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13 mars 2018

Être différent : et alors?

©«Marco est conscient de sa différence. Des fois, il l’appelle sa "maudite maladie". Je lui réponds : "Oui, mais qu’est-ce que ça t’a empêché de faire?"», relate sa mère, Nancy Bélanger.

À l’annonce du diagnostic de son fils, Nancy Bélanger a pleuré sans arrêt pendant trois jours. À la quatrième journée, elle s’est relevé les manches. «Tu n’aides personne en braillant», résume celle qui parle à qui veut l’entendre de la déficience intellectuelle de son garçon. «Il y en a plein, des Marco. Il faut parler de la différence pour que les gens s’y habituent», déclare-t-elle.

C’est justement pour cette raison que La Revue a passé un moment avec la Terrebonnienne, son conjoint, Sylvain Laflamme, et leur fils, Marc-Olivier. Âgé de 27 ans, ce dernier est atteint d’une déficience intellectuelle de légère à moyenne, découlant d’une méningococcémie attrapée à l’âge de 11 mois.

«Marco est conscient de sa différence. Des fois, il l’appelle sa “maudite maladie”. Je lui réponds : “Oui, mais qu’est-ce que ça t’a empêché de faire?”», relate Mme Bélanger. D’ailleurs, afin qu’il constate que lui aussi réalise de belles choses, elle lui a concocté un album comprenant toutes ses réussites.

Depuis le départ de la maison de Jonathan, le benjamin de la famille, les parents ont transformé le sous-sol pour en faire l’appartement de Marco. Il n’y cuisine pas, mais il aime bien s’y réfugier pour prendre ses repas préparés par sa mère ou pour profiter de son impressionnante collection de DVD.

«Marco est un homme heureux. Il a le bonheur facile, il est sociable et il adore travailler, témoigne sa mère. Il aime beaucoup contribuer à quelque chose.» «Même si je gagnais 1 M$, je n’arrêterais pas de travailler», dévoile le jeune homme, bien qu’il ne puisse pas travailler en ce moment en raison de problèmes de genou découlant de la maladie.

Contribuer, l’essentiel

Marco n’est pas différent de la trentaine d’adultes qui travaillent au sein de DIDA, un organisme facilitant l’intégration au marché du travail d’adultes de 21 ans et plus qui présentent une déficience intellectuelle. Mme Bélanger œuvre d’ailleurs pour DIDA, qui tient différentes activités dans les MRC de l’Assomption et Les Moulins à l’occasion de la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle, du 11 au 17 mars. «Je n’ai pas de formation scolaire là-dedans. Je n’ai que ma formation de maman. Du cœur, du cœur, du cœur, j’en ai comme ça!» décrit-elle en s’étirant les bras.

Au sein de DIDA, elle guide les jeunes dans l’élaboration des dossiers de l’Hôpital Pierre-Le Gardeur, grâce à une entente de service avec l’établissement. «Les jeunes veulent se sentir utiles. Il faut voir leurs yeux quand on les remercie», témoigne celle qui se sent privilégiée de les côtoyer.

Leur vie

Il serait faux de penser que la vie a toujours été facile pour les Laflamme-Bélanger. La vie ne l’est jamais totalement, peu importe les conditions, mais ils font ce qu’ils croient être le mieux avec les outils qu’ils ont. «On s’est développé une façon de vivre. Je ne changerais pas la vie que j’ai», argue Sylvain Laflamme.

«Notre vie n’est pas contraignante», renchérit sa conjointe, qui garde toujours en tête que son aîné n’a pas choisi de venir au monde. À son mari et à elle, donc, de faire en sorte qu’il soit heureux.

Et à voir Marco nous accueillir dans son espace de vie, il n’y a aucun doute que ses parents ont accompli leur mission. Tout souriant, il parle de ce qu’il aime faire, dont conduire la motomarine et le quatre-roues de la famille, à défaut de pouvoir conduire une voiture. «J’ai hâte qu’il y ait des autos sans conducteur en 2030. Tu vas être vieille, alors je vais te sortir!» lance-t-il à sa mère en rigolant.

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