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01 novembre 2017

Les demandes d’aide se multiplient au CALACS

Enfant, fille, détresse, violence.

©Photo Archives

AGRESSIONS SEXUELLES ET HARCÈLEMENT

Encouragées par les dénonciations d’inconduites, de harcèlement et d’agressions sexuels des dernières semaines, nombreuses sont les femmes (et les hommes) qui ont pris parole pour signaler elles aussi des situations dont elles ont été victimes. Si le sujet a été abondamment traité dans les médias, ces dénonciations semblent avoir eu un impact localement.

Le téléphone ne dérougit pas au Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) La Chrysalide. Il est trop tôt pour chiffrer la hausse du nombre d’appels, mais France Clément, coordonnatrice, confirme le lien de cause à effet entre les dénonciations publiques des dernières semaines et les demandes d’aide actuelles.

«Ce sont soit de nouvelles personnes, soit des personnes que nous avons déjà rencontrées ou des demandes pour faire de la sensibilisation, dit-elle. Dans les demandes d’aide, on nomme la vague médiatique.»

Ces appels à l’aide ne se transposent cependant pas dans le réseau de la justice. Ni la police de Terrebonne ni celle de Mascouche n’ont enregistré une hausse du nombre de plaintes déposées.

En 2016, à Terrebonne, on note 81 dossiers d’agressions sexuelles. Pour 2017, on en est à 77. Du côté de Mascouche, on compte 32 plaintes pour agressions sexuelles ou harcèlement en 2016, alors que 27 dossiers ont été ouverts cette année.

Analyse de la situation

S’ils sont plus nombreux, les cas soulevés à La Chrysalide ne sont pas nécessairement liés à de l’inconduite ou à du harcèlement en milieu professionnel, comme cela a été le cas dans les médias. «C’est très diversifié. De façon générale, nous avons beaucoup de cas en lien avec de l’inceste. Ces personnes peuvent par contre avoir vécu d’autres formes d’agressions par la suite.»

Selon Mme Clément, il est encore difficile d’évaluer le réel impact des sorties publiques des femmes «parce qu’on est encore dedans», justifie-t-elle.

«Le bon côté est que ça ouvre la valve aux dénonciations et ça permet aux gens d’être solidaires. C’est positif pour celles qui embarquent dans la vague, mais pour celles qui ne veulent pas s’ouvrir, elles se sentent à contrecourant. C’est omniprésent et ça peut être désagréable», souligne Mme Clément.

Autre point positif, aux dires de cette dernière, c’est la réaction des personnes ciblées par les allégations. «Le fait qu’elles se soient excusées [enlève toute possibilité] aux gens de traiter les victimes de menteuses. Notre façon de réagir a permis de mieux recevoir le dévoilement des victimes», explique la coordonnatrice.

Manque de ressources

Les dénonciations et la quête d’aide sont toujours les bienvenues, mais Mme Clément admet que le CALACS La Chrysalide n’a pas les ressources nécessaires pour répondre à toutes les demandes. «Nous avons une liste d’attente régulière d’environ un mois. Présentement, c’est davantage trois mois. C’est long», reconnaît-elle en affirmant que d’autres régions doivent composer avec des délais plus importants.

La problématique est aussi perceptible dans les demandes de sensibilisation dans les écoles, car le centre doit refuser des présentations par manque de ressources. Très présent sur le terrain, l’organisme est d’avis que le retour des cours d’éducation sexuelle dans les écoles est LA solution pour aborder avec les jeunes des notions comme le consentement, le harcèlement et les agressions sexuelles.

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