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02 décembre 2004

La fermeture de la clinique de La Plaine soulève la colère

Alors que le personnel médical est complètement débordé et qu’il est à peu près impossible d’obtenir les services d’un médecin de famille dans la région, la fermeture de la Clinique médicale de La Plaine soulève colère et déception au sein de la population.

Karine Cousineau

En effet, d’ici quelques jours, les Plainois devront se déplacer vers les cliniques déjà largement sollicitées de Terrebonne et de Mascouche pour obtenir les services d’un médecin. Pour certains, cette situation s’avèrera plus que compliquée. «C’est difficile de se rendre à Terrebonne en autobus avec un enfant fiévreux alors que le conjoint est au travail avec l’unique voiture du couple», observe Danielle Taillon, secrétaire médicale à la clinique de La Plaine.

Des citoyens déçus

«Ce n’est pas une bonne affaire du tout que notre clinique ferme alors que le secteur de La Plaine grossit de plus en plus», de dire un vieil homme de la place, qui a l’habitude de venir consulter son médecin de famille à quelques pas de chez lui.

Pour Christiane Morin, cette fermeture est désastreuse : «Je ne suis pas contente du tout! Je consulte Dre Lanciault depuis plusieurs années déjà et je n’ai pas du tout envie de changer de médecin, j’ai confiance en elle. Sans compter que ce ne sera pas facile de se trouver un nouveau médecin par les temps qui courent.»

La situation attriste grandement le personnel de la clinique. «Souvent je m’arrête pour penser aux gens qui perdent leur médecin et leur clinique et je m’inquiète pour eux», de confier, les larmes aux yeux, Mme Taillon, qui se fait un devoir d’expliquer et de répéter la situation aux patients qui se présentent à la clinique.

Évidemment, la situation ne fait pas le bonheur des deux médecins de la place, Dre Diane Laporte et Dre Lanciault. «On a tout tenté pour être exempté de la loi des heures d’activités de médecine particulière (AMP), mais le gouvernement a été inflexible. On a aussi demandé du renfort d’autres médecins, mais personne n’a répondu à notre appel. On n’a donc plus le choix de fermer, et nous en sommes désolées pour la population», explique Dre Lanciault.

Les gens réagissent

Certains citoyens ne comptent pas laisser mourir leur clinique. «Je ne laisserai pas faire cela sans rien dire», annonçait Yvon Bellavance, un patient régulier de la clinique, lors de la séance du conseil municipal d’octobre dernier. Depuis, M. Bellavance a soumis le dossier au député provincial de Masson, Luc Thériault. «Le dossier chemine bien jusqu’à présent, mais quand on me mettra des bâtons dans les roues, je me ferai entendre», explique M. Bellavance.

«Il est aberrant que la saine gestion du système de santé nous mène à fermer des cliniques. Il faut trouver les moyens de la maintenir ouverte», souligne le député de Masson.

La Grande séduction

Comme la décision des deux médecins est prise, il faudra absolument intéresser d’autres médecins à venir s’établir chez nous, ce qui ne sera pas une mince tâche puisque, selon les études du ministère de la Santé, la région de Lanaudière ne serait pas en pénurie d’omnipraticiens. Les médecins finissants devant s’établir dans des régions en pénurie, Lanaudière n’accueille donc que très peu de nouveaux médecins.

Enfin, il semble de plus en plus que la solution passe par une mobilisation de la population plainoise, qui doit intensifier son opposition à la fermeture de la seule clinique qu’elle avait et ainsi forcer les autorités provinciales à revoir leur façon de faire «mur à mur», notamment en ce qui concerne les AMP. L’autre solution pourrait passer par l’ouverture d’un Groupe de médecine familiale à La Plaine.

Dossier loin d’être clos

Pour la conseillère municipale du quartier, Marie-Claude Lamarche, le dossier est loin d’être clos. Mme Lamarche se démène depuis 2001 pour trouver une issue autre que celle d’une fermeture. «Jusqu’à présent, nos tentatives ont échoué, mais nous n'en resterons pas là», dit-elle. «La région de La Plaine connaît un double problème : les heures AMP et le fait que les médecins de Saint-Lin aient droit à une prime d’éloignement nous défavorisent», ajoute Mme Lamarche.

Dans les semaines qui suivent, elle compte bien contacter les députés, le CLSC et l’Agence de développement de réseaux locaux de santé et de services sociaux pour faire cheminer le dossier et trouver une solution afin que La Plaine puisse conserver ses services médicaux. Ne reste plus qu’à continuer à s’opposer collectivement à cette fermeture et à faire de l’œil aux médecins pour les inciter à s’installer chez nous.

À suivre la semaine prochaine alors que La Revue présentera une vue d’ensemble des ressources médicales disponibles dans la région.

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