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29 mars 2005

Les professeurs aussi se mobilisent

Alors que les médias en ont surtout après les 170 000 étudiants en grève à travers le Québec, les professeurs aussi se mobilisent afin de faire entendre leur voix au gouvernement Charest et à son ministre de l’Éducation, Jean-Marc Fournier. Afin d’en savoir plus, La Revue a rencontré Michèle Grenier et Frédéric Pilon, respectivement présidente et vice-président du Syndicat de l’enseignement de la région des Moulins.

Éric Ladouceur

Grève le 14 avril

Le 14 mars, près de 700 enseignants (sur 3 400, incluant les enseignants à statut précaire) ont voté à 85 % pour la tenue de deux journées de grève, dont la première se tiendra le 14 avril. «Ce sera une journée d’études. En avant-midi, nous allons faire du piquetage aux écoles et au siège social de la commission scolaire. En après-midi, nous allons nous réunir en assemblée générale afin de voir s’il y aura d’autres moyens de pression à l’automne», explique Mme Grenier. «Pour nous, c’est du jamais vu depuis longtemps. Les professeurs se mobilisent de plus en plus. On sent qu’ils sont prêts à se battre pour obtenir ce qu’ils veulent», ajoute-t-elle.

Du support et moins d’élèves

Outre les questions salariales habituelles, les principales revendications des enseignants tournent autour de deux demandes : baisser le nombre d’élèves par classe et donner plus de ressources aux professeurs qui accueillent des élèves handicapés ou avec un déficit d’attention ou d’adaptation (EHDAA).

«Si on ne fait rien aujourd’hui, le retard sera difficile à reprendre plus tard», prévient Frédéric Pilon. Car en plus de faire face à un manque de plus en plus grand d’enseignants qualifiés, le système d’éducation voit une bonne partie des enseignants fraîchement sortis des universités quitter la profession après seulement quelques années de pratique.

«Chez nous, c’est environ 20 % des nouveaux professeurs qui quittent dans les cinq premières années. Chaque semaine, nous recevons de deux à trois appels téléphoniques d’enseignants qui sont en pleurs et à bout de souffle face aux problèmes qu’ils vivent en classe», raconte M. Pilon, tout en précisant que 7184 jours de travail ont été perdus l’année dernière pour des causes de santé mentale.

À l’intégration des élèves en difficulté, il faut aussi ajouter la violence de plus en plus omniprésente dans les murs des écoles. «Nous lançons vraiment un cri du cœur pour que le gouvernement remette l’éducation comme une priorité. On n’est pas contre l’intégration, mais il faut y mettre les ressources nécessaires pour que ça fonctionne», lance Mme Grenier, qui donne l’exemple de la Finlande comme succès d’intégration avec, notamment un quota de seulement 20 élèves par classe.

Moyens de pression 

Depuis quelques semaines, les enseignants ont commencé à appliquer quelques moyens de pression, dont s’habiller en noir et, volontairement, ne pas parler avec les directions d’écoles tous les mardis. Dans la semaine du 4 au 10 avril, ils donneront congé de devoirs aux élèves. Le 6 mai, les enseignants tiendront leur deuxième journée de grève, et ce, à l’échelle de la province. Ce jour-là, ils se rendront à Québec pour manifester leur mécontentement. D’ici là, d’autres moyens de pression pourraient être adoptés par les enseignants. Surtout «si le gouvernement Charest ne bouge pas», précisent Michèle Grenier et Frédéric Pilon, tout en ajoutant être solidaires avec les étudiants grévistes.

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