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17 septembre 2019

Pénélope Clermont - pclermont@lexismedia.ca

LE TRAIT D'UNION : Un procédé complexe pour une eau limpide

Nous la consommons tous les jours, fort possiblement en trop grande quantité. Elle sort de notre robinet, nous permet de survivre, de nous rafraîchir et même de maintenir nos gazons verts, mais que savons-nous vraiment de l’eau et du réseau qui la conduit jusqu’à nous par un simple mouvement de poignet?

Sur le territoire moulinois, c’est la Régie d’aqueduc intermunicipale des Moulins (RAIM), fondée en 1986, qui se fait la gardienne de l’eau potable. Desservant plus de 150 000 citoyens, elle est responsable de sa production et de sa distribution. «Nous détenons des conduites maîtresses qui se rendent dans les principaux secteurs de la MRC et sur lesquelles se branche le réseau de distribution des villes, informe Chantal Marceau, directrice de la RAIM. Dans 95 % des cas, les interventions [de colmatage dont on entend parler] appartiennent aux villes. Ce ne sont pas des conduites maîtresses. Si c’est le cas, c’est problématique. On ne souhaite pas ça souvent.» En plus de ces conduites principales qui cumulent à elles seules entre 32 et 40 km, la RAIM dispose de réservoirs dans différents secteurs de la MRC. Ces bassins peuvent contenir de 18 000 à 20 000 mètres cubes. «Ce sont des réserves continuelles qui servent à tamponner la production. On les remplit la nuit pour que le jour, ce ne soit pas juste l’usine qui envoie l’eau chez les gens», mentionne-t-elle.

Le traitement de l’eau

Les propriétés physiques et bactériologiques d’une eau de qualité exigent qu’on n’y retrouve ni dépôt minéral ni matière organique. Pour ce faire, la RAIM procède en huit étapes. D’abord, la collecte depuis la rivière des Mille Îles. Ensuite, le dégrillage, qui sert à intercepter les plus gros débris provenant de la source. De là, des pompes (le pompage) acheminent l’eau vers des bassins de décantation avant qu’on y ajoute des produits coagulants. Les particules en suspension se densifient et se dirigent vers le fond des bassins (la décantation). L’eau traitée est recueillie par le haut et est dirigée vers le bassin d’interozonation, où on injecte de l’ozone dans l’eau décantée. Ce gaz oxyde les matières organiques et les fractionne pour permettre leur biodégradation, puis leur élimination. L’étape de la filtration biologique consiste ensuite à faire passer l’eau à travers une épaisse couche de charbon actif biologique, ce qui nous amène à la désinfection. On fait alors circuler l’eau filtrée à travers des rayons ultraviolets qui détruisent les bactéries et les virus. Par la suite, on y ajoute du chlore afin d’éliminer les micro-organismes qui pourraient être dangereux pour la santé. Le pH est finalement modifié par l’ajout d’un produit alcalin. L’eau est désormais équilibrée et potable. Enfin, on distribue le tout pour consommation.

Une eau bonne à boire

Tout au long du processus de traitement, l’eau est analysée pour faire en sorte qu’elle respecte toutes les normes de qualité en vigueur. «Ce qui n’est pas toujours le cas lorsqu’on achète de l’eau en bouteille, introduit Yan Maisonneuve, conseiller municipal de la Ville de Terrebonne et président de la RAIM. Pour certains, elle peut goûter un peu le chlore, mais au pire, tu la laisses reposer au réfrigérateur. Sincèrement, la qualité de l’eau est meilleure ici que ce qu’on retrouve dans la majorité des eaux embouteillées.» [caption id="attachment_105992" align="alignnone" width="444"] Stéphane Handfield, conseiller municipal à la Ville de Mascouche et vice-président de la RAIM, et Yan Maisonneuve, conseiller municipal à la Ville de Terrebonne et président de la RAIM. (Photo : Pénélope Clermont)[/caption] «Et il n’y a pas de plastique dans notre eau!» rappelle Marc-André Marchand, responsable des opérations à la retraite depuis la réalisation de l’entrevue. Qui plus est, l’amélioration des procédés fait en sorte qu’il y a moins de chlore qu’à une certaine époque, soutient-il. Le plus grand défi pour la RAIM demeure l’approvisionnement. Le haut niveau de l’eau l’hiver peut faire en sorte d’inonder l’usine, alors que l’été, en pleine canicule, l’absence d’eau peut être tout aussi inquiétante. «L’idéal est d’avoir un printemps avec beaucoup de pluie. Les gens partent leur piscine et on a toute l’eau qu’il faut», commente M. Marchand. La consommation d’eau est à son apogée durant le week-end de la Journée nationale des patriotes, aux dires de Mme Marceau.

425 litres

d’eau par citoyen

En juillet 2018, la consommation d’eau est montée jusqu’à près de 87 000 mètres cubes. On parle ici de 87 000 000 litres d’eau. Par jour, chaque citoyen de la MRC Les Moulins consomme en moyenne 425 litres d’eau potable pour ses besoins domestiques. C’est pour mieux gérer l’approvisionnement en eau potable que Terrebonne et Mascouche imposent une politique d’arrosage jusqu’au 30 septembre, laquelle est appliquée par la RAIM. «On le sent, les gens commencent à être préoccupés par la consommation d’eau, mais il y en a encore beaucoup qui lavent leur entrée d’auto avec leur tuyau d’arrosage», regrette Stéphane Handfield, conseiller municipal à la Ville de Mascouche et vice-président de la RAIM. «C’est samedi matin, il fait beau, on part la piscine, mais pourquoi ne pas le faire le jeudi soir ou dans la nuit?» questionne M. Marchand. «Les gens ne comprennent pas pourquoi on leur permet seulement d’arroser à 21 h 30. C’est pour garder un équilibre dans le réseau et éviter les pointes qui sont difficiles à gérer», conclut la directrice. Si on parle surtout ici de la gestion de l’eau, il faudrait aussi développer davantage sur la quantité que l’on consomme quotidiennement.

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