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02 mars 2018

Des augmentations qui dérangent

©Le maire de Terrebonne et préfet suppléant de la MRC Les Moulins, Marc-André Plante, pourrait toucher un salaire total de 172 500 $ en 2018, affirme le cabinet du maire. (Photo : archives)

Les hausses de rémunération pour les membres du conseil de la MRC Les Moulins, dont l'importante augmentation de 575 % accordée au préfet suppléant lors de la dernière séance ordinaire de la MRC, font grandement réagir. L'opposition officielle à la Ville de Terrebonne qualifie cette hausse de «gênante», tandis que le cabinet du maire Marc-André Plante souhaite remettre les choses en perspective.

Avec les décisions prises, le salaire annuel actuel de Marc-André Plante est de 192 500 $. Le salaire de base, qui a toujours été calculé selon le nombre d'habitants, est de 115 500 $ pour 2018. On additionne à ce montant 25 000 $ pour la présidence du comité exécutif, ce qui devrait être chose du passé une fois que Québec acceptera de changer la charte de la Ville de Terrebonne pour qu'une personne autre que le maire puisse occuper cette fonction. S'ajoutent ensuite les 32 000 $ qu'il touche pour ses différentes fonctions qu'il occupe à la MRC, détaille le chef de cabinet, Nicolas Dufour.

Il avance également que M. Plante touche une somme de 10 000 $ pour la présidence de la commission du logement social à la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) ainsi qu'un autre 10 000 $ pour son poste au sein du conseil d'administration du Réseau de transport métropolitain (RTM).

Notons finalement que le règlement adopté par la MRC prévoit une hausse des allocations de dépenses d’un peu moins de 4 000 $ pour le préfet et de près de 10 000 $ pour le préfet suppléant, jusqu'à un maximum de 16 595,00 $ pour l'année 2018 pour l'ensemble des fonctions municipales. Mais tant Guillaume Tremblay que Marc-André Plante n'y ont pas droit, car ils atteignent déjà le plafond des allocations par leur poste de maire.

Révision en profondeur

Nicolas Dufour annonce également que le comité exécutif a résolu, le 28 février, de confier à la commission de l'administration et des finances le mandat de réviser dans sa globalité le mode de rémunération des élus, étant donné la flexibilité beaucoup plus grande donnée aux municipalités depuis l'adoption du projet de loi 122. «La méthode de calcul actuelle est archaïque. Nous voulons nous doter de nouveaux barèmes de rémunération et nous avons confié le mandat à une commission à laquelle siège au moins un représentant de chaque parti», indique M. Dufour. En effet, Marc-André Michaud, de Générations Terrebonne, siège à ce comité, alors que Robert Morin, de Nouvel Élan Terrebonne, en assure la vice-présidence. Les deux autres membres, dont la présidente, Nathalie Bellavance, sont issus de l'Alliance démocratique de Terrebonne.

À l'envers?

Lorsqu’on lui demande pourquoi ce mandat n’avait pas été confié avant d'augmenter la rémunération pour la MRC et d'accorder des hausses aux élus siégeant aux différentes commissions de la Ville de Terrebonne, M. Dufour reconnaît que les choses auraient pu être faites autrement.

«Nous avons peut-être mis les pièces du puzzle dans le mauvais ordre», avoue-t-il, mentionnant toutefois que les travaux au sujet de la rémunération des membres du conseil de la MRC étaient déjà amorcés avant les dernières élections municipales.

L'opposition proteste

Pour l'opposition officielle, il est insensé d'augmenter le salaire des élus dans un contexte où les Terrebonniens viennent d'absorber une importante hausse de leur compte de taxes. «Le message envoyé aux contribuables est gênant : nous n’avons pas assez d’argent lorsque vient l’heure de faire balancer le budget, mais il y en a assez pour faire grimper le salaire du maire de façon importante», écrit l'opposition dans un communiqué de presse.

Selon Lucas Galarneau, chef du cabinet de l'opposition, la Ville aurait en effet dû faire les choses dans l’ordre inverse. «S'il y a une réelle intention de réviser les salaires, on ne vote pas d'augmentations avant de donner un mandat à une commission», insiste-t-il, jugeant que l'administration Plante a agi en réaction à la grogne populaire qu'a suscitée cette nouvelle.

Générations Terrebonne renchérit que l'augmentation de la rémunération des membres du conseil de la MRC s'ajoute à celle des membres des commissions municipales de Terrebonne.

Lorsqu'on lui fait remarquer que Nathalie Lepage, conseillère issue de Générations Terrebonne, a elle-même proposé l'adoption de la résolution à cet effet lors du conseil municipal du 15 janvier, M. Galarneau note là en effet une certaine incongruité, sans toutefois commenter davantage.

Nicolas Dufour qualifie la réaction de l'opposition de «démagogique», puisqu'il n'y a aucun lien à faire entre la hausse des taxes et l'augmentation de la rémunération des élus. «L'opposition a affirmé qu'elle allait être constructive, mais on voit maintenant son vrai visage. Ils (les représentants de Générations Terrebonne) s'opposent à la moindre occasion. Ils font du "picossage" au lieu de vouloir discuter de dossiers de fond», déplore-t-il.

Nouvel Élan Terrebonne qualifie pour sa part de «scandaleuse» l'augmentation de la rémunération du premier magistrat de la Ville de Terrebonne. «Qu’a accompli M. Plante dans ses premiers 120 jours pour justifier une telle bonification? Quelle était l’urgence de s’octroyer de telles augmentations? Quel salarié municipal reçoit de telles augmentations? Aucun, bien sûr», soutient la formation politique dirigée par Valérie Quevillon.

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