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01 juin 2005

Entre los niños

"Parmi les enfants". Avec plus de 30 millions d’enfants vivant dans la rue, l’Amérique latine a besoin de gens comme Sylvain Fillion. Fondateur et président-directeur de la Fondation Tous les enfants de l’autre monde, il revient d’un autre voyage mémorable parmi les enfants et les travailleurs de rue du Honduras.

Éric Ladouceur

Parti le 23 février et revenu le 3 mars, Sylvain était accompagné de neuf stagiaires du milieu communautaire de la région de Lanaudière. "Ç’a été un voyage très enrichissant. Nous avons fait beaucoup de rencontres avec des organismes, dont Compatir et Casa Alianza, une organisation américaine militante qui vient en aide aux jeunes de 7 à 18 ans. C’est d’ailleurs grâce à cet organisme que j’ai décidé, il y a 10 ans, de fonder Tous les enfants de l’autre monde", raconte le coordonnateur de l’organisme mascouchois Travail de rue Le Parcours.

Moments d’enfance

Au-delà du stage, le voyage est aussi un prétexte pour venir en aide directement aux enfants de la rue, et ce, en leur offrant l’occasion de replonger dans l’enfance. "Souvent, les enfants vivent et travaillent dans la rue depuis l’âge de cinq ans et n’ont jamais véritablement vécu leur enfance. Un des objectifs de la Fondation est justement de leur offrir de petits moments bien à eux où ils peuvent s’arrêter et redevenir l’enfant qu’ils n’ont jamais été", explique Sylvain.

D’ailleurs un des beaux moments du voyage est survenu lorsque Sylvain et son groupe de stagiaires ont rencontré Santos, un jeune adulte de 21 ans, à qui ils ont offert des crayons et un livre à colorier. "Santos s’est assis et a colorié pendant près d’une heure sans arrêter. C’était vraiment émouvant de voir tout le plaisir qu’il y prenait", ajoute Sylvain.

Vision apocalyptique

D’autres rencontres ont également bouleversé le groupe, notamment lors de sa visite dans un dépotoir près de Tegucigalpa où une vision presque apocalyptique l’attendait. "C’était vraiment bouleversant de voir entre 1 000 et 1 500 personnes qui travaillent tous les jours dans le dépotoir afin de ramasser le plastique et le métal qu’ils peuvent revendre. Nous avons vu là des enfants de cinq ans, des adolescents, des familles complètes ainsi que des personnes âgées qui travaillent là depuis plus de 50 ans", raconte Sylvain.

Que ce soit au Honduras où ailleurs dans le monde, la tâche de venir en aide aux enfants de la rue est énorme. C’est pourquoi la Fondation Tout les enfants de l’autre monde est destinée à grandir et à étendre ses actions dans d’autres pays du globe, notamment en Asie, en Afrique et en Europe de l’est, où les problèmes sont encore plus criants.

"La vie dans la rue, c’est un parcours sinueux où la mort, la solitude et le rejet font partie du quotidien. Ils ne sont que des enfants dans des corps parfois plus vieux. Quand on les rencontre, on se rend vite compte qu’ils aiment colorier, regarder des images, jouer au ballon, être pris dans les bras, mais surtout, ils ont besoin d’amour et de garder l’espoir que leurs rêves se réaliseront", conclut Sylvain.

Ce dernier tient d’ailleurs à remercier tous ceux et celles qui ont contribué au succès de ce stage au Honduras, notamment en donnant des crayons, des livres à colorier, des sandales et d’autres objets qui ont permis à plusieurs enfants de la rue du Honduras de vivre quelques moments de bonheur.

Continuez de donner généreusement en contactant la Fondation Tous les enfants de l’autre monde en téléphonant au (514) 203-9048 ou au (450) 834-1697 ou par courriel à l’adresse enfantsdumonde@hotmail.com. Vous pouvez aussi consulter le site Internet de l’organisme au http://cf.geocities.com/enfantsdelautremonde/index.htm.

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