Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Affaires

Retour

04 octobre 2005

Lemire pour rire

Présenté par le Théâtre du Vieux-Terrebonne, Daniel Lemire sera de passage à la salle du Collège Saint-Sacrement le 22 octobre. Dans ce spectacle éponyme, l’humoriste pose un regard décapant sur l’actualité et fait revivre ses célèbres personnages.

Philippe Pilette

Lors d’un entretien téléphonique, Daniel Lemire a bien voulu répondre aux questions du journaliste de La Revue.

La Revue - Votre nouveau spectacle est annoncé comme une rétrospective de vos 20 années de carrière. Qu’est-ce qu’on pourra y voir?

Daniel Lemire - En fait, il ne s’agit pas vraiment d’une rétrospective. C’est un spectacle dans lequel les anciens numéros comptent pour environ un tiers du spectacle. Le reste est du nouveau matériel. Il a de nombreux numéros remaniés, qui n’ont jamais passé à la TV. Ce spectacle est un "work in progress", car j’insère constamment du nouveau matériel.

Je ne fais pas une grande tournée, parce que je suis toujours assez occupé avec la télévision. Mais je trouve important de continuer à faire de la scène et de garder le contact avec le public. Il y a environ une quinzaine de représentations prévues.

L.R. - Vous vous inspirez toujours de l’actualité. Y a-t-il des événements récents qui vous ont suggéré des numéros?

D.L. - L’actualité est très intéressante pour un humoriste ces temps-ci. Je parle par exemple de l’habillement chez les jeunes, de la violence dans les écoles. Dans certains de mes sketches, j’aborde la question du pétrole et de l’environnement. J’ai quelques blagues sur les Hummer. Je suis aussi assez perplexe devant la montée de la droite religieuse, qu’il s’agisse de l’islam ou de la droite chrétienne. Ça m’agace profondément. Je suis surpris de voir les réactions qui ont suivi la publication du roman "Le Code Da Vinci", qui parle de certains aspects cachés de l’église catholique. Cela m’a donné l’idée d’un numéro avec Jésus dans une scène de ménage…

L.R. - Les personnages prennent habituellement beaucoup de place dans vos spectacles. Est-ce encore le cas pour celui-ci?

D.L. - Il y a toujours des personnages, mais aujourd’hui, je les traite d’une façon moins caricaturale. Il s’agit plutôt d’attitudes, d’un état d’esprit. Par exemple, certains numéros sont plus réalistes, comme ce père qui essaie d’expliquer à son enfant ce qu’est Raël. Dans le spectacle, on retrouve aussi mes personnages habituels comme Oncle Georges et Ronnie, le guitariste raté, qui essaie de s’inscrire à Star Académie…

L.R. - La justice sociale vous préoccupe. L’humoriste a-t-il une mission sociale?

D.L. - Comme j’ai une tribune, je crois que j’ai une certaine responsabilité sociale, mais j’essaie de ne pas trop me prendre au sérieux. En général, j’aime parler de choses qui me touchent. J’essaie de le faire d’une façon pas compliquée, pour que ce soit clair. Il ne s’agit pas d’un cours de "science po" mais si je peux arriver à donner quelques "in", c’est tant mieux! Ceci dit, il y a des sujets qui ne portent pas à rire, comme la pédophilie. Mais avec des nouvelles comme les procès de Guy Cloutier ou de Michael Jackson, je n’ai presque pas le choix d’en parler. Je le fais par la bande.

Un autre exemple est ce qui se passe en Irak ou encore ce qui est arrivé en Louisiane. Je trouve ça assez pathétique de voir comment ça s’est passé. Beaucoup d’Américains ont vu comment leur gouvernement a réagi. C’est assez incroyable, en regardant ces images, on avait l’impression d’être à Haïti. Ceci dit, en humour, il existe tout de même des limites, et il faut faire attention à ce qu’on dit. Il y a une tendance assez répandue aujourd’hui qui donne l’impression que tout est justifiable. Il n’y a plus de code moral, de responsabilité. Je trouve ça un peu troublant.

L.R. - Et la politique?

D.L. - Bien sûr, je ne peux pas passer à côté de la course à la chefferie du Parti Québécois ni du scandale des commandites. Je fais un numéro à propos de Jean Chrétien, le maître-d’œuvre de tout ça, qui s’en est relativement bien tiré.

L.R. - Votre humour rejoint un public assez large. Est-ce une volonté de votre part?

D.L. - La majorité de mon public se situe entre 28 et 50 ans, je crois. Avec le DVD que nous avons lancé en 2002, qui réunit des extraits de spectacles de mes 20 ans de carrière, beaucoup de jeunes ont pu découvrir ce que je faisais. Mais je ne crois pas qu’il soit utile de cibler un public en particulier. De toute façon, on ne sait jamais comment un spectacle sera reçu avant qu’il soit présenté. Quand le l’ai créé, jamais je n’aurais pensé que le personnage d’Oncle Georges allait marcher autant.

L.R. - Vous travaillez avec les mêmes coéquipiers?

D.L. - Oui. Je suis bien appuyé. Mon vieux complice Jean-Pierre Plante, avec qui je travaille depuis près de 20 ans, a collaboré à l’écriture. Il est très au courant de tout ce qui se passe.

Daniel Lemire sera au Collège Saint-Sacrement le 22 octobre. Pour réservation, composez le (450) 492-4777.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média