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31 mai 2005

Jeanson et Bessette : deux filles, deux parcours

Il y a un vieil adage qui dit que tous les chemins mènent à Rome. Eh bien! pour Lyne Bessette et Geneviève Jeanson, tous les chemins mènent à la Coupe du monde et au Tour du Grand Montréal.

Collaboration spéciale

Manon Gilbert, journaliste pour le site Internet des sports de Radio-Canada

Courir en solo

Contrairement aux années précédentes, les chemins des deux cyclistes se croisent pour la première fois de la saison.

Pourquoi? Parce qu’après une année 2004 forte en émotions, pas pour les mêmes raisons (Bessette a participé aux Jeux olympiques et aux Championnats du monde, tandis que Jeanson n’a pas été sélectionnée pour Athènes et a frôlé la suspension après avoir oublié de se présenter à un contrôle antidopage en Belgique), les deux cyclistes québécoises ont décidé de prendre du recul et de se fixer des objectifs différents.

Premier changement : courir en solo, c’est-à-dire sans équipe officielle. Évidemment, lors d’événements majeurs comme le Tour du Grand Montréal, elles doivent s’entourer de coéquipières pour répondre aux exigences de l’Union cycliste internationale (UCI), qui chapeaute toutes les grandes courses.

Mais là s’arrêtent les comparaisons. Si Jeanson a décidé de se faire plus discrète en choisissant sélectivement ses courses, Bessette, elle, a troqué la route pour la montagne, question de se salir un peu.

"J'avais besoin de rencontrer du nouveau monde, d'avoir un nouveau défi. C'est sûr que j'ai encore des défis à relever en vélo de route, mais cette année, j'avais vraiment le goût de prendre une année un peu plus mollo, juste différente", a expliqué Bessette.

La différence, un mot qui revient également souvent dans le discours de Jeanson.

"Je n'ai pas pris ça moins sérieusement, mais plutôt différemment. J'ai fait plusieurs choses à côté du vélo, je n'ai pas fait le même début de saison que les autres années où je ne prenais pas le temps d'aller souper au restaurant parce que le lendemain, j'avais des intervalles à faire, pis il fallait que je sois en forme. Là, j'ai pris ça plus "easy"", raconte la coureuse de Lachine.

Préférence entraînement

Avant de se frotter au mont Royal, qu’elle a encore une fois dompté d’une main de maître, Jeanson n’avait pris part qu’à trois courses, dont le Tour de Gila, une course de cinq étapes qu’elle a complétée au deuxième rang, sans l’aide d’aucune coéquipière.

D’ailleurs, ce n’est pas un secret de Polichinelle, la cycliste de 23 ans a toujours trouvé davantage de satisfaction dans l’entraînement que dans les courses.

"J’aime beaucoup l’entraînement. J’aime les défis que ça me donne. J’aime les sensations que j’ai quand c’est difficile et que je finis mon entraînement, alors je suis fière de moi. Pour moi, ce n’est pas juste m’entraîner pour une compétition. J’essaye de me garder en bonne forme. Après, je me fixe un objectif et je peaufine ma préparation en vue de cet objectif-là", admet-elle.

De son côté, Bessette a fait exactement le contraire de Jeanson et des coureurs de cross-country, qui, eux, s’entraînent sur la route durant l’hiver.

"Au niveau de l'endurance, le vélo de route aide beaucoup pour le vélo de montagne. À l'inverse, si je prends le champ, je suis capable de pédaler quand même, lance-t-elle à la blague. Ça donne une certaine sécurité et une certaine confiance sur le vélo."

Force est d’admettre que le choix particulier de l’athlète de Knowlton a porté ses fruits. Après avoir participé à deux Coupes Norba en vélo de montagne, Bessette s’est testée sur le bitume au Tour de l’Aude où, contre toute attente, elle a terminé quatrième (elle l’a gagné en 1999 et 2001)… à cause de ses "bons gènes".

"Home sweet home"

Après des semaines à l’extérieur du Québec, Jeanson et Bessette sont rentrées au bercail pour "leurs courses favorites". Si la forme de Bessette ne faisait aucun doute, celle de Jeanson pouvait soulever quelques interrogations puisque ne nous n’avions pas eu de ses nouvelles depuis les Championnats canadiens, en juin dernier.

Fidèle a elle-même, la puissante grimpeuse a effacé d’illustres façons, samedi, sur le mont Royal, tous nos doutes avec un troisième sacre de suite, un quatrième en cinq ans. Et dire qu’avant la course, elle doutait de sa préparation!

"Je suis un peu devant l'inconnu, je ne me suis jamais préparée comme ça", nous avait-elle confié.

Pourtant, pour une troisième année de suite, elle a refait le même coup à ses adversaires, y allant d’une solide attaque dans les derniers 300 mètres.

"J’étais toujours aux aguets. C’était épuisant mentalement de toujours me concentrer. Chaque fois que je voyais une ombre passer, je me disais : "Elles m’attaquent." J’avais tellement peur que quelqu’un me dépasse sur la ligne d’arrivée que j’ai donné tout ce que j’avais. Je mettais chaque once de mes 110 livres sur les pédales pour aller plus vite", a raconté la jeune championne au terme de sa victoire.

De retour à Terrebonne

La table est donc mise pour un Tour du Grand Montréal des plus prometteurs. Une bataille qui opposera notamment, outre les deux Québécoises, l’Allemande Judith Arndt, championne en titre, championne mondiale et vice-championne olympique, l’Australienne Oenone Wood, meneuse au classement de la Coupe du monde, la Suédoise Susanne Ljunsgkog, médaillée d’or aux mondiaux de 2002 et 2003.

Encore une fois, pour une quatrième année de suite, Terrebonne sera l’hôte de la quatrième et avant-dernière étape (nouveauté cette année, le Tour se conclut au mont Saint-Hilaire) le mercredi 1er juin. Un parcours qu’apprécie Bessette… sauf dans le dernier kilomètre.

"C’est un parcours le "fun". Il y a de l’ambiance, surtout dans la petite côte à pic (chemin du Coteau), il y a toujours plein de monde. Et puis comme le parcours n’est pas tellement long, il y a toujours plein de monde autour, c’est super le "fun" pour les coureuses. Par contre, ce que je n’aime pas, c’est le dernier kilomètre lors du dernier tour, c’est un parcours qui se finit au sprint et c’est un peu trop dangereux", reconnaît la grande brunette, qui a déjà frôlé les barricades.

Un avis partagé par Jeanson, qui trouve les derniers coups de pédales "assez épeurants".

Après Montréal, les chemins de Bessette et Jeanson se croiseront de nouveau aux Championnats canadiens (à Kamloops en juillet), peut-être lors des dernières Coupes du monde en Europe et sûrement lors des Championnats du monde de Madrid. Olé!

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