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31 mai 2016

FABRIQUÉ ICI : Du verre dans le ciment

©La poudre de verre Verrox est la réponse au problème de transformation et de réutilisation du verre. Une tonne de ce produit équivaut à 2 048 bouteilles de vin. (Photo : courtoisie)

Le centre de tri Tricentris de Terrebonne peut traiter jusqu’à 90 000 tonnes de matières recyclables annuellement. Avec les centres de Lachute et Gatineau, Tricentris reçoit et traite plus de 30 % des matières recyclables de la province. Depuis 2013, l’organisme détient la solution à la réutilisation du verre en le transformant en ajout cimentaire.

L’un des plus grands défis dans le monde recyclage a toujours été la réutilisation du verre, notamment des bouteilles de vin. «Il y a plusieurs raisons à ce phénomène, soutient le Terrebonnien Gregory Pratte, ambassadeur du produit Verrox. D’abord, la réutilisation des bouteilles de vin n’est pas simple. La grande majorité des producteurs viennent de l’extérieur et il est impensable de réacheminer par transport les bouteilles vides et de perdre tout le bénéfice environnemental. De plus, il n’y avait aucune entreprise au Québec qui transformait le verre.»

En 2012 et 2013, il s’est consommé au Québec une moyenne de plus de23 litresde vin par habitant. La situation commandait une solution durable.

Ajout cimentaire

Or, cette solution est la poudre de verre. Tricentris a donc développé la commercialisation du produit Verrox, poudre de verre utilisée comme ajout cimentaire.

«Évidemment, nous avons dû transformer tous nos centres de tri pour faciliter le triage du verre à l’entrée. Ensuite, nous l’acheminons à notre usine de micronisation de Lachute, qui le transforme en poudre blanche, laquelle est finalement ajoutée au ciment. Les normes actuelles font en sorte qu’entre 10 % et 30 % de poudre de verre peut composer le ciment. Il va sans dire que les avantages sont multiples.»

Multiples avantages

Entre autres, l’utilisation du Verrox est clairement bénéfique pour l’environnement. «Une tonne de ciment produit plus ou moins une tonne de gaz à effet de serre. On peut donc réduire ces émissions de 30 %. De plus, une tonne de Verrox est l’équivalent de 2 048 bouteilles.» Pour les entreprises utilisant du béton ainsi enrichi, elles peuvent aussi bénéficier de points LEED en vue d’une certification environnementale pour leur construction.

De plus, la poudre de verre améliore grandement le béton. «Les tests ont démontré que la durabilité et, surtout, l’imperméabilité du béton s’en trouvent significativement rehaussées. Notre produit répond également à une pénurie d’ajouts cimentaires.»

Enfin, sur le plan économique, il y aura toujours la possibilité de trouver des débouchés et des utilisations locales. «Par contre, le plus important avantage aura été de trouver une vraie solution durable pour l’utilisation du verre», ajoute M. Pratte. Il ne lui reste qu’à convaincre l’industrie du ciment et les municipalités d’aller de l’avant avec ce produit.

Le sablage au jet

Bien que le Verrox soit une grande innovation, Tricentris transforme également le verre en particules plus grosses pour le sablage au jet. «Nous produisons quatre catégories de sable de verre pour différents matériaux à "nettoyer". Un produit non métallique qui ne contamine pas les surfaces et, une fois de plus, en parfaite harmonie avec l’environnement, c’est une excellente alternative au sable de silice. Il est totalement sécuritaire et non toxique, ne contenant pas de silice libre.»

Partage de connaissance

Au-delà de ces innovations, la mission première de Tricentris demeure toujours le recyclage des matières. Alors que plus de 205 municipalités du Québec sont membres de cet OSBL, dont Terrebonne et Mascouche, la quête environnementale poussera toujours l’organisme à partager son savoir et à investir dans ses installations pour de meilleures performances.

Cette quête mènera Gregory Pratte en Europe en juin. «En France, la consigne ne fonctionne pas, car elle ne répond pas au problème de la réutilisation des bouteilles de verre. Les producteurs de vins sont frileux de réutiliser les bouteilles, puisque le vin est un produit qui se contamine très facilement. On leur proposera cette solution. Idéalement, nous espérons qu’une entreprise française puisse elle-même transformer le verre comme nous le transformons ici. En tant qu’ambassadeur du produit Verrox, c’est en quelque sorte ma mission.»

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