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12 décembre 2017

DIX QUESTIONS À… Philippe Boucher, auteur-compositeur-interprète

©En octobre, FIL lançait «Libérer les ombres». (Photo : Karine Maltais)

Philippe Boucher (FIL) est auteur-compositeur-interprète et vient de lancer un nouveau EP, «Libérer les ombres». Il s’ouvre à nous en répondant à nos dix questions.

 

Qu’est-ce qui t’a incité à commencer la musique?

J’ai débuté avec le chant choral, de la 4e année du primaire jusqu’en 5e secondaire. J’y ai appris la théorie musicale, le chant et les bases du piano. C’est à l’adolescence que j’ai eu mon premier «band» avec mes «chums» de quartier. On s’est acheté des instruments. On n’avait pas d’expérience (et mes amis, pratiquement aucune notion de musique). On savait seulement qu’on aimait se défoncer les tympans avec du gros «drum» et de la guitare électrique. MAEVIUS, groupe funky-métal-franco, est né dans le sous-sol de mon «chum». On composait de la musique ensemble et j’écrivais les textes. C’était vraiment un beau «trip de chums» et un terrain fertile pour les explorations de tout genre.

 

Lors de l’écriture d’une chanson, qu’est-ce qui t’inspire?

Les émotions, l’humanité et sa diversité. Les petits combats de la vie ordinaire qui prennent des proportions gigantesques sous la loupe émotive. Les relations humaines, amoureuses, les déchirements, les rapprochements, la fragilité de la vie, la mort souvent si proche. À partir d’une histoire entendue, d’une photo d’une inconnue, j’imagine une vie, un épisode, une fin. Et l’inspiration peut se présenter à tout moment, sans qu’on y pense trop. C’est mystérieux, la création, et je souhaite préserver ce mystère. Si elle se présente sans que j’y sois attentif, elle peut glisser vers ailleurs.

 

Quelles ont été tes influences musicales?

J’ai écouté toutes sortes de musiques et de styles. J’aime le classique pour sa puissance, sa complexité; la chanson britannique pour son originalité et sa pop facile d’accès, la vieille chanson française pour ses tournures de phrases et ses rimes riches; la chanson québécoise parce qu’elle me parle dans le creux de l’oreille; la musique rock métal pour son énergie et sa folie dévastatrice; la musique du monde pour ses rythmes incongrus et ses airs ensoleillés. Bref, j’aime la musique et la chanson de tous horizons. Je ne souhaite pas me limiter dans ma musique.

 

Quels ont été les moments les plus mémorables de ta carrière?

J’ai vécu de superbes moments dans ma (courte) carrière. Souvent, les petites scènes me permettent de partager directement avec le public. Je me souviens qu’après une prestation dans un petit café, une dame est venue me raconter que je l’avais aidée à comprendre le suicide de sa fille. En larmes, elle me remerciait d’avoir traité de ce sujet délicat et d’avoir trouvé les mots pour expliquer le drame qu’elle avait vécu. Si la musique est parfois un exutoire pour moi, je réalise que ça fait du bien à ceux qui y portent attention et qui vivent avec moi mes chansons. D’autre part, les grandes scènes apportent d’autres sentiments : un sentiment de toute-puissance, un sentiment de plénitude. J’ai déjà été accompagné par une chorale lors d’un événement d’affaires. C’était grandiose et puissant, de ressentir un chœur complet harmoniser mon refrain.

 

Avec quel artiste, groupe, homme ou femme rêverais-tu de faire un duo et que chanterais-tu?

Catherine Major est une artiste qui m’inspire énormément. Sa poésie imagée, ses mélodies singulières me touchent beaucoup. J’aimerais chanter avec elle son «Désert des solitudes»; si vous ne connaissez pas, vous devriez aller l’écouter. C’est une des nombreuses chansons que j’aurais aimé avoir écrites, comme «L’escalier» de Paul Piché et «Ordinaire» de Charlebois.

 

Quels sont les cinq albums de chansons que tu conserveras toute ta vie?

«Les fourmis» (Jean Leloup) : un son «live», une folie pure, un chaos gentiment organisé. «Quatre saisons dans le désordre» (Daniel Bélanger) : que des «hits».

«Si on avait besoin d’une cinquième saison» (Harmonium) : un classique de la chanson québécoise. Très orchestrales, parfois sans paroles. C’est un chef-d’œuvre d’innovations et de mélange de styles. «Permanant vacation» (Aerosmith) : ce groupe a accompagné toute mon adolescence. Des riffs de guitare efficaces, un chanteur qui exulte, une chimie qui prenait forme. Cet album (cassette) a tellement joué chez nous. «Don’t smoke in bed» (Holly Cole trio) : Cet album fait vibrer chacune de mes cordes sensibles. Avec «I can see clearly now», il me donne espoir; avec «Je ne t’aime pas», je pleure ma vie; et chaque titre me transporte ailleurs.

 

Tout juste avant de monter sur scène, à quoi penses-tu?

J’essaie de ne plus y penser, de rester dans le présent. Je suis quelqu’un d’assez nerveux (par en dedans) et si j’y pense trop, je me mets à angoisser. J’essaie de calmer ma petite voix intérieure et de la rassurer, en m’accrochant aux raisons qui me poussent à me lancer sur la scène. Et des fois, je me trouve vraiment fou de faire ça; de m’infliger ce stress, cette responsabilité d’intéresser le public et de l’emmener avec moi. Alors je me dis que je suis là pour avoir du «fun» et partager ce plaisir avec ceux qui sont là pour me voir et m’entendre.

 

Qu’est-ce qui vient en premier, les mots ou la musique?

C’est rarement la même chose. Je n’ai pas de technique particulière. Parfois, une phrase va m’inspirer un «mood» ou une série d’accords, qui va par la suite me donner la phrase suivante ou le refrain. D’autres fois, une mélodie me trottera en tête pendant quelques heures (ou semaines) avant qu’un mot surgisse, avant qu’une suite se place. Les mots et la musique doivent être complémentaires. Autrement dit, les deux naissent souvent ensemble.

 

Qu’est-ce qui est le plus difficile pour toi, écrire ou composer?

Les deux sont difficiles… ou très faciles. C’est une question d’inspiration, de «timing», de prédisposition. Je me rends compte que lorsque je me force à écrire, ça ne fait pas souvent de belles chansons. On dirait que l’âme n’y est pas, que c’est trop réfléchi, pas assez instinctif. Cependant, j’aime parfois être mis au défi. Un peu comme à l’école. Tu me donnes un thème et une contrainte et j’arrive à faire une chanson dans un temps record. Mais c’est très rare que la musique et les paroles soient écrites séparément.

 

Que préfères-tu, jouer avec un groupe ou faire un spectacle solo?

C’est tellement différent! Je ne pourrais pas choisir, je crois. J’aime me retrouver dans un spectacle intime où je peux sentir les gens en synergie avec moi, être libre de changer mes chansons, de les interpréter sans respecter la structure. D’autre part, l’énergie du «band», c’est «malade». Il amène mes chansons à un autre niveau, leur insufflant une énergie nouvelle, une profondeur, une autre perspective. On a beau dire, un solo de guitare bien senti, porté par un rythme de batterie et par une basse qui s’égosille, il n’y a pas mieux pour faire lever le spectacle. Mais ce qui me comble, c’est lorsque j’ai des «back vocals» ou lorsque je chante en duo.

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