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15 mai 2018

DOSSIER DE LA SEMAINE : Mieux vaut prévenir que ne pas guérir

©Parmi les nouveaux diagnostics enregistrés au Québec en 2016, 66 % sont des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes.

Au Québec, 622 cas d’infection par le VIH ont été rapportés pour l’année 2016. Ce nombre comprend 294 nouveaux diagnostics. Dans Lanaudière, ce sont 15 nouveaux diagnostics qui ont été recensés pour la même année, portant le taux pour 100 000 habitants à 2,9, soit 0,6 de moins que dans l’ensemble de la province.

Selon le rapport 2016 du Programme de surveillance de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine au Québec, la tendance globale des nouveaux diagnostics est à la baisse, mais le taux par habitant semble se stabiliser depuis 2014. «L’épidémie du VIH reste concentrée dans des groupes de populations qui ont des comportements les exposant à un risque accru, les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH) étant les plus touchés», peut-on y lire. En effet, parmi les nouveaux diagnostics enregistrés au Québec en 2016, 66 % sont des HARSAH. Le pourcentage passe à 67,4 % si on inclut les HARSAH/UDI (utilisateur de drogues par injection).

Rappelons que le VIH/sida se transmet seulement lorsque le sang, le sperme, le liquide rectal et les sécrétions vaginales (le lait maternel également) d’une personne séropositive entrent dans le système sanguin d’une autre personne par une éraflure de la peau, par les muqueuses comme le vagin, le rectum ou le prépuce, et par le canal urinaire du pénis. Les principales façons de transmission sont lors d’une relation sexuelle non protégée, ou par le partage d’aiguilles ou autre matériel permettant l’injection de drogues.

Le Néo : prévenir et accompagner

Malgré toutes les avancées sur le plan médical et le nombre de nouveaux cas qui est moins important qu’à une certaine époque, l’annonce d’un diagnostic de VIH demeure difficile à recevoir et produit une onde de choc dans une vie.

C’est dans cette optique qu’intervient Le Néo, un centre qui offre un accompagnement aux personnes atteintes de VIH/sida. En 2017-2018, l’organisme lanaudois a desservi sept de ces personnes, trois de moins que lors de l’année précédente. «Avant, les organismes aidaient les gens en fin de vie. Aujourd’hui, on offre un accompagnement à la vie active. La majorité d’entre eux ne sont plus malades et vivent aussi bien que quelqu’un qui n’a pas le VIH. Les besoins de parler de la maladie sont moins là», explique Pascale Rodrigue, bachelière en sexologie et intervenante au centre Le Néo.

C’est donc par le dépistage et par la prévention auprès de la population vulnérable que le travail est principalement effectué du côté du Néo. «Un jeune gay qui n’a pas d’estime et qui ne s’aime pas n’aura pas le goût de se protéger. Il va prendre des risques parce qu’il s’en fout, évoque-t-elle. La valorisation et la lutte contre l’homophobie par l’intervention en milieu scolaire font une différence. L’adolescent qui vit mieux son homosexualité va avoir envie de se protéger et ne sera pas sur le PReP à l’âge de 25 ans.»

Le PReP, la prophylaxie pré-exposition, s’adresse à des personnes non infectées, mais hautement exposées au VIH et consiste à prendre une combinaison de deux antirétroviraux afin de réduire le risque d’infection.

Discrimination toujours présente

Si la maladie a énormément évolué depuis son apparition aux États-Unis en 1981, peut-on en dire autant des mentalités? À cette question, Mme Rodrigue répond non. «Il y en a encore qui perdent leur emploi, qui se font mettre à la porte par le propriétaire ou qui se font mettre de côté par leurs amis ou leur famille, regrette-t-elle. Il y a eu un vent de panique au début et on en subit encore les contrecoups, 37 ans plus tard. C’est ce qui m’attriste le plus. Une personne atteinte du VIH n’est pas dangereuse.»

C’est la mentalité des gens qu’il faut maintenant changer, selon elle. «D’un côté, tu vois les jeunes qui banalisent la maladie, et de l’autre, ceux qui en ont une sainte peur. C’est le sida qu’il faut exclure, par les séropositifs», conclut l’intervenante.


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