Douce soirée avec Alexandra Stréliski

Récipiendaire de trois Félix au récent Gala de l’ADISQ, soit Révélation de l’année, Compositrice de l’année et Album de l’année – instrumental, Alexandra Stréliski est venue montrer toute l’étendue de son talent au public du Vieux-Terrebonne, au début d’octobre.

Elle y présentait les pièces de son dernier album, Inscape, ainsi que celles de son précédent, Pianoscope (2010). «Inscape réfère à inner escape, ou paysage intérieur. L’album est fait de plusieurs paysages intérieurs. Il est arrivé à un moment de remise en question. Je travaillais beaucoup pour d’autres et j’avais la volonté que tout le monde soit content, et mon corps a lâché. J’avais peur de monter sur scène et de partager ma vulnérabilité», a-t-elle confié. Heureusement pour nous, elle a surmonté sa peur. La soirée se voulait douce, comme l’a annoncé l’artiste en début de représentation. Souhaitant un «doux spectacle» au public, elle les a invités à se concentrer sur le moment présent. L’heure et demie qui a suivi a donné lieu à de beaux moments d’introspection. S’exprimant avec peu de mots pendant le spectacle, Alexandra Stréliski a laissé toute la place à son piano, qu’elle maîtrise à merveille, dans un décor de toute beauté composé de drapés transparents et de lumières, qui ont très bien su ponctuer les émotions véhiculées à travers les œuvres. Au terme d’une intense envolée musicale, il fallait voir la pianiste debout, martelant la dernière note, au même moment où les rideaux tombaient au sol. L’émotion à son comble, la réaction de la salle pleine a été instantanée. Puis, la compositrice a dédié sa dernière pièce, Nouveau départ, à Ève, une jeune musicienne âgée de 8 ans. «Dans la vie, Ève, il y a beaucoup de nouveaux départs, et des fois, il y en a des grands», a-t-elle conclu, plus que jamais consciente de ce fait.