a permis aux élus de trouver des solutions à des problèmes criants dont ils n’étaient même pas au courant.

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