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24 mai 2005

Le suicide, il faut en parler

Le sujet est délicat. Le suicide n’est pas une question dont on parle ouvertement. Les mythes, bien ancrés, perdurent, et il n’existe aucune stratégie gouvernementale utilisant une approche globale du problème.

Le suicide, ça fait peur, ça fait mal, et la plupart des gens pensent que ça n’arrive qu’aux autres. Pourtant, il faudra bien un jour se rendre à l’évidence, le Québec est l’une des régions où les hommes se suicident le plus en Amérique du Nord. Dans Lanaudière, la problématique du suicide est méconnue. En 2002, 80 personnes se sont suicidées dans Lanaudière et de ce nombre, 80 % étaient des hommes.

Le suicide est d’ailleurs la première cause de mortalité au Québec chez les hommes de 15 à 39 ans. Si l’on considère qu’un suicide touche 10 personnes, et que dans Lanaudière il s’en produit environ 80 par année, nous pouvons estimer qu’il y a 800 endeuillés par suicide.

Notons également qu’il se produit aux alentours de 3 000 tentatives par année dans la région. On considère alors que 30 000 proches sont touchés par la problématique du suicide. Ce qui équivaut à la ville de Mascouche.

Encore plus triste, en 2002 dans Lanaudière, 5 des décès par suicide étaient des jeunes de 10 à 19 ans.

Tous les experts vous le diront, la meilleure façon de prévenir le suicide, c’est d’en parler. Notre société banalise ou encore tait le suicide. Et ces comportements sont parfois basés sur des mythes que nous véhiculons et qui perdurent dans le temps.

Signes précurseurs

Il existe des signes précurseurs chez une personne qui pense au suicide. En voici quelques-uns : exprimer de façon répétitive du désespoir et de l’impuissance avec des phrases comme : «Je ne m’en sortirai jamais», «La vie n’en vaut pas la peine»; faire des remarques relatives à la mort ou exprimer l’intention de se tuer; donner des objets précieux à des personnes significatives; faire des allusions fréquentes à un départ à long terme (référence à un voyage). Aussi : isolement, retrait; tristesse, indécision, irritabilité, perte de mémoire, ennui, perte de contrôle des émotions ou absence totale d’émotions, hyperactivité ou manque d’énergie, désordre de l’appétit ou du sommeil.

Chacun de ces éléments séparément ne constitue pas un signal d’alarme, mais plusieurs de ceux-ci qui perdurent chez une personne, changeant ainsi son comportement de façon significative, causent une situation qui mérite une attention particulière.

Quoi faire, quoi ne pas faire

Quoi faire : Demander directement à la personne si elle pense au suicide en prenant soin d’utiliser le vrai mot : suicide.

Quoi faire : Utiliser le COQ (comment, où et quand) pour savoir où la personne en est rendue dans le développement de ses idées suicidaires : demander si elle sait comment elle poserait son geste, où et quand elle le ferait. Cela vous aidera à savoir quelle forme d’aide est appropriée. Plus le plan est précis, plus il est urgent d’agir.

Quoi ne pas faire : Attention aux recettes de bonheur et aux phrases «passe-partout» (ex. : le temps arrange les choses; une de perdue, dix de retrouvées; tu as juste à faire telle chose et ça va s’arranger…). Chaque personne vit une souffrance qui lui est unique et il est important d’aller voir ce qui la fait tant souffrir et ce qui lui ferait du bien.

Quoi ne pas faire : Le secret du suicide est très lourd à porter : si une personne vous parle d’idéations suicidaires et vous demande de garder le secret, dites-lui que c’est trop gros et que vous devrez en parler à une autre personne pour avoir la meilleure aide possible. Demandez à la personne suicidaire de choisir une autre personne, adulte de préférence, à qui en parler.

Quoi faire : Allez chercher de l’aide! Même si vous n’êtes pas suicidaire, il est important de ne pas rester seul avec les émotions que peut vous faire vivre une situation où vous êtes en position d’aidant.

À ce titre, le Centre de prévention du suicide de Lanaudière est un bon endroit où appeler. Vous pouvez le faire en composant les numéros suivants : ligne de crise (450) 759-6116, sans frais le 1 866 277-3553 (1-866-APPELLE). (EL)

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