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23 novembre 2018

Le défi de l'heure pour nos entrepreneurs

PLEIN EMPLOI

Si on a longtemps rêvé du plein emploi, la rareté de la main-d'œuvre pose aujourd'hui d'importants défis à nos entrepreneurs, particulièrement dans un contexte de vieillissement de la population. Alors que le marché du travail doit s'adapter à cette réalité, notamment par l'adoption de nouvelles pratiques de gestion des ressources humaines, il y a également de grandes réflexions à mener en matière de développement des compétences, d'intégration des immigrants et d'automatisation des procédés.

Avec un taux de chômage moyen de 5,5 % entre janvier et août 2018, comparativement à 6,1 % durant la même période en 2017, la région de Lanaudière flirte elle aussi avec le plein emploi. « Depuis quelques mois, c'est vraiment difficile pour nos employeurs de trouver des travailleurs, particulièrement dans deux catégories d'emplois, estime Cybèle Rioux, conseillère en ressources humaines agréée et présidente d'Alizé RH. La première catégorie englobe les postes qui exigent de hautes qualifications, par exemple en mécanique d'usine, en mécanique industrielle, en mécanique de véhicules, en soudure ou en comptabilité. Ici, les employeurs recherchent des travailleurs qui ont plusieurs années d'expérience, des compétences particulières ou les deux à la fois. La deuxième catégorie englobe les emplois peu ou pas qualifiés, moins bien rémunérés et assortis de conditions difficiles. Ça fait des années que ça se ressent dans le domaine de l'agriculture, où les employeurs se tournent désormais vers l'embauche de travailleurs étrangers et l'automatisation de leurs procédés, mais ça s'étend maintenant aussi au commerce de détail, notamment dans la restauration. »

Une croissance démographique favorable

La transformation rapide de notre économie, la création d'emplois et le vieillissement de la population sont autant d'éléments qui ont contribué à faire diminuer le taux de chômage près du seuil du plein emploi, considère Mme Rioux. Sur ce dernier point, la tendance est loin de se renverser, alors que selon les perspectives de l'Institut de la statistique du Québec, la proportion de citoyens de 65 ans et plus dans la MRC Les Moulins passera de 9,4 % à 20,1 % entre 2011 et 2036. L'âge moyen, quant à lui, devrait y augmenter de 36,6 ans à 41,5 ans sur la même période. « Plusieurs facteurs viennent toutefois favoriser les villes de Terrebonne et de Mascouche dans ce contexte de rareté de la main-d'œuvre, croit Claude Robichaud, coordonnateur stratégique au développement économique et touristique à la MRC Les Moulins. Considérant que la croissance démographique est l'un des principaux moteurs de la croissance économique, notre territoire est une véritable fontaine de jouvence. L'âge moyen de nos résidents est également en dessous de la moyenne québécoise, offrant à nos employeurs un bassin de travailleurs plus intéressant que dans bien d'autres régions du Québec. Et à des conditions d'emploi égales, il est clair que les Moulinois préfèreront travailler à même leur région si on leur en offre l'opportunité. » C'est d'ailleurs pour cette raison que les acteurs du développement économique locaux travaillent depuis longtemps à améliorer l'autonomie en emploi dans la MRC Les Moulins. À cet effet, c'est notre MRC qui a connu la plus forte progression en matière d'emploi depuis 1996, passant d'une offre de 20 300 postes à 46 700 en seulement deux décennies.

D'importantes pistes de réflexion

Une ombre au tableau demeure. « Même si notre MRC est plus jeune, elle est aussi l'une des plus faibles sur le plan de la scolarisation », nuance Mme Rioux. Comme dévoilé par le Centre intégré de santé et de services sociaux de Lanaudière en 2017, environ 15 % des Moulinois de 25 à 64 ans n'ont pas de diplôme d’études secondaires. Ce ratio grimpe à 22 % dans le secteur La Plaine. Le développement des compétences demeure donc l'un des leviers les plus essentiels pour stimuler notre marché du travail. À cela s'ajoutent plusieurs autres pistes de réflexion, dont une meilleure intégration des nouveaux arrivants, un plus grand soutien aux entreprises désirant se tourner vers l'automatisation de leurs procédés, ainsi que l'adoption de nouvelles pratiques en gestion des ressources humaines pour faciliter le recrutement et la rétention des travailleurs. « Maintenant, ce sont les chercheurs d'emploi qui ont le choix. Les employeurs doivent donc entrer en séduction et traiter leurs travailleurs avec plus de considération. Ça ne signifie pas nécessairement de leur donner un meilleur salaire, mais de réaménager leurs horaires de travail, par exemple. Les paradigmes ont changé et les employeurs doivent suivre la cadence : c'est comme ça que de plus en plus d'entreprises arrivent à tirer leur épingle du jeu », conclut Cybèle Rioux.

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