Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Affaires

Retour

19 février 2019

Pénélope Clermont - pclermont@lexismedia.ca

LE TRAIT D'UNION MAG : Être utile… autrement

QUE SONT-ILS DEVENUS?

Après avoir été conseiller municipal pendant près de 35 ans, d’abord à Lachenaie, puis à Terrebonne, Jean-Guy Sénécal admet avoir dû s’adapter à sa nouvelle vie… sans appels téléphoniques des citoyens. Retraité de la politique depuis novembre 2017, l’homme fait aujourd’hui œuvre utile auprès de ses proches.

«Tu ne peux pas oublier tout ça. La politique coule dans mes veines», dira-t-il en cours d’entrevue. Ce sont les gens qui ont toujours été la source du dévouement de Jean-Guy Sénécal, de sa carrière en travail social à son rôle de conseiller municipal. Deux vocations qu’il a toujours aimées. «J’allais là où il y avait des plaintes, de la fraude, des cas d’inceste, de femmes maltraitées…», mentionne de son expérience en travail social l’homme qui se décrit comme un ancien délinquant et un batailleur «Je ne sais pas d’où ça me venait, mais c’est ce qui m’a mené en travail social. Je n’étais pas travailleur de rue, mais je comprenais ce monde-là», poursuit-il. Les chicanes de voisins, une fois conseiller municipal, n’avaient donc rien pour l’effrayer. Être dans l’action, jouer le rôle de décideur ou de médiateur, il adorait. «Je recevais des téléphones pour n’importe quoi, même de citoyens d’autres quartiers, parce que j’étais accessible. J’ai même reçu un appel à 23 h de gens qui voulaient savoir si je connaissais une gardienne pour leurs enfants!» se remémore-t-il avec le sourire.

«Je suis devenu un "nobody"»

Depuis sa retraite de la politique municipale, M. Sénécal s’ennuie d’une chose : «Ne plus recevoir de coups de téléphone, confie-t-il. Je me suis senti inutile au début. J’étais Jean-Guy Sénécal, le président de la Commission des sports et des loisirs, et avant c’était la culture; j’étais quelqu’un. J’étais à l’hôtel de ville cinq fois par semaine, j’étais partout. Et là, tout d’un coup, hop! plus rien. Ça m’a fait mal à l’ego. Je voulais servir, mais je suis devenu un "nobody".»
« Je voulais servir, mais je suis devenu un "nobody". »
Plus d’une année a passé et le Lachenois a fini par s’adapter à sa nouvelle vie. «J’accepte ma condition, affirme-t-il sans aucune amertume, mais je veux voir ce qui se passe. L’hôpital, les condos, la nouvelle école, ce sont des dossiers sur lesquels j’ai travaillé. C’est comme si j’avais le goût de voir la fin. C’est ce qui m’empêche de partir.»

Servir autour de soi

On n’éteint en effet pas la flamme de l’implication si facilement. L’homme de 72 ans se dévoue d’ailleurs encore autant pour les gens qui l’entourent. «Je suis moins impliqué auprès des organismes, mais je m’implique beaucoup pour des gens en phase terminale ou des personnes pas loin d’ici qui ont de la misère, dont un homme qui a perdu sa femme», expose celui qui accueille aussi plusieurs membres de sa famille, de façon permanente ou temporaire, dans la résidence qu’il partage avec sa conjointe, Lyse Godbout, qu’il appelle affectueusement «sa Katou». Le travailleur social et le conseiller municipal en lui trouvent toujours le moyen de faire œuvre utile pour la communauté. Sa propre petite communauté. «Le plus important dans tout ça, c’est ma femme. Je suis avec elle 24 h sur 24. Je vois un autre côté d’elle et c’est extraordinaire! J’ai découvert un amour différent. Le 10 mai, on fêtera nos 50 ans de mariage. J’espère que sa santé le permettra», souffle-t-il. Quant à sa propre santé, elle se porte bien. On se rappellera qu’un cancer de la gorge l’avait affligé l’an dernier. Venant de recevoir d’autres bonnes nouvelles de son oncologue, il déclare être toujours en rémission. De quoi lui permettre de continuer à prendre soin des siens.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média