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20 avril 2005

Le rêve de Tommy

Rencontrer son idole fait partie de ces instants magiques qu’on voudrait éternels, surtout lorsqu’ils nous permettent pendant quelques heures d’oublier les malheurs et les bobos qui nous affligent. Aux prises avec une grave malformation cardiaque et des maux de dos persistants, le jeune Tommy Larose a pu, l’espace d’une soirée, oublier tous ses malheurs grâce à une rencontre inoubliable avec son idole de toujours, Éric Lapointe.

Éric Ladouceur

Pour vous raconter cette belle histoire, j’ai choisi volontairement de transgresser une règle fondamentale en journalisme qui consiste à ne jamais écrire à la première personne. Comme témoin privilégié, j’ai pensé que ce texte pouvait en quelque sorte symboliser l’ultime remerciement de Tommy à Doris, Marc et Éric Lapointe. Les moments qu’ils lui ont permis de passer, le 9 avril dernier, resteront à jamais gravés dans sa mémoire, et ils ont "rechargé ses batteries" et son courage dans l’attente de la grave opération qu’il doit subir le 27 avril. J’y reviendrai.

Éric Lapointe vs Walt Disney

Toute cette aventure débute le 28 novembre 2004, alors que je me rends, avec mon fils, Hugo (7 ans), au restaurant A&W du chemin Gascon, à Terrebonne. Je dois aller y faire un reportage sur une activité de financement organisée par la Fondation Rêves d’Enfants au profit d’un jeune homme de 12 ans, Tommy Larose.

Attablé avec Hugo et lui, je commence alors à poser mes questions notamment sur son choix de Walt Disney comme rêve à réaliser. Toutefois, au lieu de me parler des gigantesques manèges et les "kingdoms" qui se trouvent au parc d’attractions floridien, Tommy me fait l’étonnante révélation que le voyage à Walt Disney prévu pour mars 2005 n’est pas son vœu le plus cher. "Moi, mon rêve, c’est de rencontrer Éric Lapointe. J’ai essayé de le joindre par courriel, mais je n’ai pas eu de réponse. C’est certain que j’ai le goût de visiter Walt Disney, mais sincèrement, j’aimerais mieux voir Éric en "show" et pouvoir lui parler", déclare alors Tommy.

Ce que le jeune homme ne sait pas encore, c’est que le journaliste devant lui connaît bien la famille Lapointe. D’ailleurs, ce n’est pas tous les jours que la chance de réaliser le rêve d’un enfant malade s’offre à nous. Qui plus est, connaissant la générosité d’Éric, j’avais la certitude que mes mots trouveraient écho chez lui. "Écoute Tommy, moi et Marc, le frère d’Éric (et de Hugo), on est des "chums" depuis près de 15 ans. Je vais essayer d’organiser quelque chose pour que tu puisses rencontrer ton idole", lui ai-je dit.

Mon idée était d’inviter Tommy et France, sa mère, à un spectacle d’Éric et d’organiser une rencontre après le spectacle. Pour ça, j’avais besoin de l’étroite collaboration de Marc et de Doris, la mère des frères Lapointe, qui ont gentiment accepté de m’aider à réaliser le rêve de Tommy.

Le spectacle

C’est finalement le 9 avril que Tommy a enfin pu vivre son rêve à l’occasion de la première montréalaise de la tournée "Coupable". Assis aux premières loges du Métropolis, Tommy n’a pas manqué une seconde du spectacle de son idole, le premier auquel il assistait. "C’est écœurant! Je capote!" a-t-il lancé à plusieurs occasions entre deux paroles de chansons, qu’il connaît d’ailleurs par cœur.

Je ne peux pas compter non plus le nombre de fois où Tommy m’a pratiquement demandé d’arrêter le temps, comme s’il voulait rester éternellement dans l’antre du Métropolis afin de revivre sans cesse le spectacle qui allait tantôt se terminer. Or, heureusement que le temps avançait toujours, car après avoir vu la bête de scène à l’œuvre pendant plus de deux heures, Tommy avait maintenant rendez-vous avec son idole.

La rencontre

Au Métropolis, Éric Lapointe a l’habitude de convier les "V.I.P." dans un petit bar privé à l’écart de la salle de spectacles, où il peut signer des autographes et jaser avec ses "fans". C’est là que j’ai vu les jambes de Tommy flancher tellement les émotions étaient fortes. C’est là que j’ai vu un petit garçon réaliser le rêve qu’il caressait depuis si longtemps, tout ça sous les yeux de sa mère.

"Hey! c’est Stéphane Dufour, le guitariste d’Éric!" lance Tommy avant d’aller rencontrer le musicien pour lui faire signer un autographe et prendre une photo avec lui.

À peine remis de ses émotions, le cœur de Tommy chavire à nouveau alors qu’en relevant la tête, il aperçoit son idole, là, juste à côté de lui. C’est trop fort, les jambes de Tommy ramollissent comme de la guenille. Sa mère, toujours là, le retient de justesse.

Dans les "vap"

Accroupi, Éric entame alors une conversation avec Tommy, une conversation que je n’ai pas entendue, trop occupé que j’étais à prendre des photos. "On a parlé de mon voyage à Walt Disney, de ses chansons, du spectacle", m’a résumé Tommy après que son idole a été partie. D’habitude beaucoup plus volubile, Tommy est visiblement dans les "vap".

En plus des mots qu’ils ont échangés, Éric a eu le temps d’autographier le DC de "Coupable" de Tommy ainsi que la pochette, et ce, sans compter les photos prises ensemble qui viendront témoigner de toute cette aventure devant les sceptiques que rencontrera Tommy à l’école.

Sentant que nous étions sur le point de quitter et que la réalité s’apprêtait à laisser le pas aux souvenirs, Tommy a demandé à sa mère de l’accompagner afin d’aller remercier une dernière fois le chanteur. Ensemble, ils sont allés voir Éric, pendant que ma conjointe, Claudine, et moi restions pour surveiller sacoches et manteaux.

Vous auriez dû voir le visage de Tommy lorsqu’il est revenu avec dans sa main… une bague qu’Éric venait de lui donner. La même qu’il porte sur la photo à l’intérieur de la pochette de "Coupable". La même bague qui apparaissait sur la couverture du "Journal de Montréal", le lendemain du spectacle. Je pense sincèrement que c’est à ce moment précis que le temps aurait dû s’arrêter pour Tommy, tellement il semblait heureux.

Sur un nuage

Je lui ai reparlé à plusieurs occasions depuis le spectacle, et Tommy était encore sur un nuage une semaine plus tard. "Il n’arrête pas d’en parler. Beaucoup plus que quand nous sommes revenus de Walt Disney", a souligné sa mère.

"J’avais hâte de voir les photos pour me replonger dans l’ambiance du "show". J’ai apporté la bague à l’école (il l’avait accrochée dans son cou), et la plupart de mes amis ne m’ont pas cru. Je vais leur montrer le "Journal de Montréal" et les photos que tu as prises. Ils n’auront pas le choix de me croire", m’a dit fièrement Tommy lors de notre dernière conversation.

Au-delà des photos, des autographes et même de la bague, Tommy a aussi trouvé, au cours de cette soirée, toute l’énergie et le courage dont il avait besoin pour patienter jusqu’à son opération, prévue pour le 27 avril. Une intervention délicate d’une durée de 20 heures qui lui permettra d’enrayer ses problèmes de dos.

Merci encore à Marc, à Doris et à Éric. Cette fois-là, c’est Tommy et sa mère qui vous saluent bien bas.

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