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04 octobre 2005

Intéresser les jeunes à la politique : pas une mince affaire

Pour une deuxième année, la Commission Jeunesse de Terrebonne s’est penchée sur les préoccupations des jeunes de la région Les Moulins. Des résultats surprenants ont été obtenus au cours de trois sondages réalisés dans des écoles secondaires.

Philippe Pilette

Lorsque la députée Jocelyne Caron a eu l’idée de mettre sur pied la Commission Jeunesse de Terrebonne en 2003, elle souhaitait que les 12 à 17 ans puissent s’exprimer sur des sujets qui les préoccupent et que leur voix soit entendue à l’Assemblée nationale.

Après deux ans, la députée constate que l’exercice est toujours aussi pertinent. "Les jeunes n’ont pas vraiment de moyen de se faire entendre. Cette initiative est unique au Québec, et les jeunes semblent l’apprécier", dit-elle.

L’an passé, trois sondages, dont les sujets ont été proposés par la députée, ont été réalisés dans les écoles participantes dans le cadre de la Commission Jeunesse. "J’étais curieuse de savoir comment les jeunes percevaient la violence faite aux enfants et la violence dans les relations amoureuses. Je voulais aussi connaître leurs idées sur les grossesses précoces et le bénévolat. Ce sont des sujets qui me préoccupent", dit Mme Caron.

Des résultats intéressants

Émilie Lepage et Anne Thériault sont les deux coordonnatrices du projet qui ont fait les premiers contacts avec les écoles secondaires et organisé les rencontres avec les représentants de chaque école. Jouant le rôle d’intermédiaire entre les jeunes et la députée, ce sont elles qui encadrent les responsables (deux par école), compilent les résultats des sondages et assurent le suivi. Sur une dizaine d’écoles approchées, quatre ont participé de façon active l’an dernier.

Récemment, les deux coordonnatrices ont présenté le bilan de la deuxième année ainsi que des recommandations pour l’année suivante. "Nous avons obtenu des résultats intéressants à la suite des consultations auprès des écoles Armand-Corbeil, des Trois-Saisons, Léopold-Gravel et Saint-Sacrement. Ainsi, au sujet de la violence faite aux enfants, sondage auquel 143 élèves de l’école Armand-Corbeil ont participé, 51 % des répondants ont répondu avoir été témoins d’actes violents, ce qui nous semble très inquiétant", dit Émilie.

D’autres résultats ont apporté des surprises aux coordonnatrices. La deuxième consultation, qui portait sur les grossesses précoces, a été réalisée dans trois écoles. À la question "Connaissez-vous ou êtes-vous des personnes touchées par les grossesses précoces?", 20 % ont répondu par l’affirmative. "La proportion de jeunes qui vivent une telle situation se retrouve en majorité en 4e et 5e secondaire", remarque Émilie.

Sur la question du bénévolat auprès des organismes, plus du tiers (37 %) des élèves interrogés ont répondu faire du bénévolat. "Ces résultats sont moins impressionnants lorsqu’on voit que la majorité des répondants suivent le programme du P.E.I. (programme d’éducation internationale) où le bénévolat est obligatoire. Toutefois, la majorité le font d’une façon volontaire", constate Anne. Par ailleurs, le même sondage indique que les crédits scolaires constituent la principale motivation (42 %) des élèves pour les attirer à donner de leur temps pour une cause ou un organisme. La publicité (25 %) et la reconnaissance (24 %) arrivent ensuite. "Ce qui nous a grandement surprises, c’est le 3 % qui a répondu que l’argent serait la meilleure façon d’inciter les jeunes à faire du bénévolat", poursuit Émilie.

Améliorer l’implication

Les coordonnatrices tracent un bilan positif de cette deuxième année de la Commission. "Les jeunes qui s’impliquent dans la Commission sont souvent les mêmes qui s’impliquent dans l’école. Ils sont enthousiastes et apprécient cet outil. Cette année, près de 1 000 étudiants ont participé aux sondages", affirme Émilie.

Les coordonnatrices notent que certains points restent à améliorer. "Certaines écoles ne sont pas impliquées. Le suivi est un peu difficile à faire avec les jeunes, mais comme certains de nos représentants en sont à leur deuxième année, les choses se sont améliorées", ajoute Anne.

Pour l’année qui débute, les coordonnatrices souhaitent prendre contact avec d’autres écoles pour les impliquer dans le projet, tout en concentrant leurs efforts sur les écoles déjà impliquées. Elles ont aussi l’intention d’organiser un voyage à l’Assemblée nationale pour mieux faire connaître aux jeunes le travail de la députée. "Le but de ce projet est aussi d’essayer d’améliorer la perception qu’ont les jeunes de la politique et de la rendre plus accessible", dit Anne. "Le travail auprès des jeunes n’est pas toujours évident, mais il a été fructueux. Intéresser les jeunes à la politique n’est pas une mince affaire, mais les fruits que nous récolterons plus tard valent sûrement les efforts déployés", conclut Émile.

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