La Maison Bélisle prend des couleurs

La salle Aimé-Despatis de la Maison Bélisle accueillera l’exposition évolutive Méphisto : rétrospective, de l’artiste mascouchois Méphisto Bates, jusqu’au 14 avril.

Le jeune Méphisto Bates, qui doit son nom d’artiste à une passante rencontrée dans la rue, était tout sourire le 7 février lors du vernissage festif de son exposition. Il faut dire qu’il s’agit de la toute première présentation de ses œuvres dans un contexte de galerie. Cette chance lui a été offerte grâce à la collaboration de l’organisme Soir, qui propose des tremplins à des artistes de la relève, et à la Société de développement culturel de Terrebonne (SODECT). C’est également la première fois que la salle Aimé-Despatis est l’hôte d’une exposition contemporaine. Comme le souligne François Vallée, coordonnateur Musées et patrimoine pour la SODECT, «Méphisto : rétrospective marque notre volonté de démocratiser la Maison Bélisle et de mettre en avant des talents locaux».

Une approche spontanée et colorée

Après des études collégiales en arts visuels, Méphisto Bates s’est plongé dans la création. «Je voulais aller à l’encontre de tout ce qui s’était déjà fait. M’éloigner des repères habituels et me laisser guider par mon intuition», explique-t-il. C’est d’ailleurs cette vision peu conformiste qui a séduit Thomas Bourdon, de l’organisme Soir, lorsqu’il a vu le jeune Mascouchois à l’œuvre lors d’une soirée de peinture en direct : «J’ai tout de suite aimé son approche instinctive de son art, pleine de mouvement et de vie.» Effectivement, les toiles abstraites et colorées qui illustrent l’exposition de Méphisto Bates ne sont pas sans nous rappeler le travail de certains artistes automatistes. «J’en serais cependant plus un enfant, un héritier, précise-t-il. J’aime partir des couleurs pleines, primaires ou pastel, et créer spontanément sur la toile.»

Bourreau de travail

Trouver sa signature ne se fait pas en un jour. Méphisto Bates le sait bien, puisqu’il produit depuis deux ans en moyenne une toile par jour. «Je veux m’améliorer et je travaille de manière intensive pour y parvenir. Et j’aime aussi me lancer des défis », ajoute-t-il en précisant que trois des toiles au mur de l’exposition ont été réalisées les jours précédant le vernissage. «Je ne savais pas ce que cela donnerait, mais je suis content qu’elles illustrent ma manière de créer.» L’exposition Méphisto : rétrospective cristallise d’ailleurs l’effort de l’artiste avec plus de 80 œuvres présentées de manière conventionnelle ou plus originale, par exemple lorsqu’elles sont pendues sans cadrage à des poutres ou sous forme de grands rouleaux. «Faire une rétrospective quand on a 22 ans peut être un peu présomptueux, avoue Méphisto Bates, mais j’ai souhaité, dans cette première exposition, montrer tout ce que j’avais produit en l’espace de deux ans et inviter les visiteurs à entrer dans mon univers.»

Exposition évolutive

La scénographie de l’exposition Méphisto : rétrospective a en effet pour but de refléter le quotidien du Mascouchois. La salle Aimé-Despatis a ainsi été transformée en atelier d’artiste que Méphisto Bates a habillé de ses toiles déjà réalisées, en plus d’en présenter une autre vierge, longue de 20 pieds, qui ne cessera de se métamorphoser au fil des visites de l’artiste pendant l’exposition. Ce dernier a d’ailleurs commencé à la peindre en direct lors du vernissage, avant de se rendre avec le public à la forge de la Maison Bélisle, où le DJ Tommy Kruise réalisait pour l’occasion lui aussi une performance. La SODECT vous invite donc à découvrir et à redécouvrir l’univers intuitif, ludique et mouvant de Méphisto Bates jusqu’au 14 avril.