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21 octobre 2014

Julie Surprenant, disparue depuis 15 ans déjà

©Le 16 novembre, cela fera15 ans que Julie Surprenant est disparue à Terrebonne.

UN MONUMENT ÉRIGÉ EN SA MÉMOIRE

C’était le 16 novembre 1999. En se levant, Michel Surprenant constatait que sa fille n’était pas rentrée la veille et signalait son absence quelques heures plus tard au Service de police municipal, après avoir lui-même effectué des recherches. Il ignorait alors que par sa disparition jamais résolue, Julie Surprenant allait habiter la population de Terrebonne et d’ailleurs pendant de longues années, et que malgré son absence, son visage demeurerait bien vivant au sein de la communauté.

Pour rendre hommage à l’adolescente de Terrebonne disparue il y a maintenant 15 ans, un monument a été érigé derrière l’abribus en bordure de l’autoroute 25, à l’Île Saint-Jean. C’est là où Julie Surprenant avait notamment l’habitude d’attendre l’autobus pour aller à l’école Armand-Corbeil, où elle étudiait, ou à la Maison des jeunes de la rue Hauteville, où elle a passé plusieurs soirées, dont celle du 15 novembre.

«Ça fait 15 ans qu’elle fait partie de l’histoire de tout le monde, souffle son père, Michel Surprenant, en entrevue avec le journal La Revue. Ce monument, c’est donc pour lui rendre hommage et souligner sa disparition, mais aussi pour symboliser l’importance de la prévention. Les gens qui le verront se souviendront qu’il faut faire attention à nos enfants.»

L’espoir demeure

Comme l’enquête sur la disparition de sa fille est toujours en fonction, il ne cache pas que le monument a également pour objectif qu’elle demeure vivante au fil du temps. «Lorsque de nouveaux éléments sortent, il y a enquête. Alors, tant que l’histoire de Julie demeurera vivante, il y a des chances que les informations qui mèneront à résoudre sa disparition ressortent. Si Julie tombe dans l’oubli, l’information tombera elle aussi dans l’oubli.»

Avec espoir, le père poursuit. «Après 15 ans, plein d’événements peuvent se produire. Par exemple, dans un couple qui détient des renseignements, une personne peut décéder, et alors l’autre qui était tenue au silence n’a plus la même contrainte et peut décider de parler. On ne sait jamais… Plein de raisons peuvent justifier que la vérité sorte enfin.»

Des aveux de Richard Bouillon?

Lorsque rencontré par le journal La Revue le 28 septembre 2011, aux abords de la rivière des Mille-Îles où de nouvelles fouilles étaient menées par la Sûreté du Québec, M. Surprenant affichait d’ailleurs le même espoir. «J’ai toujours espoir que le dossier se règle (…). Chose certaine, je suis heureux de voir que l’intérêt pour cette affaire est toujours là, tant du côté policier que du côté de la population. C’est une grande source de réconfort», avait-il alors souligné.

Ces recherches faisaient suite aux nouvelles informations révélées en janvier 2011 dans les médias, à l’effet que Richard Bouillon, ancien voisin de la famille Surprenant et principal suspect dans ce dossier, avait confié à des employés de la Cité-de-la-Santé avoir tué Julie. Toujours selon les renseignements qui avaient alors été dévoilés, M. Bouillon, décédé d’un cancer en 2006, aurait enlevé et tué l’adolescente, avant de la mettre dans un sac de sport et de la jeter dans la Rivière des Mille-Îles.

Par ailleurs, selon un rapport d’enquête concernant le décès présumé de Julie Surprenant et rendu public en octobre 2012 par le coroner Me Catherine Rudel-Tessier, Bouillon serait «probablement» coupable du crime.

Une lutte qui se poursuit

Aujourd’hui, en attendant que de nouveaux indices fassent surface, M. Surprenant continue de s’impliquer au sein de l’Association des familles de personnes assassinées ou disparues, qu’il a fondée en 2004 aux côtés de Pierre-Hugues Boisvenu : une façon de combattre son deuil et de garder Julie bien présente malgré son absence.

«Au cours des dernières années, nous avons travaillé fort pour sensibiliser la communauté et ses acteurs au fait qu’il y a des dangers. Ça a eu des impacts, notamment du côté des lois fédérales, de l’Ordre des professions et des gens en général. Nous avons toujours eu une bonne écoute, ce qui fait que la population est moins crédule. C’est comme si nous avions fait un nettoyage. Nous avons réveillé les gens et les instances, et maintenant, lorsqu’on commence à parler de choses concrètes, ils sont déjà sensibilisés et plus aptes à nous écouter.»

Mais malgré le chemin parcouru, il reste encore du travail à accomplir. «L’adoption du projet de loi C-14 sur la réforme de la non-responsabilité criminelle a été l’un de nos chevaux de bataille ces derniers temps. Motivés par l’affaire Turcotte, nous avons voulu démontrer que les problèmes de santé mentale ne peuvent pas excuser des crimes. Ça a d’ailleurs permis de mettre en évidence qu’au pays, sur la totalité des causes lors desquelles on a utilisé la santé mentale pour défendre un crime, 44 % se sont passées au Québec. Bref, c’est pour ça qu’on travaille, et c’est pour ça qu’il faut continuer : pour sensibiliser les gouvernants aux incongruités du système. En bout de ligne, la société ne peut qu’en être meilleure. Grâce à Julie, en partie», conclut M. Surprenant.

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