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12 juillet 2011

Employeurs et employés dans un cercle vicieux

©Plus du tiers des travailleurs de la région admettent que leur emploi leur cause un stress intense.

LE STRESS AU QUOTIDIEN

  

Malgré que les sources de stress soient nombreuses, le travail semble arriver bon premier à ce chapitre, alors que plus du tiers des Lanaudois en âge de travailler ressentent un stress intense en raison de leur emploi. Devant ce constat préoccupant, La Revue s'est entretenue avec Cybèle Rioux, conseillère en ressources humaines, pour mieux comprendre le phénomène.

En consultant le rapport sur «Les maladies chroniques dans Lanaudière», publié par la Direction de santé publique et d'évaluation de la région en décembre 2010, on constate que plus de 38 % des Lanaudois âgés de 15 ans et plus ressentent un stress intense au travail. Questionnée à ce sujet, Mme Rioux, également propriétaire d'Alizé ressources humaines, à Terrebonne, ne semble pas surprise.

«Plusieurs explications sont à la base de ce phénomène. D'entrée de jeu, la vie va de plus en plus vite et les nouvelles technologies n'ont fait que contribuer à ce rythme effréné. Dorénavant, la communication et le traitement de l'information doivent se faire rapidement. En fait, tout doit se faire rapidement. Par ailleurs, les gens sont connectés en permanence. Ils ne travaillent plus de 9 h à 17 h : ils traînent leur téléphone cellulaire en vacances et prennent leur message en continu. Ils ne décrochent jamais de leur emploi, qui occupe continuellement leurs pensées», explique Mme Rioux.

Exigences et dépendance

À ses yeux, le problème provient tant de l'employeur que de l'employé. «D'une part, les employeurs sont de plus en plus exigeants et fournissent des outils à leurs employés, tels que des téléphones cellulaires et des ordinateurs portables, en s'attendant à ce qu'ils les utilisent en tout temps. Or, plus ils en demandent à leurs employés, plus ces derniers sont victimes de stress, s'épuisent, se blessent, font des erreurs et finissent par être en congé de travail pour dépression ou invalidité. Et plutôt que de combler ces manques par l'embauche de remplaçants, les employeurs répartissent leurs tâches parmi leurs autres employés, ce qui a pour effet de les stresser eux aussi. C'est un cercle vicieux.»

Et du côté des employés, c'est du pareil au même. «Beaucoup de gens en demandent plus à leurs employeurs parce qu'ils ont besoin de se faire valoir et de se sentir indispensables. Ils ne sont plus capables de s'arrêter et multiplient les heures de travail. Mais ils ne sont pas plus efficaces lorsqu'ils travaillent 14 heures par jour. Les travailleurs doivent donc eux aussi reconnaître qu'ils doivent se reposer, pour leur santé et leur productivité», ajoute-t-elle.

Quant au phénomène de «workaholic», soit les gens qui éprouvent une dépendance au travail, Mme Rioux est d'avis qu'ils sont beaucoup moins nombreux qu'on le pense. «C'est un phénomène répandu, mais ces gens sont moins nombreux que ceux qui éprouvent un stress chronique en lien avec leur emploi.»

Une situation en évolution

Selon la spécialiste, la situation tend toutefois à changer. «Je dirais que ce processus est même déjà en branle. D'abord, les jeunes de 30 ans et moins refusent de vivre ce stress de façon permanente. Ils ne veulent pas de la vie que leurs parents ont menée, et les employeurs n'auront pas d'autres choix, tôt ou tard, que de s'y adapter. Parallèlement, les "baby-boomers" approchent de la retraite et n'ont plus la capacité de donner autant qu'avant. Ils veulent donc des semaines de quatre jours de travail ou encore des horaires plus flexibles.»

Elle remarque aussi que de plus en plus d'employeurs mettent en place des programmes afin d'aider leurs employés à vivre sainement. «Ils aménagent de beaux espaces de repos, organisent des activités physiques, sensibilisent les gens à bien manger, et tout ça porte ses fruits. Ceux qui ont mis en place de telles initiatives voient leur taux d'absentéisme diminuer, alors que leurs employés sont plus productifs, en meilleure santé et moins stressés», conclut-elle.

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