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03 mars 2020

Pénélope Clermont - pclermont@lexismedia.ca

Entre Jérôme 50 et Jérôme 49

« Bonjour, mesdames et messieurs! Bienvenue au camp de vacances de Jérôme 49. Ici, tout est permis. » C’est avec cette ligne que commence le dernier album de Jérôme 50, Le camp de vacances de Jérôme 49. Dans sa musique, comme en entrevue, on se rend vite compte qu’avec l’artiste de 25 ans, tout est en effet permis.

D’abord, pourquoi Jérôme 50? « C’est une analogie avec Obélix qui est tombé dans la marmite. Moi, je n’avais pas autre chose à faire à part tomber dans la Labatt 50 », dit-il de sa voix aux notes juvéniles. C’est d’ailleurs au petit Jérôme, Jérôme 49, qu’il réfère dans ce dernier album. « J’ai trouvé une photo de moi enfant portant un chandail de hockey avec le numéro 49. Et j’ai déjà habité à Lebel-sur-Quévillon, qui est situé au 49e parallèle », dévoile-t-il. Autrement, Jérôme 50 se décrit comme un gars de la banlieue de Québec, plus précisément de L'Ancienne-Lorette, d’où il partait pour aller faire le party au centre-ville de Québec. C’est justement là qu’il se trouve au moment de faire l’entrevue, avec vue sur l'église Saint-Jean-Baptiste. En observant le bâtiment, il évoque son récent album et le fait qu’il est teinté d’une « mélancolie face à quelque chose [qu’il n’a] pas connu », contrairement à une nostalgie du passé. La religion, entre autres. « J’ai grandi loin de l’Église catholique. Toutes les grandes questions que les jeunes ont, on n’a pas les réponses que ceux avant nous ont eues. Avant, ils avaient le "bon yeu" pour leur dire : "Continue, ça va bien aller", expose-t-il entre deux pofs de cigarette. Je considère que la religion est une bonne institution pour souder les gens. Live, j’ai les yeux sur l’église et j’ai le sentiment que ça va devenir une tour à condos. » [caption id="attachment_110122" align="alignnone" width="444"] Sur Le camp de vacances de Jérôme 49, Jérôme 50 laisse Jérôme 49 exprimer ses diatribes. (Photo : Rosalie Beaucage)[/caption]

Contribuer au bien commun

Cynique, Jérôme 50? Pas totalement. Sa musique, ses propos, ses dénonciations, ses prises de position sont sa manière de contribuer au bien commun. Prenons-nous dans nos bras en est un bel exemple. « Genre à Jérusalem, ça fait boum, boum, pow; En Afghanistan, ça fait boum, boum, pow; […] À la mosquée de Québec, ça fait boum, boum, pow ». Il l’a dit : ici, tout est permis. Puis il enchaîne avec la ritournelle : « Promenons-nous dans les bois pendant que l’amour est là. » Sur des airs de camps de vacances – Si tu aimes le soleil, Trois p’tits chats, Boum a-tchica boum! –, celui que l’on décrit comme l’enfant maudit qu’auraient eu Richard Desjardins et Dédé Fortin y va de ses diatribes. N’étant pas certain de comprendre ce que veut dire « enfant maudit », il prend la comparaison comme un compliment : « Ce sont deux de mes grandes idoles, avec Leloup pas loin à côté. Mais ces gars-là viennent de la région, moi, je viens de la banlieue. Eux, c’est des reals. Moi, je suis corrompu. » Enfant de deux fonctionnaires de Québec – le luxe pour certains, la misère pour d’autres, dit-il –, l’artiste reconnaît que les jeunes de la banlieue, comme lui, entretiennent un mépris envers le milieu d’où ils viennent. « On se révolte face au confort dans lequel on aurait pu rester, mais on en profite encore », ajoute-t-il.

Tout sauf un show plate

Indubitablement singulier, Le camp de vacances de Jérôme 49, qui a été conçu sous influences et que le principal intéressé décrit comme un « buzz », se veut la trame de fond du spectacle qu’il viendra présenter au Moulinet, le 14 mars. L’histoire ne dit pas s’il sera là aussi sous influences. « Ça dépend si je conduis après », fait-il savoir de manière responsable. « Je vais trop voir de shows plates et longs pendant lesquels j’ai juste hâte d’aller fumer. Je voulais que les gens aient du fun. J’ai fait Camp de vacances pour l’ambiance. C’est aussi un clin d’œil à La hiérarchill », conclut Jérôme 50, qui promet une grande quantité de pièces de ce premier opus sorti en 2018.

***

Pour assister au spectacle que Jérôme 50 présentera au Moulinet, le 14 mars à 20 h, procurez-vous des billets au 450 492-4777 ou en visitant le www.theatreduvieuxterrebonne.com.

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