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13 septembre 2005

Katrina vécue par un Mascouchois

Pierre Deschesnes, un Mascouchois d’origine, a vécu de très près ce qu’on peut désormais qualifier de catastrophe naturelle la plus dévastatrice à survenir aux États-Unis, l’ouragan Katrina. Depuis six ans résidant de Gautier, une banlieue du Mississippi, il nous raconte l’enfer vécu là-bas et le courage des gens qui ont décidé de retrousser leurs manches afin de reconstruire leur ville et… leur vie.

Éric Ladouceur

Directeur de l’entreprise Promascot, qui distribue les mascottes créées par l’entreprise mascouchoise Créations Jean-Claude Tremblay, Pierre Deschesnes fait partie des gens qui ont frôlé la mort et qui ont perdu beaucoup lors du passage de Katrina.

"La population de Gautier est d’environ 20 000 habitants, et nous sommes situés à un peu plus d’une heure de la Nouvelle-Orléans en Louisiane. Depuis Katrina, je peux vous dire que les gens ici sont bouleversés par l’amplitude de l’événement", raconte M. Deschesnes.

Des rives ravagées

Localisée un peu plus loin dans les terres, Gautier a été moins touchée par les eaux. Il en est tout autrement pour les habitants qui demeuraient près de l’océan.

"Les gens qui sont en face de l’eau ont tout perdu… Je parle de 99 % des riverains. Ensuite, à partir de la première rangée de bâtiments en face de l’eau et jusqu’à environ un mille au nord, il y a beaucoup de dommages et de pertes de vie. Il faut dire que la montée subite du niveau de l’eau et les vagues étaient incroyables. Les vagues ont atteint entre 12 et 15 mètres de hauteur, et le niveau de l’eau se situait entre cinq et sept mètres par moment sur toute la côte du golfe du Mississippi", ajoute le rescapé.

Deux semaines après le passage de Katrina, Gautier se remet tranquillement de ses blessures. Le réseau électrique est revenu sur 50 % de la ville, ainsi que le téléphone. L’eau potable n’est toujours pas disponible, mais la Croix-Rouge se charge de distribuer de l’eau en bouteille en attendant. "Le pire, c’est que nous n’avons pas d’essence. Il y a des files d’attente d’environ trois à quatre heures aux stations-services, et parfois on doit coucher dans nos autos pour être certains d’avoir de l’essence le lendemain matin. C’est aussi comme ça pour la nourriture. Ce sont les deux plus gros problèmes en ce moment", explique M Deschesnes.

Pour pallier la pénurie, ce dernier doit aller à Mobile, dans l’état voisin de l’Alabama, pour être obtenir de la nourriture.

"La Croix-Rouge et l’Armée du Salut aident beaucoup les gens. Il y a des camions à tous les coins de rue pour offrir des repas et de l’eau. On peut maintenant avoir des génératrices pour le courant. Jour après jour, les choses reviennent tranquillement à la normale, mais ça va prendre beaucoup de temps. Les écoles sont fermées, et beaucoup de gens ont perdu leur emploi. C’est terrible. L’élément positif, c’est que j’ai constaté que les gens sont prêts à rebâtir et à s’entraider. Des gens de partout nous aident", souligne-t-il.

Personnellement, Pierre Deschesnes a perdu environ 80 000 $, américains évidemment. Son véhicule a été détruit, sa maison, inondée, et le toit a subi d’importants dommages à cause des arbres. De retour dans "ses affaires", il s’estime très chanceux comparativement à plusieurs de ses voisins.

Tirer des leçons

M. Deschesnes pense que les gens de la région ont appris une leçon avec le passage de Katrina. "Finalement, je crois bien que les gens vont quitter lors de la prochaine visite d’un ouragan. Je suis ici depuis 1997 et c’est la première fois que je vois un ouragan de force quatre. Ça fait peur d’être au beau milieu de ça. J’ai vécu Georges en 1998 et plusieurs autres, mais jamais comme Katrina. On oublie aussi les effets psychologiques. Certaines personnes ont perdu leur famille, leur emploi, leur maison, leur auto, et c’est très décourageant. Cependant, les gens sont fiers au Mississippi, et je crois qu’on va s’en sortir. Ça va prendre plusieurs années pour retourner à la normale, mais on va réussir", conclut Pierre Deschesnes, qui sera bientôt rejoint par son ami, Jean-Claude Tremblay, et possiblement d’autres Mascouchois qui viendront leur prêter main forte.

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