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20 décembre 2006

Débat « explosif » autour du train de banlieue

Inquiet de voir qu’une portion du trajet du train de banlieue Mascouche-Montréal passait à l’intérieur d’un périmètre de sécurité autour de l’usine d’explosifs SNC Tech à Le Gardeur, le député de Masson, Luc Thériault, a interpellé le ministre des Transports, Michel Després, sur cette question la semaine dernière à l’Assemblée nationale.

Éric Ladouceur

Visiblement mal informé de la problématique soulevée par le député Thériault, le ministre Després s’est d’abord lancé dans un débat partisan qui fait craindre le pire au député de Masson. "Il n’avait aucune idée de ce dont je parlais. Neuf mois après l’annonce du projet, il n’était même pas en mesure de me dire quel était le tracé retenu pour le nouveau tronçon reliant Mascouche, Terrebonne et Repentigny à la ligne du CN. Tout ça me fait craindre que ce tronçon ne soit pas livré comme prévu en 2008 et dans les coûts prescrits ou, pire, que l’annonce faite en mars dernier ne soit finalement qu’un pétard mouillé et que le train ne se rende pas jusqu’à Mascouche", déplore Luc Thériault.

Improvisation

Ce que le député trouve suspect dans toute cette affaire, c’est que SNC Tech n’aurait même pas, au préalable, été consultée sur le choix du tracé. "J’ai parlé avec les gens de SNC Tech et ceux-ci m’ont confirmé qu’ils ont pris connaissance du tracé en même temps que tout le monde, lors de l’annonce en mars. Personne ne les avait informés qu’un train devait passer dans leur zone de sécurité. Et là, neuf mois après l’annonce, alors qu’il était justifié de penser que le projet avançait bien, le ministre nous dit qu’il y a encore trois tracés à l’étude. J’ai vu des cartes et, sincèrement, je ne sais pas du tout où ils peuvent faire passer le train sans que cela n’implique la construction d’infrastructures de protection. Combien cela va-t-il coûter de plus? Ça non plus, le ministre n’a pas été en mesure de me répondre", dénonce le député, qui se défend d’être alarmiste. "Je ne fais que mon travail de député. Je me démène pour ne pas que ce projet soit un pétard mouillé et qu’il n’y ait pas de dépassement de coûts", ajoute-t-il.

AMT rassurante

Fait à noter, avant d’interpeller le ministre Després, la semaine passée, le député avait adressé trois lettres au président de l’Agence métropolitaine de transport (AMT), Joël Gauthier, afin d’être informé sur l’état d’avancement des travaux concernant l’achat du matériel roulant et les infrastructures, mais ses demandes sont demeurées lettres mortes. Qu’en est-il au juste?

Au bout du fil, Marie Gendron, porte-parole de l’AMT, a indiqué à La Revue que le projet suivait son cours normal et que la problématique de l’usine d’explosifs était déjà bien connue de l’AMT. "Le tracé est le même que celui annoncé en mars, sauf pour le petit tronçon qui passe près de l’usine SNC Tech, où il est possible que le tracé soit légèrement modifié. Au printemps prochain, nous allons entamer des études d’impacts qui nous permettront de tenir compte non seulement de l’aspect sécuritaire du tracé, mais également de ses impacts sur l’environnement, comme nous l’a demandé le BAPE (Bureau d’audience publique en environnement). De plus, cela nous permettra d’évaluer les coûts des solutions préconisées, et soyez assuré que nous ne voulons pas revivre la même situation que le métro de Laval. Tout sera évalué de façon à ce que le projet aille de l’avant dans les délais et les coûts prévus", a indiqué la porte-parole.

Pas avant 2009, peut-être 2010

Mme Gendron a tenu à préciser que jamais l’AMT n’avait promis de livrer le train de banlieue en 2008. "Ce que nous avons dit, c’est que le train serait en opération entre 24 et 36 mois après avoir passé la commande du matériel roulant. Nous sommes présentement à finaliser les devis, et les appels d’offres pour le matériel roulant seront publiés en janvier 2007", a-t-elle précisé, tout en confiant qu’elle venait de dévoiler une information privilégiée à La Revue.

En outre, ce que confirme l’AMT, c’est que l’inauguration du train de banlieue reliant Mascouche, Terrebonne et Repentigny à Montréal devrait, au mieux, avoir lieu en 2009 ou, au pire, en 2010. Quant au tracé définitif que prendra le train, il faudra attendre les conclusions de l’étude d’impacts commandée par l’AMT, qui devraient être dévoilées en 2007. D’ici là, le député de Masson a promis d’être vigilant et d’exiger de la transparence de la part des personnes responsables.

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