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Retour01 juillet 1999
Léo Fiorito aime jouer avec le feu
Philippe Pilette
Un feu d'artifice est d'abord un spectacle: il doit plaire au public à qui il est destiné et pour cette raison, doit être minutieusement préparé car il n'y a pas de deuxième représentation: ou le spectacle est réussi ou il ne l'est pas!
C'est ce "challenge" qui plaît à Léo Fiorito, qui travaille avec Ampleman depuis plus de vingt ans, dont les quatre dernières à plein temps. Ampleman est une entreprise montréalaise qui existe depuis 1930. A l'origine, la compagnie vendait des articles de sport. Elle s'est ensuite lancée dans l'importation des "pétards à mèche" avant de se spécialiser dans la vente de pièces pyrotechnique et la préparation de feux d'artifices et d'effets intérieurs.
Question de budget
Ampleman a pour clients de nombreuses municipalités dont la Ville de Terrebonne. C'est M. Fiorito et ses partenaires qui ont réalisé les feux d'artifice pour les fêtes du 325e et pour la fête nationale de cette année. Un spectacle pyrotechnique est toujours préparé en fonction du budget alloué car les obus, les instruments avec lesquels les artificiers créent leur oeuvre, sont très dispendieux.
A titre d'exemple, un feu comme celui de Terrebonne coûte entre 600$ et 800$ la minute. En comparaison, celui que la firme a préparé pour les compétitions de La Ronde, qui utilise de pièces d'un calibre beaucoup plus gros, peut coûter de 6 000$ à
8 000$ la minute!
Une fois le budget fixé, les artificiers proposent un projet préliminaire composé de différents tableaux. Chaque tableau comprend entre 50 et 60 pièces. Généralement, on retrouve une introduction et une finale où le bruit, les pétarades et les couleurs se succèdent à un rythme rapide. D'autres tableaux, comme "le jardin fleuri", suggèrent des formes d'aspect florales. "Un bon feu d'artifice ne doit être ni trop court ni trop long", explique M. Fiorito.
Lorsque le projet est accepté par le client, il reste à préparer le plan sur papier et à l'ordinateur puis à procédéer au montage des pièces en entrepôt. L'installation se fait la journée même ou quelques jours à l'avance s'il s'agit d'un spectacle de grande envergure.
Les obus utilisés par les artificiers sont très importants dans la réussite d'un spectacle. La plupart des pièces proviennent de l'Espagne, du Brésil, de la France, de l'Italie ou du Japon. Les produits de Chine, plus grand fabricant au monde, ne sont pas autorisés au Canada. Souvent très spectaculaires, ces pièces ne sont pas toujours fiables et laissent parfois des retombées dangereuses.
Les conditions météorologiques sont un facteur important de la réussite d'un spectacle. Les artificiers peuvent travailler même sous la pluie mais c'est surtout le vent qui peut déranger car il devient alors impossible de prévoir où vont se diriger les pièces.
Le feu d'artifice du Canada présenté ce soir à La Ronde comporte environ 2 000 obus plus d'autres pièces comme les chandelles romaines. Les artificiers d'Ampleman travaillent à la conception de ce projet depuis septembre 1998. Intitulé "Le feu de la passion", ce spectacle pyro-musical promet d'en mettre plein la vue.
"C'est très intéressant de travailler sur un projet du début à la fin", dit Léo Fiorito. "Et c'est aussi très satisfaisant lorsque le spectacle est réussi!"
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